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17 décembre 2010 5 17 /12 /décembre /2010 11:39

 

 

Je suis dans une situation où je me sens impuissante à faire comprendre à mon doux amoureux que je ne le juge pas, que je ne lui fais aucun procès, mais que je dois me protéger et me retirer le temps de reprendre des forces.


 

J’ai peut-être donné l’illusion que des règles bien établies pouvaient être transgressées – en cas d’autre histoire d’amour ou de rencontre brève ou qui dure, informer l’autre de suite, mais sans plus : les détails ne sont pas utiles, ils sont même encombrants. Plus que ça : un coup de poing dans le plexus ne me ferait pas plus d’effet. A fortiori deux mois plus tard. Le tout révélé parce que mon ourson voit son histoire se terminer, et la dame se tenir hors d'atteinte.

Je peux lui démêler un peu sa pelote, mais au-delà d'une certaine implication, je ne peux être qu'une compagne estomaquée, et qui se retire pour le laisser digérer sa rupture et tirer tout seul le meilleur parti de ce qu'il a vécu. Le quitter momentanément; pour ne pas le quitter définitivement plus tard, de m'être trop investie.

 

 

Je tente de ne parler que de ce que je ressens, et dans mon discours, d’être loyale au principe de s’exprimer en « je », de ne pas prêter d’intention à mon interlocuteur ; peut-être n’y arrivé-je pas toujours.

 

 

D’une seule chose je suis sûre et certaine, c’est que je suis totalement émue par ce bonhomme, peut-être parce qu’il est déchiré entre deux pôles : son hypersensibilité et sa volonté que cette même hypersensibilité ne lui joue pas de mauvais tour. L’ours est rêche, pataud, a de grosses pattes et une mâchoire impressionnante ; alors que l’ourson est d’une tendresse infinie, enveloppant, doux, un rêve de partenaire. Il peut passer d’une facette à l’autre si brusquement que je prends peur, au point de fuir. Je l'aimerais parfois moins doux, si c'était le prix à payer pour qu'il soit parfois moins rude... qu'il se réunifie, qu'il cesse d'avoir peur de qui il est. C'est un bel homme, intelligent, qui accepte d'autres facettes de lui-même qui pourraient sembler en contradiction les unes avec les autres.


 

Il reste que je l’aime, infiniment, doucement, fort fort fort, que je revendique en même temps mon droit absolu à gamberger, à me poser des questions sur le devenir de cette histoire (ce qu’il appelle, lui, dans son langage d’ours, « lui casser les couilles ») et à ne pas le surprotéger alors que j’ai juste la force de regagner ma propre tanière pour soigner ma blessure (ce qu’il appelle, lui, dans son langage d’ours, « choisir [mon] moment pour [le] faire ch…». A ne pas faire l’infirmière qui l’empêcherait de devenir plus fort et plus indépendant, en somme. A être moi, aussi et d'abord, authentiquement: ni plus, ni moins.


Ce moment difficile de notre relation n’existerait pourtant pas s’il n’avait été déclenché par une confidence outrepassant les limites que j’avais exprimées, et qui semblaient être comprises et respectées. Et un événement sortant du cadre de nos conventions. Alors quoi, c’est peut-être moi qui ai entretenu la confusion, malgré mes théories, pourtant ancrées dans des années de pratique… Je ne sais pas. Je ne sais plus. On n'est pas infaillible, on n'est pas Wonderwoman. C'est pour ça que je ne me sens pas trahie, ce serait si facile de le charger... Je suis en pétard contre moi, aussi. Je suis bien emmerdée: il y a plein de choses que je peux décrypter avec distance... sauf celles dans lesquelles je suis impliquée émotionnellement jusqu'au cou!


 

Chacun voit midi à sa porte, chacun doit faire le tour de lui-même avant de pouvoir re-rencontrer l’autre.


La situation me désole, j'en pleure et mon coeur saigne à bas bruit, mortellement... mais elle est ce qu’elle est, avec les possibilités du moment de chacun. C’est pas un concours pour savoir qui souffre le plus, là on tombe dans la lutte de pouvoir. Merci à l’imagothérapie de m’avoir fait comprendre ça… (Pour les intéressés, voir le lien dans la colonne de droite du blog.)

 

Je le redis : au-delà de l’épisode, et même s’il décidait de rompre, mon Dieu que je l’aime, cet homme-là, et que je sais que je l’aimerai probablement toujours, inconditionnellement. Jamais eu autant envie que nous puissions nous prendre aux bras, et pleurer ensemble, pour les raisons qui appartiennent à chacun.

 

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