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18 mai 2014 7 18 /05 /mai /2014 10:35

 

J’ai une conviction intime depuis toujours : je vais vivre en tous cas jusqu’à l’âge d’être ridée comme une pomme de garde à la fin de l’hiver.  

Oui mais d’abord, « toujours », ça veut dire quoi ?

 

Ça veut dire depuis que j’ai compris ce qu’était la mort.

Me souviens pas quand.

 

En tous cas, je me souviens avoir dit nettement à mon médecin, vers mes 22 ans, que je sentais, savais, que j’étais sûre de ne pas crever d’un cancer, la maladie qui par excellence à mes yeux représente la concrétisation du mal-être, du raté de carburation qui se transforme en accident fatal.

Ce n’était pourtant pas une question d’optimisme – je dis ça parce que mes aïeux et parents morts de cette maladie tenaient des discours de renoncements, défaitistes. Bien sûr, d’autres parents et aïeux tout aussi pessimistes sont morts de vieillesse… ce que je veux dire, c’est qu’ayant constaté ou entendu rapporter des attitudes démissionnaires devant la vie, et corrélant nettement la pensée et la force de qu’elle crée, il ne m’était tout simplement pas possible d’envisager de mourir de mal de vivre. Mourir de vieillesse, oui; mais pas de démission de la vie, en plein élan.

 

Hier, en sortant de chez le coiffeur, j’ai été dire coucou à Margrit  – 10 pas à faire. Margrit, elle a plus de septante ans, elle tient une boutique de bijoux sur la place du grand marché du samedi - une des trois échoppes coincées sous les murs de la Cité, qui ne doit pas faire plus d’un mètre 80 de large. Elle a tenu jadis un magasin d’objets décoratifs bobos de luxe avec pignon sur rue… elle se maintient avec ce tout petit endroit désormais.

On se bizoute, ça va ? Oh ça va, chez Clémentine ça tabasse, et sans rentrer dans les détails plaintifs, je lui dis mon sentiment de pesanteur aggravée devant les dessous de mon job de formatrice, les personnages difficiles que j’y rencontre, dont certains restent sans emploi non pas à cause d’un manque de compétences professionnelles, mais parce qu’ils se trimballent des impayés émotionnels qu’ils présentent tôt ou tard, et à leur détriment. En somme, ce que nous appelons pudiquement et diplomatiquement des compétences socio-personnelles insuffisantes. Pudeur ou langue de bois, c’est comme on veut. Car faut en plus faire gaffe comment on formule les choses… Ceci à mettre au-dessus du panier du cahier des charges du formateur, dans le mlilieu où je bosse. J’ai dû apprendre, je suis plutôt du genre brut de décoffrage.

Bref, et toi, Margrit ? Elle me parle de sa relation avec son compagnon de 80 ans, ça lui prend du temps ; et de son moteur interne, qui lui a fait réchapper de trois épisodes de la même maladie grave et mortelle. Liés chaque fois à des prises de conscience qui semblent avoir un rapport avec ce qu’on lui avait inculqué dans son milieu d’église libre: le peu de cas à faire de sa propre existence. Elle profite de chaque instant désormais.

Je vais pas vous bassiner avec des « oh, c’est magnifique, quelle leçon de vie » et des choses aussi convenues que ce genre de discours néo-baba de mes deux. Je continue de penser que le spectacle du malheur des autres ne contient aucune dopant capable de sortir quiconque de la déprime, c'est juste des conneries moralistes qui reviennent à culpabiliser celui qui a les soucis qui sont à sa portée.

Je sors de l’échoppe en me disant que décidément, le malheur surmonté des uns ne peut faire partie de la comptabilité personnelle des autres.

Son discours me persuade plutôt que chacun porte en lui la capacité ou l’incapacité à se débarrasser des filtres que la famille lui a mis sur les yeux, à son propre sujet. Et que comme en compta générale, si on s’est foutu dedans en posant des factures de prestations de services en crédit ou en débit de la colonne des biens immobiliers, ben la balance ne marche pas au final ; ces calculs précis et sensés permettant d’évaluer la viabilité de l’entreprise, alors s’ils se basent sur une erreur d’attribution de champ, c’est du vent sur les dunes éphémères du Sahara – aucune carte géographique possible. Comment trouver l'oasis ou le monde civilisé, au milieu de nulle part?

 

Tu vois m'sieur-dame, j’ai dû me taper la compta de base pour mon bachelor de documentaliste, étant donné que je suis supposée être capable de la tenir si je dirige une bibliothèque ou un service documentaire. Outre que ce genre de poste ne m’a jamais intéressée, j’ai vu ce cours comme un boulet à traîner, vu ma réticence et ma panique devant l’univers du chiffre – je m’en suis pourtant pas trop mal sortie à l’examen. Mais quelque part, le défi me plaisait bien parce que c’est un système planétaire exact, imparable. Tout comme une page de code informatique – une seule erreur d’espacement, et ta page, elle est au tapis. Et tu peux y passer des heures, sur ta page, à repérer le bug… pendant ce temps, la rage monte, elle ronge de dépit, et te voilà avec les épaules tellement nouées que ça se transforme en une douleur qui t’angoisse, tellement ça ressemble à quelque chose de plus grave. Mais quand tu trouves la faute de programmation... le pied! 

Donc j’ai bossé comme une malade, je voulais au moins comprendre, et puis ça me gavait de rester les genoux tremblants et les paumes suantes devant une fiche de calcul, merde !

J’ai demandé de l’aide à des personnes sympas, bienveillantes quoique effarées tout comme moi de constater ma capacité à oublier, de 5 minutes en 5 minutes, la logique des reports – mémoire de poisson rouge sur le plan de l’intelligence logico-mathématique.  Quand ça m'intéresse pas, mon cerveau fait tomber le rideau, ranafout donc n'importnawak.

 

Ces filles m’ont servi de répétiteurs jusqu’à la veille de l’examen… et j’ai fini par tirer une note entre 4, 5 et 5 sur l’échelle de Richter de la notation de Bologne… j’en demandais pas tant, même un 4 – la moyenne - ou même un peu moins, ça m’aurait convenu, je pouvais compenser avec une autre note, mais on n'estjamais à l'abri d'un accident.

Alors tu penses bien que j’ai cru recevoir la médaille d’or du mérite : je garde intacte au fond de moi, depuis 9 ans, cette sensation d’avoir gravi l’Everest dans les pires conditions. Ce moment où j’ai lu ma note de compta, il a été aussi éclatant de gloire pour moi que celui où j’ai reçu le Prix romand de bibliothéconomie avec mes potes de travail de mémoire, devant 500 personnes, en allant serrer la pince du conseiller d’Etat et de Yolande la directrice puis nous faire prendre en photo par nos experts. Fâââ.

Car pour tout dire, j’avais passé mon bac avec 1 sur 10 à l’écrit et 5 sur 10 à l’oral (ce dernier généreusement octroyé par deux monstres de bienveillance qui trouvaient tous les deux que c’était connissime d’échouer un bac littéraire à cause des maths), alors comme expérience renforçante, ça se posait un peu là., mon 4,75 de compta.

Tu comprends pourquoi j’ai la certitude de ne pas mourir de mal de l’être ? Moi oui, même si on dirait comme ça que ça n’a rien à voir avec la choucroute. C'est une histoire de tronchitude, et la tronchitude, ça sauve. Avec ça, tu survis. Après, pour vivre et s’en réjouir, il faut trouver de l’octane 98.

 

J’en cherche, mon gisement présente actuellement une rupture de faille, le filon doit reprendre un peu plus loin.

 

Je creuse, je fouis. Je vais trouver, mais je sais que ça peut être long, comme quand j’ai décidé de changer d’orbite professionnelle le jour où j’ai pressenti que j’étais en train de me tricoter un bouillon digne de faire éclore dans ma poitrine une tumeur de merde. Entre cette période et l’achèvement de mon bachelor, il s’est passé plus de 5 ans ; c’est le venin de la gniaque pour aller vers autre chose qui m’a servi de chimiothérapie de l’âme.  

 

Comme quoi la déprime, la tristesse, la colère, la révolte, ça peut entrer dans la même colonne de compta… pour totaliser un résultat positif.

Ça, c’est ma compta à moi ; pas celle de Margrit, pas la tienne, pas celle de ma sœur… la mienne à moi.

 

« Moins » par « moins », en algèbre, ça fait bien « plus »… non ?    

 

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17 mai 2014 6 17 /05 /mai /2014 10:53

 

 

Bon.

Quelle décidément bizarre période.

 

Je clos avec soulagement une situation bancale avec la fille qui me prêtait sa voiture de temps à autre…

3 mois impeccs’, avec quelques détails à régler. Et puis la drôle de sensation que sans qu’elle arrive à me le dire, ça la dérangeait. Et finalement, pétage de plomb par SMS, sur une vétille – je comprendrais qu’elle quinte si je lui prenais son véhicule sans le lui demander, mais rager parce qu’elle découvre qu’il n’a finalement pas été utilisé, je trouve spécial.

 

J’avais pris les devants en revenant à mes précédentes habitudes; mais alors que la croisant à l'occasion, je lui propose simplement qu’on se téléphone pour discuter de nos mésententes et boucler la séquence d’essai, en quelques mots tranchants sur fonds d'ambiance passant du mielleux au sec, l’affaire est pliée.

 

Je n’ai plus qu’à aller récupérer quelques médicaments oubliés dans la bagnole, et à lui déposer la clé dans sa boîte aux lettres – fin de l’épisode. Comme c’est ma coiffeuse et pote de longue date, nous garderons éventuellement les sorties sympas, mais je cherche une autre crémerie pour prendre soin de ma tignasse, car je la sais capable d’un coup de ciseaux vengeur… une vieille histoire ressurgit, celle d’une connaissance commune à qui elle entailla délibérément le lobe de l’oreille ; à l’époque, j’avais ouvert des yeux ronds et mis en doute la perception de l’incident par la victime, ça me semblait trop énorme.

 

Méfiance tout de même, c'est la spécialiste de l'omelette norvégienne... du glacé dans du brûlant  http://fr.wikipedia.org/wiki/Omelette_norv%C3%A9gienne 

  


 

 

A part ça, ça tabasse toujours autant au boulot. Ma masseuse me dit que je prends les choses trop à cœur, là je suis d’accord. Faut dire qu’encore cette semaine, une collègue et moi-même nous trouvons devant un imbroglio pénible : un participant à un cours qui implique les formatrices dans une rouspétance personnelle auprès de sa cheffe et référente de stage – on lui aurait dit de nous informer de ses horaires, et à son idée nous aurions pris sa défense au sujet d’un supposé surplus d’heures, et suggéré que son stage devait lui libérer du temps pour qu’il puisse réviser ici et là pendant ses heures de présence.

 

Au final, le décompte est plus que juste, et nous recevons copie de l’échange de mails, la cheffe de stage s’étonnant d’entendre parler pour la première fois depuis des années d’un arrangement quelconque pour des révisions. Dans un premier temps, puisqu’elle répondait au jeune homme de recontacter la formatrice qui aurait tenu un tel discours dans le but que celle-ci téléphone au lieu de stage, nous avons décidé d’attendre qu’il s’exécute… mais comme la formatrice remplaçante à laquelle il avait soumis sa supposée problématique nous a entretemps dit exactement ce qu’elle lui avait donné comme pistes et qu’elle se sent mise en cause dans un contexte délicat, la voilà qui nous demande de téléphoner quand même sans autre à la cheffe.

 

Ma collègue directe résistait, la remplaçante me relançait… à faire le ping-pong entre les deux, j’ai finalement exprimé que ça ne me convenait pas et qu’elles avaient à s’ajuster ensemble. Dont acte, avec pour témoin un autre collègue ricanant, pff. Ma collègue directe s’est exécutée, finalement.

 

En fait, chacune a une perception différente des actes diplomatiques à poser, en regard de leurs propres ressentis de la qualité des relations avec l’institution d’accueil ; et même si clairement c’est le petit gars qui est en tort, il faut, selon certaines personnes échaudées, ménager une clique d’intervenants de plus haut niveau qui parle de ne plus accueillir nos stagiaires sous prétexte que parfois leur niveau de français n’est pas au top… donnée imparable de la formation, et avec laquelle nous nous débattons depuis toujours, sans trouver de solution viable.

 

 

Je vais m’atteler à la rude tâche de ne rien clarifier désormais ; après tout ce n’est pas mon affaire, ça se passe du côté des chefs… c’est mon souci d’aller au fond des choses qui me les rend encore plus pénibles.

 

Du coup, au sujet d’un autre pan de difficultés administratives, j’ai commencé par effacer un mail que je m’apprêtais à envoyer à notre célèbre coordinatrice, pour qu’elle vérifie qui allait accueillir une intervenante externe qui viendra remplacer un cours zappé pour cause de grippe, en dehors de nos heures de présence de formatrices et des heures d’ouverture du desk.

 

Reprendre mon cap, m’occuper de mes ouailles de mon mieux et m’y tenir.

 

 

Une énième fois, je reprends mon agenda, pour vérifier mon taux d’occupation et que je me suis bien prémunie contre la fatigue et la tension accumulées qui m’ont valu un mois d’arrêt fin 2013. Oui, c’est bon de ce côté-là.

 

Surtout que se profile à l’horizon une charge supplémentaire à laquelle je vais devoir faire face : être la seule répondante d’une volée qui vient de commencer – collectant les remarques de toutes les intervenantes remplaçantes, appelée à faire pare-feu en cas de carabistouille.

 

Le plus moche : m’apercevoir que notre cheffe à nous ignore que nous sommes susceptibles de devoir fournir des matinées d’enseignement cliniques à des participants aux pives dans leurs stages… ceci au débotté et nous prenant au dépourvu, vu nos agendas périodiquement dignes de celui d’un ministre.

 

Simple exemple : hier, une de mes autres co-formatrices de volée m’informe qu’elle a dû faire face à deux demandes de ce type le même jour, et que comme j’étais en congé, elle n’a pu faire appel à moi. Elle est donc allée prodiguer une session de formation individuelle à la ouanneguéïnne, et n’a pu que réaiguiller par téléphone l’autre apprenant en difficulté, en lui rappelant qu’il avait à disposition des documents fiables pour répondre lui-même à toutes ses questions. Lequel apprenant est un grand théoricien, manifestement démuni pour appliquer concrètement les recommandations qu’il note à la lettre. On va pas lui relire ses fiches de travail, quand même.

 

 

Des spagyries étiquettées «  stress, manque d’énergie, burn-out », je vais passer à « lâcher-prise, se concentrer sur l’essentiel, chercher la joie ».

 

Car mon paysage en manque sérieusement ces temps-ci - de joie.

 

Je veux dire, de joie de vivre, de l’élan pour profiter tranquillement de mes congés. Je rumine les difficultés, quitte à m’en créer d’autres, dans le fond.

 

 

Posons quelques balises : terminer le petit cycle de cours pour les étudiants HES, en compagnie de mon ami ingénieur. Lequel vit aussi de grandes turbulences – on se parle de nos vies, c'est une des très rarespersonnes que je peux désigner comme "amie" et l’un comme l’autre nous tirons grand plaisir à former, à être en contact avec des gens en chemin vers un papier leur ouvrant des voies professionnelles. C’est même ce qui nous tient la tête au-dessus des tourbillons.

 

Puis me consacrer à mon brevet fédéral, extraire de mon parcours tout ce qui expliquera à mes évaluateurs que j’ai engrangé assez d’expériences pour mériter ce degré de certification. Pour cela, j’ai recontacté une personne bienveillante, qui m’accouchera de tout ce que j’ai pu oublier de coucher sur le papier. J’ai également bien avancé avec ma cheffe l’autre jour, en la questionnant sur les dessous de l’organisation de formations à grande échelle; elle m'a consacré une bonne heure et s'est en même temps préoccupée de la manière dont je me protégeais de la surcharge... la meilleure des réponses, la plus vraie et qui en même temps la dédouane de toute responsabilité (vu qu'elle était en partie responsable de mon programme de merde l'an passé), la voilà: fréquenter une formation oblige à des échéances fixes. Par contre, en voie de validation, c'est moi qui remets mon dossier quand il est prêt. Et il sera prêt... quand il sera prêt. Je n'y touche plus jusqu'au moment où je pourrai m'y consacrer en entier: début juin.

 


Et quand je l’aurai balancé à qui de droit, m’en remettre à l’avenir. Au lieu de me créer des hasards hasardeux, en cherchant trop à comprendre l’origine des événements.

 

Me réjouir des grandes vacances, d’ici 8 semaines ; et de mes semaines assez relâchées, finalement, jusque là. 

 

Me réjouir que cette année soit la dernière où je me prive de pas mal de choses pour offrir au dernier de mes neveux encore aux études un abonnement général de transports…

 

Et retrouver toutes mes ressources de formatrice pratiquant l’humour dans mes cours – en remerciant l'évaluatrice qui me l’avait fait remarquer, après avoir assisté à une de mes sessions.

 

 

Besoin de jubiler un peu. Les merdes arrivent, elles sont ce qu’elles sont. Mais une compensation, même légère, ce serait bienvenu.

 

Que personne ne vienne me dire qu’il y a bien plus malheureux que moi… car se taire et se forcer à manger sa soupe en pensant aux petits biafrais affamés, ça ne leur donne pas à manger, et la soupe reste amère.

 

 

 

 

 

 

 

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9 mai 2014 5 09 /05 /mai /2014 17:23

Vent de folie.

 

Il y a deux semaines, après une dizaine de jours de vacances dont je suis sortie bien reposée, début d’une avalanche de tracasseries.

 

D’abord, répondre poliment mais fermement à une petite carte émanant d’une personne élaguée de mon paysage amical depuis bien 3 ans ; en quelques mots, je suis invitée à « faire un pas » vers elle, sous prétexte des fêtes de Pâques, le tout formulé comme une sorte de pardon de sa part… en tous cas, ça sonnait comme ça.

« Tu sais où me trouver ».

Hé ben non, j’avais épuré mon carnet d’adresses; mais histoire de poser les choses nettement quand même, j’ai recherché ses coordonnées sur la toile : seule une adresse professionnelle me mettait sur sa piste.  

Je m’attelle donc à une réponse sensée, authentique. Chuis bien bonne, je trouve ; car aucune envie de renouer de mon côté, la personne en question ayant confondu, sur la dernière année de nos rencontres et échanges divers, « poser ses limites » et « devenir désagréable ».

Donc, petit mot franc de ma part, mentionnant la saveur amère de nos derniers contacts, et lui souhaitant de nouer et cultiver des relations qui lui font du bien, désormais ; et que si nous nous croisions à l’avenir et que nous avions l’une et l’autre le temps de prendre un café, ce serait avec plaisir.

Je reçois un assez long mail en retour, chaque paragraphe fourmillant d’interprétations diverses; et concluant que je lui disais élégamment, en somme, que je ne souhaitais pas la revoir – bien vu !

Visiblement, elle n’avait pas imaginé que je puisse maintenir la distance – trop sûre de sa propre nostalgie, je dirais.

 

Là-dessus, bug dans l’utilisation d’une voiture partagée avec une pote, visiblement pas prête à constater en fin de journée que j’avais renoncé à utiliser son véhicule, sans pour autant arriver à lui signaler qu’il restait à sa disposition. Evidemment, il a fallu que ça arrive un jour de très mauvais temps, où elle avait à faire un certain nombre de déplacements avec des choses lourdes à porter. La voilà qui m’envoie un SMS incendiaire, reçu à un moment où je sortais, moi, d’une journée aussi pénible que la sienne.

Pourquoi prêter sa bagnole un jour où il est bien probable qu’on puisse en avoir besoin ?  

 

Dernier tas de problèmes : ces dernières semaines, au taf, le secteur administratif est  particulièrement en déroute, pour cause semble-t-il de passage d’un progiciel à un autre. Résultat des courses : l’on se rend compte qu’un cours commençant quelques jours plus tard n’a tout simplement pas de formateur pour l’assumer dans les 3 premières dates. Mais, heuh, une collaboratrice qui a annoncé sa démission en janvier, et qui n’est pas remplacée sur des dates de fin avril alors qu'on est déjà mi-avril, ce n’est pas un problème informatique, plutôt de coordination défectueuse faute d'anticipation.

Bien avant ça, gestion calamiteuse des remplacements - depuis l'automne passé, en fait : l’équipe de dépannage externe étant réduite comme peau de chagrin, il est impossible de remplacer en cours des formateurs obligés par la hiérarchie à suivre des cours internes de formation continue, donnés dans le but de resserrer les rangs entre secteurs.  

Sympa, l’idée, a priori… mais les priorités, bordel.... les priorités, elle sont où?

 

Et écoutez bien ça : la coordinatrice en est venue à demander de me remplacer pour mon cours… à la formatrice dont je dois suivre le cours ! Donc après m'avoir cassé les bonbons pour que je suive la formation continue en question, on vient me pleurer dessus pour que je reprenne mon jour de cours. Tout ça pour me retrouver nez à nez avec une autre collègue également pressentie pour donner ce cours, cherchez l'erreur!  Mais ensuite, on m'inscrit à cette formation sur un jour... de congé, clairement indiqué comme indisponible... 

 

Y'a la lumière, mais personne à la maison...

 

Bref, le progiciel nouveau a bon dos! La coordinatrice en poste depuis un an s’avère être aux pives, et notre supérieure hiérarchique commune semble bien trop compter sur l’œil vigilant des formatrices pour sonner l’alerte. Une institution altruiste qui se met à engager, pour des postes-clés, des employés pour lesquels il faut utiliser les moyens d'accompagnement destinés aux bénéficiaires des services de l'institution, ça pose questionnement…

 

Le pompon, ça a été de voir débarquer ladite coordinatrice dans mon bureau il y a deux jours, à un moment fort mal choisi en plus - tu crois qu'elle demanderait si elle dérange... monkuh, ouais, pour me demander où j’en étais concernant un problème qui devait être réglé par ses soins : trouver une date pour remplacer une demi-journée facultative de cours menée par un intervenant externe tombé malade à la dernière minute.

L’organisation de ces demi-journées est gérée par la coordination, la logique voudrait donc que la coordination demande à cet intervenant quelques autres dates possibles, sur lesquelles elle choisira celle où un maximum de monde de la volée de 16 personnes peut être présente. Hé ben non : selon la coordinatrice, il fallait demander à ces 16 personnes de s’entendre sur trois dates, donc à moi de dédier une bonne heure à ce recueil de données, sur un programme surbourré… oh la mère, t’as trop chaud ou quoi ? En plus, elle est également formatrice dans son domaine, donc elle peut bien voir que ça ne tient pas debout. Dernier détail piquant: depuis l'an passé, on prévoit un jour de cours de  réserve  en cas de pépin, mais ce fameux jour de réserve n'avait pas été signalé aux participantes: l'une d'elles s'est fait souffler dans les bronches par son employeur, qui avait déjà fixé les plannings du mois.

Devant l'insistance de la coordinatrice à me responsabiliser de ce qu’elle doit elle-même gérer, j’ai adopté la technique du disque rayé : ce n’est pas à une formatrice de faire le boulot administratif. Rien à faire, elle revenait à la charge – je me suis fâchée, j’ai carrément poussé un coup de gueule. Jamais de ma vie je n’avais été si loin avec une collègue… 30 ans de diplôme de soignante demain, c’est pas exactement la fête de jubilé dont j’aurais rêvé.

 

 

Voilà le tableau : deux semaines après mes vacances, je suis au bord du burn-out. La grippe me rôde autour, je le sens.

Il faut dire qu’entretemps, j’avais aussi d’autres chats à fouetter. Mes projets personnels vont leur train, et je ne veux pas y renoncer comme l'an passé, vu que le taf m'en avait déjà empêché : occupation à 90% sur le premier semestre, alors que mon pourcentage est de 70%. Après ça on vient nous bassiner avec la nécessité de nous protéger, je me marre. Il semble que la hiérarchie carbure sur un mythe complet: la possibilité de compenser 2-3 semaines plus chargées par les suivantes, moins chargées. Tu rêves, là... c'est comme ça que je me suis retrouvée avec 100 heures supp' à compenser sur le 2ème semestre... on fait comment, quand l'occupation est déjà fixée au pourcentage régulier? Un certificat médical devient nécessaire: un mois complet d'arrêt, rien moins que ça pour soigner un syndrome douloureux des trapèzes.

 


Certains de mes projets vont bien, d’autres reprennent leurs souffles respectifs.

Je choisis de ne parler que de ce qui va bien d’un bout à l’autre, oyez oyez.

 

D’abord, fini de mettre au point le cours donné avec mon pote ingénieur en génie civil et environnement, pour que ses étudiants montent le généralement très médiocre niveau de leurs rapports; nous y sommes, enfin, depuis hier –  la deuxième partie du cours est organisée. Et il est bien, ce cours ; varié, ludique, ancré dans des situations concrètes. Ouais, vraiment, je le trouve vach’ment bon.

Et puis l’écrivain public que je suis vient de boucler un gros mandat, tout en répondant à des demandes urgentes, mais gratifiantes. Voilà pourquoi je reste à 70%, tiens.

 

 

 

Je regarde mon agenda, et je bénis mon réflexe d’avoir prévu de bonnes marges à l'année, qui me permettront de tout juste gérer les 9 semaines qui viennent, jusqu’aux vacances d’été… histoire de récupérer, déjà, et d'avancer en douceur sur l'offre de formations continues avec ma partenaire... mais aussi de poursuivre mon processus de validation d’acquis, encore garé sur la bande d'arrêt d'urgence.

De ce côté, au moins, je sais que je dois finir d'écrire ma dissertation de 20 000 signes en vue de ma rencontre avec ma coach - décroché une matinée d'entretien dans 5 semaines. Et ne pas oublier le rendez-vous que j’ai sollicité auprès de ma cheffe pour qu’elle m’éclaire sur les dessous organisationnels et comptables en matière d’organisation de formations… car j’ai déjà réussi à zapper celui, de rendez-vous, que j'avais pris le jour où le coordinatrice est venue me chauffer, justement. Oublié, de rage, alors qu'on avait ramé comme des folles pour le dégotter, ce rendez-vous!

 

Je me dois vigilance. Mais bon, déjà, ça m’a fait du bien de poser tout ça ici. Il ne me reste qu’à prendre soin de ma forme physique, le mental respire déjà mieux : ce matin en commençant ce billet, je me sentais épuisée et au bord des larmes, là je me sens bien, juste prête pour une sieste monstrueuse. Et à part ça, les préparations phytos de spagyries, ça me convient bien ; pas par croyance, mais par expérience, car je suis plus portée à l’allopathie, d'habitude.

 

Et je compte les semaines une par une, jusqu’aux vacances d’été. J’ai pu en poser 5, en complétant les 4 de base avec des heures supp’ à reprendre avant et après… et il se pourrait même que j’en  grappille une 6ème, et ce sera pas dommage.

 

J’aime bien écrire, ça vaut une thérapie, souvent.

 

 

 

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22 avril 2014 2 22 /04 /avril /2014 20:40

 

 

Les extrémistes de tout bord me font peur et me chagrinent. L’esprit du djihad, quand il signifie maltraitances et massacres, ça ne le fait pas.

 

Mais devant les décisions de jeunes gens qui rejoignent des groupes religieux, entendre les discours politicards de ministres en mal de popularité à la mesure de leurs petites saloperies déontologiques, ou les propos manipulateurs des acteurs sociaux qui se targuent de repérer des cibles de prévention (prévenir quoi, au fait?), les vertueuses indignations morales des uns et des autres face aux choix de vie de personnes cherchant leur place d'adultes, ça ne le fait pas non plus.  

 

Dans le même téléjournal qui raconte la fugue d’une jeune fille en Syrie, on a droit à une autre leçon de morale au sujet des vaccins. « Mot d’ordre », « prise de conscience », « prise de responsabilité », et puis quoi encore ? Ça va, la caserne ?

Je ne me vaccine plus contre la grippe depuis des années, car j’ai eu la grande chance de choper celle qui a sévi en 2003, je crois. Un virus radicalement nouveau avait surgi, de telle sorte qu’aucun vaccin n’était efficace, et je bénis rétrospectivement ces quelques jours passés à lutter contre le sentiment d’avoir été passée à l’attendrisseur à viande. 10 jours à plat en grelottant et chauffant matin et soir à 42° de fièvre...  

Avec une copine en chagrin d’amour, on s’était offert une cuite somptueuse à la vodka orange, elle pour dégommer le blues, moi pour assommer mon virus. Je n'étais même pas abattue, au contraire - j’avais l’équivalent, pour les adultes, des convulsions pour les gamins : surexcitée, en tailleur dans mon lit, j’avais péroré 2 heures durant en pyjama, médusant ma pote avec mes associations d'idées; laminées de rire, qu’on était.    

Oui, je bénis cette grippe magistrale ; car après ça, prout que dalle, plus rien, et ça fait plus de dix ans. Oh, si, bah... des viroses à la noix, qui me durent 36 heures à tout péter, un peu KO, mais c’est tout.    

Et avant ça, j’ai eu un long chemin de doute en recevant année après année les messages culpabilisants de mes employeurs. « Ne soyez pas celle par qui la mort arrive aux plus faibles », ça a marché un moment, et puis je me suis de moins en moins vaccinée ; après tout, l’infirmière en avait ras-le-bol de précariser son immunité naturelle pour faire bouclier. Ça va les dents, Winkelried, ou bien quoi ? ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Arnold_von_Winkelried )

 

 

Bon, j’en étais où moi… ah oui, les gros moralistes. Attends voir, mais qui peut se penser habilité à décider que les convictions religieuses des autres sont forcément des dérives à prévenir?

Faudrait arrêter de regarder les séries américaines… depuis le Patriot Act, Hollywood a vraiment tendu son trou de balle pour se faire empapaouter, ça surfe sur la tendance et dans la vaseline; le plus gerbant, c'est "New-York police unité spéciale" (j'aime bien, d'habitude...), quand Elliot Stabler et Olivia Benson font la morale à une famille ou un père, je ne sais plus, au sujet de l'excision, je crois. L'excision, c'est mutilant, douloureux, ça a des séquelles assez graves - j'en ai assez vu, des accouchements où la vulve éclate littéralement, en étoile, tellement le sexe a été malmené, coupé, cousu, réouvert à coups de lame de rasoir, et ne présente plus aucune élasticité.  

Ça c'est un argument, nom de goué. Pas la morale, par contre: la morale reflète des convictions, des croyances, des valeurs. C'est pas en moralisant qu'on va arriver à empêcher des exactions... c'est pas en opposant tes valeurs et les miennes, oh que non, justement, ça braque, ce genre de truc. On se réveille, là, merde.


Que des parents soient choqués et tristes que leur gamine se barre pour vivre sa vie sous le voile et pouvoir respecter les piliers de sa nouvelle foi, soit. Mais qu’une éducatrice ose passer le message, en plein micro-trottoir, à la TV et en heure de pointe! qu’il faut prendre l’ado par les sentiments en lui parlant de son prochain anniversaire sans sa famille et sans son gâteau, ça, c’est dégueu, c’est de la manipulation. Déontologiquement, Madame, tu pues du cul.

 

Si ceux-là se croient meilleurs que les djihadistes, punaise, c’est à désespérer.

 

Ha dis donc, ça me rappelle ce film de Jane Campion, "Holy Smoke"; Kate Winslet, en voyage en Inde, connaît un éveil spirituel et se lie à un gourou; ses parents, pensant qu'elle a été médusée par une secte, la "sauvent" en lui mentant de manière éhontée sur la santé de son père, pour la faire revenir au pays et l'enfermer en pleine brousse ou presque avec un déconditionneur (Harvey Keitel), qu'elle va retourner comme un gant, en lui démontrant sa morgue et sa suffisance de se croire du côté des "bons qui ont raison".

Sauveteurs de merde, oui... déconditionneur, ou endoctrineur à l'envers? Et le libre-arbitre? Le droit à disposer de soi-même, à suivre son chemin, à suivre sa voie? Et c'est forcément mieux d'être catho?

Hé mais ça va, l'chalet?

 

Ces gamins, il me semble qu'ils cherchent une sécurité qu'ils ne trouvent pas dans leur environnement. S'ils la trouvent ailleurs, pourvu qu'ils la trouvent, en quoi ça regarde qui que ce soit d'autre qu'eux-mêmes? Ils se font juste le cuir, à leur manière. Ils font leurs expériences, ils se fabriquent de quoi se protéger, et vivre à leur façon. Ils se font leur propre immunité, tiens. Ils grandissent, ils deviennent autonomes, ils font ce que fait l'immense majorité des enfants: ils partent vivre ailleurs, et comme ça leur chante. Majeurs et vaccinés.

 

Le premier qui m'écrit que je suis favorable au voile, à l'excision, au confinement des femmes, etc.... je lui réponds... que je suis contre tout ce qui pue l'abus de pouvoir, chez les musulmans, les juifs, les cathos, les protestants, les évangéliques, tous les rois du bien-pensisme, où qu'ils respirent l'air de la planète.

 

Je suis par contre, POUR le libre-arbitre, résolument.

 

Non mé. 

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12 avril 2014 6 12 /04 /avril /2014 20:03

Dimanche matin de ciel bleu, saison radieuse...

 

Au sujet d'un certain forum que j'ai quitté paisiblement voici 4 mois, je m'interroge sur les raisons qui me valent d'être encore mise sur la sellette à-bas: visiblement, la personne qui questionne n'a pas lu l'intégralité des posts annonçant mon départ, elle réclame des réponses à des questions qui les ont déjà reçues, ces réponses, et dans ces posts-mêmes. Et extrait des posts posés ailleurs, ici-même, pour les poser là-bas. Dans quel but copier-coller des bouts de messages posés discrètement en arrière-boutique, pour les recoller en vitrine... réactivant des braseros en incendie... en mélangeant la chèvre et le chou... à quoi bon lancer les sirènes? 

A quoi sert que Ducon se décarcasse?

Car mettre en évidence, sur la voie publique du forum quitté, des messages posés ici, loin de ses polémiques, c'est battre le rappel des gens prompts à embarquer dans un triangle dramatique, et se posant en sauveteurs d'une personne qui se déclare victime tout en étant le seul artisan de sa déroute. 

Je suis absolument d'accord avec d'autres par contre, qui pour éteindre ces retours de feu concluent en disant que le débat est au fond inutile - je ne suis pas sûre par contre que la personne qui bricole ce patchwork de messages à elle adressés pour les étaler en pleine vue, comprenne que cela s'adresse à elle, au fond...

Par ailleurs, je ne veux pas causer à un endroit où des personnes non-conviées ont tout loisir de dévier la discussion de fond sur leurs petits démons personnels, déversant des gougnaferies gratuites et haineuses.

 

Et si je propose une reprise de causette ici-même, c'est qu'on y est loin des messages parasites sur le forum, des posts calamiteux dont les auteurs bénéficient d'une immunité vraiment étonnante, home-made et décrétée par la personne en question; immunité très interpellante au demeurant pour ceux qui se font rabrouer sur des broutilles. 

 

Alors, "discuter tranquillement" ailleurs qu'ici, prout pour la question, puisqu'il est insinué que je ne tolère pas les avis contraires - alors que j'ai maintes fois répété que la confrontation des idées, c'était mon dada, cherchez l'erreur. Ma foi, quand c'est la forme qui devient houleuse parce que mes interlocuteurs s'obstinent à comprendre tare pour barre, et qu'en plus la forme se confond avec le fond polémique, il faut à certains, d'ailleurs non invités, un message net, plus énergique, pour leur signaler qu'ils ont franchi le Rubicon.

Normal ensuite que je me retranche ici, j'ai peu de goût pour le rôle du chien à noyer accusé d'avoir la rage. 

 

Prout pour ces manières de communiquer poisseuses, ce rappel de troupes hargneuses, sur des questions désormais révolues; mais causer d'autres choses, prendre des nouvelles les uns des autres, en amitié, ouèche, je veux bien.

   

Eviter les sujets qui fâchent, oui, c'est ça. Mais si vraiment ça démange, les commentaires sont ouverts, ici. Mais attention, ici, hé hé... c'est moi l'administratrice. Hé oui. 

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11 avril 2014 5 11 /04 /avril /2014 18:57

Il tient le choc de la diète, mon pépère dodu.

On ruse : croquettes alternées avec de la pâtée.  Fractionnée et dispensée à la place des mignardises que je lui offre d’habitude.

Ca semble suffire, il ne réclame pas plus… peut-être plus vite le matin, quand il m’entend me réveiller. Il vient sur mon lit, patrouille doucement pour me faire lever, et à l’occasion me mordille le poignet si je le caresse.

De mes repas, il n’a plus que les parfums et les saveurs qui restent sur mes doigts.

Je redouble de câlins. Et je tiens la motivation pour enfin rallonger sa petite passerelle-échelle, qui fait poteau de caserne de pompiers depuis des mois, depuis qu’un imbécile de passage a arraché sa dernière partie. Elle lui permet de remonter sur le balcon plus facilement…

 

Journée chez l’esthéticienne, petits soins de petons, c’est la saison pour montrer ses orteils. Réflexologie, massages, etc.

Tous ces arbres qui pomponnent, cette lumière… j’en ai profité en faisant deux fois le tour du bout du lac, pas loin des débarcadères.

Entretemps, relax sur la table, la praticienne me demande comment je vais cette année, si j’arrive à me préserver. Oui. Le bilan date de ce matin, j’ai passé le premier quart de 2014 en me tenant en équilibre au boulot, continuons le combat. Là aussi il faut ruser, pour ne pas être appelée à 8 00 du matin en remplacement puisque l’équipe de réserve est exsangue. Quelques précautions y suffisent, et j’y veille jalousement, tout d’abord en ne laissant plus de journées entières étiquetées « bureau »  – véritable appel au recrutement forcé, la hiérarchie se contentant ensuite de recommander de reprendre les heures supp’.

 

Mais oui, c’est cela. Le travail administratif, il doit se faire quand même…

 

J’ai juste envie de jarter une de mes collègues, contrôlante, chiante, qui joue au patron, envahissante.

Mais j’ai les moyens de la tenir à distance: il faut juste l'écouter, reformuler, et surtout continuer à bien faire comme je pense, surtout pas comme elle dit. Tenir mon cap, quoi.

 

Quoi d’autre ?

 

Et bien ce matin, inopinément, mon blocage pour finir d’écrire ma validation s’est levé, j’ai tilté sur l’arbre qui me cachait la forêt. Un simple mot, qui se redonde parmi, et dont la corporation formatrice se gargarise, surtout celle qui se targue de frôler les hautes sphères : didactique.

 

Vous comprenez, ma brave dame, être formateur d’adultes, déjà, on se sent au-dessus ; et des apprenants, et des gens du même domaine professionnel.

Alors être formateur de formateurs…

Et pire encore, évaluateur de formateur d’adultes…

Ca frise l’explosion de la grenouille de la fable. Pââf.

 

Didactique, je disais. Un mot qui va cahin-caha, pas bien beau, pour décrire et regrouper toute la magie de soutenir des apprenants dans le processus qui consiste à comprendre que des ressources, on en a ; et que les limites, on les franchit, nom de Dieu. Alors en percutant sur ce qu’il y avait derrière, j’ai foncé dans ma dissertation relatant ces moments de bonheur ou de soulagement vécus depuis bientôt 4 ans, à la recherche d’un compagnonnage pétri d’humour et de rigueur.

 

Et puis j’ai encore à terminer un joli mandat d’écriture publique… D’autres m’attendent, et je dois dire que je me sentirais presque craquer pour un de mes clients : rond, bronzé, les yeux noisette.

 

 

C’est le printemps, quoi.

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7 avril 2014 1 07 /04 /avril /2014 15:30


Tout à l’heure, visite chez la véto pour vaccins annuels.  Je parle à la dame des rondeurs que mon petit pote n’a pas perdu cette année écoulée, comme il le fait d’habitude en été.

La balance accuse plus de 8 kilos, et du coup, m‘accuse.

 

Dans ma grande convivialité, je gâte mon petit pote. Qui par ailleurs doit rendre visite à quelques gamelles du voisinage, je suis pas naïve quand même.

Il reste que mon mastard devrait perdre, dans l’idéal, 2 kilos et demi… plus du quart de son poids.

 

La vache, on n’est pas rendu.

Je le trouvais de plus en plus maladroit dans ses ratages de saut sur le lavabo, c’est vrai.

 

Bon, c’est là que les Athéniens s’atteignent : lui doit se délester, à la mesure de mon porte-monnaie qui s’allège du prix du traitement. On en a pour 5 mois de diète, avec un régime à base de 46 grammes de croquettes et une demi-boîte de pâtée par jour, va falloir que lui s’en contente et que moi je sorte ma balance à pâtisserie. Le fric je m’en fous, va ; quoiqu’on passe du simple au triple, carrément.

Mesurer, passe encore. Mais résister à mon katz alléché par mes petits plats, fouchtra, ça, ça va être sport.

 

Bon, ce saligaud s'entretient la forme à sa manière, en continuant de se chercher les poux avec le chat des voisins; et puis il a encore ramené un bestiau du dehors, que j’entends couiner de temps en temps quand ils se trouvent nez à nez, piiii-piiii-piiii, ça impressionne mon prédateur en smoking. La nuit, ça farfouille derrière ma malle de chevet, alors que le Zorro est posté en vigie. J’aimerais rendre le souriceau à la nature, je l’ai enfin vu hier soir après 3 jours de cohabitation ; il traversait à toutes pattes le tapis pour aller se planquer derrière mes BD du rez-de-chaussée de la bibliothèque. Mignon, le riquiqui, quand même.

 

Bien. Pour l‘heure, mon patapouf est répandu sur le même tapis, il se remet de ses émotions après avoir dévalisé sa gamelle. Le mettre dans son panier, c’est un stress pour nous deux. Et puis comme il a fallu le mesurer de partout pour calculer les doses de régime, c’était gratiné. Je rigolais, jaune, de le voir tenter de se cacher sous le meuble de lavabo du cabinet, le popotin coincé dehors tel Winnie l’ourson dans la porte du terrier de Coco Lapin. Et il mue, bien sûr, alors entre l’apprentie, la véto et moi, on crachouillait du poil en veux-tu-en-voilà.

Bon, allez, en même temps il n’est pas malade, pas diabétique car ça lui pendait au nez : ouf.

 

Et moi qui n’ai rien mangé depuis ce matin, j’attends d’être moins barbouillée suite à la tension vécue en amenant et rapatriant mon asticot. La panière Samsonite luxueuse qui m’a été donnée en même temps que le chaton qu’il fut ne change rien à la pénibilité de la chose...

 

Faudra que je mange la moindre, l’estomac demande, mais l’appétit est aux abonnés absents.

 

Beurque.

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3 avril 2014 4 03 /04 /avril /2014 01:34

 

Joli printemps, précoce, j’adore. Magnolias, lilas, pommiers, ça pète, ça éclate de partout. C’est pas souvent qu’on passe l’équinoxe en se disant que les dates correspondent au temps qu’il devrait faire !

 

A part ça, c’est aussi la période du grand concours de conneries organisées, on dirait.

 

J’en parlais avec mon pote ingénieur avec lequel je collabore pour soutenir les étudiants de son domaine pour leur travail de bachelor : lui aussi a ce sentiment de buter sans arrêt sur des aberrations, et de jouer les Cassandres. Je lui ai proposé de poster un mail anonyme à sa direction, il a ri, jaune, comme dans la BD de Bretécher – celle où on voit un nourrisson brailler toute la page sans que sa mère arrive à comprendre ce qui se passe ; à la fin, la sœur de 4-5 ans lui propose de le jeter… la mère répond, quoique très tentée : « ça ne se fait pas ».

 

En échange, je lui demanderais d’en poster un à mon taf.

Car j’ai l’impression de faire un de ces rêves où on n’arrive pas à être à l’heure, malgré des efforts répétés. Ou d’assister à une partie de ping-pong se déroulant dans une piscine de gélatine.

 

Non mais que je vous raconte la dernière…

 

Vers la mi-janvier, mail de ma hiérarchie : toute l’équipe formatrice est priée de choisir entre trois dates cette année pour participer à une journée de formation institutionnelle.

Aucune date ne me convient, toutes sont occupées. Je maile en retour que puisque la journée porte sur la présentation d’un secteur que je vais rejoindre pour remplacer une collègue qui s’en va, ma proposition est de simplement m’en dispenser.

 

Nada. On me dit que je n’ai qu’à choisir la date et qu’on va me remplacer pour mon jour de cours. Je choisis, - bon d’accord, on n’est pas aidé… - la journée du 1eravril.

 

Il y a comme ça deux-trois semaines, une collègue s’avise que la journée de cours orpheline ne porte aucun nom de formatrice remplaçante sur le plan tableau.

Bon, elle m’énerve cette collègue, même si je l’aime bien dans le fond : elle a le chic pour faire le boulot de vérification des secrétaires à l’avance, et débusquer les erreurs de ce genre. Moi, depuis longtemps, je me dis que si l’on protège les gens d’être confrontés à leurs gaps, ils n’apprendront jamais à se passer de nous.

Et depuis que je fais ce taf, au moins une demi-douzaine de fois elle nous a fait un plan de ce genre. Du coup, en plus de son boulot-à-soi, il faut relancer et relancer, pour des prunes souvent au final, car ça ne règle rien - et tu vas voir, lecteur, que l'exemple que je vais donner l'illustre dans ses moindres détails.

NB : je trouve que ma position est correcte : laisser les erreurs arriver, pour que ceux qui le commettent les assument. On n’apprend jamais si bien à éviter les peaux de bananes que quand on a glissé dessus !  

 

Brèfle, j’en étais où, moi… ah oui.

 

Nous mailons donc à la hiérarchie pour demander qui est prévu pour me remplacer ce jour-là. Pour rappel, ça fait 2 mois que la demande de remplacement a été faite. On est bien bonnes et connes, c'est pas notre boulot, déjà.

 

Réponse futée et temporisatrice de ma hiérarchie: « Ah mais quelle bonne question, je m’en occupe ». A partir de là, on suit de loin, comme en écho, les tribulations du problème : on ne trouve pas de remplaçante. On cherche, je ne sais comment finalement, car on en vient même à demander à la formatrice dont je suis censée suivre le cours le 1er avril… de me remplacer.

 

Je vous laisse imaginer la marrade en coulisses…

Au final, ma hiérarchie vient me larmoyer dessus en me demandant de reprendre ce jour, et de m’inscrire à un autre jour pour le cours obligatoire/institutionnel. Mais j’ai PAS d’autre jour dispo, bordel à cul de vache, c’est même pour ça que ce jour avait été choisi, et après multiples échanges par mail avec la dite-hiérarchie! On vient même me prétendre parmi que mon Outlook signale ce jour comme disponible, alors qu'il est clairement indiqué comme "Congé" depuis 8 semaines...

Moi je m’en fous, je ne voulais pas y aller, à ce jour, et en plus, le thème fait partie de mon offre de formatrice indépendante – je DONNE un cours de ce genre moi-même… je vais donc laisser couler, car je commence à comprendre comment elle fonctionne, ma hiérarchie: elle demande qu’on fasse des trucs qu’elle oublie dans un coin ensuite, comme les dessins de gamins (on garde seulement ceux qui nous plaisent le plus sur la porte du frigo).

 

Attends cocolet, c’est pas fini cette saga.

Car au jour-dit, on se retrouve avec une autre collègue nez à nez devant la salle de classe pour donner ce jour de cours…

Cherchez l’erreur, et imaginez l’agrume fumasse et arpentant le couloir avec la collègue en remorque pour aller voir la hiérarchie.

Hiérarchie en vacances, ce dont elle nous informe par mail tardif… qu’on découvre ensuite.

 

Non mais chiotte à la fin.

 

Autre chose que je ne comprends pas : dans n’importe quelle boîte privée ou publique, quand tu merdes à répétition, on t’avertit, on te donne quelque mois pour corriger le tir, et si ça ne va pas mieux, à la porte.    

Là, la même hiérarchie garde des personnes qu’on devrait licencier, paumées dans leur travail. Et comme on n’arrive pas à faire fonctionner le secrétariat tout en ayant supprimé un gros pan de son cahier de charges, on fait quoi ?

 

On engage une personne de plus à mi-temps.

Le social fait du social, en somme.

 

Ca fera juste un receveur-émetteur de plus dans la chaîne, donc une occasion supplémentaire de merdoyer. Et pour produire, par année, une bonne douzaine de conneries dans le genre de celle que je viens de raconter - sans charrier, on en est là.

 

Phoking meuhrde, et à  moi la peur… Et vive le millepertuis.    

 

Allez, plus que 10 ans et 8 mois avant la retraite. Car il est hors de question que je lâche un boulot qui laisse pareillement la bride sur le cou à ses collaborateurs – t’imagines à quel point on peut s’y royaumer ?

 

Hin hin hin.

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27 mars 2014 4 27 /03 /mars /2014 17:42

 

Mes spaghouzes seront cuits d’ici quelques minutes. Un simple filet d’huile de sésame et un spritz de vinaigre vieux par-dessus, un peu de sel, et ça va le faire.

Avant, je me suis préparée une papaye (tu sais, ce truc qui se ramasse à la foufourche…), arrosée d’un peu de jus de citron vert – ça se marie bien, la papaye c’est trop fadasse sinon. Et puis, des fois ça rappelle l’odeur du dégueulis, la papaye. Tu trouves pas ? Quand c’est un peu trop mûr ?

 

Je me ruine en fruits exotiques, moué. Ca change des pommes, du raisin, des bananes, des poires.  A propos de poires, je ne les mange plus que Louisebonne, belles vertes avec les fesses rouges. Et en macédoine, avec du chèvre frais, un coup de poivre du moulin et un chouya d’aceto di Modena, du bon.

Tout ce qui me surprend les papilles m’attire, donnez-moi du fruit de la passion, du mangoustan, des choses qui piquent sucré.

 

Bien, ceci dit, le sujet du jour : la supervision d’hier.

Depuis plus de six mois, je rencontre un groupe de quelques personnes dont un psychologue, une après-midi toutes les six semaines. On cause de situations problématiques rencontrées lors de notre activité de formateurs ; dernière rencontre début mai, et j’aurai rempli les conditions pour présenter mon dossier de validation des acquis – la dissertation que je dois fournir est presque à point, mon CV aussi… manquait juste ce papier certifiant de 16 heures de supervision.

Ça m’embêtait de remettre la compresse, j’en ai tant et tant accomplies, de ces heures-là, mais jamais documentées, donc non-validées. Allez bon, je m’y suis collée. Et je dois dire que pour ventiler au sujet de mon taf au sein d’une organisation altruiste qui maltraite ses employés tout en prônant la préservation de la dignité humaine, c’est très bienvenu.

 

Mais bon, et puis rave pour ça, causons d’autre chose ; hier, on a abordé la question de récompenser l’effort, ou le résultat. Dans ma situation d’employée, je dois récompenser le résultat ; alors que comme indépendante, c’est au mieux l’effort qui constitue mon échelle de notes – l’idéal étant de ne pas avoir d’échelle comme lorsqu’on accompagne simplement une personne dans un processus de changement. Ce que j’ai le privilège de pouvoir faire la moitié de mon temps d’activité, heureusement. Et c’est quand même coule de pouvoir se prendre pour un grand moine shaolin, à appliquer cette belle philosophie : « tu seras prêt quand tu seras prêt, petit scarabée ».

 

Ne pas confondre formation, thérapie et développement personnel, ahem.

Quoi d’autre… Ha oui : j’ai les dents décapées, l’hygiéniste dentaire a bien bossé. Une habitude que je maintiens depuis quelques années, tous les six mois un petit tour de brossettes et grattouillages.

Je recommande…

 


Et la nouvelle du jour : ma frangine m’annonce par SMS son soulagement, car sa nouvelle responsable vient d’être virée avec effet immédiat, avant la fin de la période d’essai. Une bonne chose de faite, ma frangine pétait les plombs régulièrement depuis début janvier.

 

Là je dis, vivement la retraite, tiens. Je me prépare : plus de jours de congé que de travail salarié dans mon agenda à partir de cette année, en pente douce vers le farniente.

Whopee.

 

 

 

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17 mars 2014 1 17 /03 /mars /2014 17:58

Aujourd’hui j’ai pris 20 ans dans les gencives.

Bon, j’ai un protège-dents en or : une énorme propension à l’humour ravageur. Le vinaigre, ça conserve... 

 

J’vous esssplique : lundi congé, je me la joue bien relaxe, siestounette en début d’aprème.

J’avais plus de péku, bientôt plus de vitamines, une grosse envie de sucré… alors sur le coup des 14 heures, je m’habille, me coiffe vaguement – une pince dans les cheveux relevés à une main – et je file à la migroche du coin. Tu vois quoi, tu te dis que tu prends trois bricoles en passant.

Quand même, de fil en aiguille, le cabas en carton pesait pas mal, c’était peu équilibré pour mon bras gauche, avec le droit qui trimballait les douze légers rouleaux de papier véssés M-budget (si tu crois fillette, si tu crois si tu crois, que j’vais, que j’vais acheter du molletonné …)

 

Alors comme d’hab’, je m’arrête au coin de la petite montée-qui-tue, histoire de rouvrir la main avant qu’un spasme cruel ne la paralyse. Tu vois comment : tu l’ouvres avec lenteur, en couinant un peu, il y a des stries rouges là où c’est pas blanc violet, parce que la circulation est arrêtée à cause du poids. Tu vois ? Mais oui, tu vois : avant de changer de main, les rouleaux à gauche, le cabas à droite, et d'aller un bout, 50 mètres plus loin, pour tout reposer et tu connais la suite.

Comme il fait hâchement beau, ben je repars pas de suite : je contemple, c’est mon péché mignon. Les arbres qui commencent à se réveiller, le ciel qu’il est bleu de chez bleu; la cour de la menuiserie avec son bordel organisé de planches pourraves, la haie de thuyas qui schlingue la pommade à varices – déjà que c’est pas beau, les thuyas, y’en a qui n’ont pas de chance.

 

C’est alors qu’un gentil jeune homme m’offre, avec suavité, un coup de main pour porter le sac…

 

Je décline poliment, échange de grands sourires. Il repart, je le regarde s’éloigner en sentant monter une hénaurme envie de rire : ayé, je suis passée du côté des dames qui ont un peu de la peine, du côté de ceux-à-aider.

 

Il y a comme ça une trentaine d’années, j’avais eu droit à mon premier « Madame », ça m’avait fait tout drôle, aussi.

Je ferais aussi bien de commencer à visiter des EMS pour me réserver une place…


Chère vieille chose.

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