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30 novembre 2014 7 30 /11 /novembre /2014 11:41

Longtemps pas venue…

 

Trois semaines sans connexion internet, je supposais que mon modem était désuet... voilà que je manipule au hasard mon PC, et que, pouf, je rétablis accidentellement le truc.

 

Rien compris.

 

Pas grave, je me familiarisais tout ce temps avec mon nouvel environnement de travail ; encaissant la mutation profonde d’un milieu pro que j’ai longtemps pratiqué, les soins à domicile, j’en conclus que pour en être, faut bientôt avoir un certificat de programmeuse informatique…

C’est dingue : la non-convivialité de l’application que je dois maîtriser me laisse sur le cul, elle ne supporte aucune faille dans le remplissage des formulaires.

 

Brèfle.

 

Je ressors de cette période de 20 jours sans lien avec la communauté virtuelle avec une satisfaction réelle : ça ne m’a pas manqué plus que ça, je ne suis donc pas addict du système.

 

Par contre, toujours en période étrange de non-envie de rien, mais qu’est-ce qui me ferait plaisir, dites-le moi.

 

J’ai bien à nouveau une voiture qui me permet de filer quand ça me chante voir ce qu’il me plaît, mais prout pour la question.

 

 

Bien occupée à le trouver, ce véhicule, déjà. Et puis mon pote le Nick appelle régulièrement au secours vu sa situation qui cumule surcharge pro et histoire de couple qui bat de l’aile. Pour autant, je ne joue pas les infirmières, c’est déjà ça. Je l’écoute de mon mieux ; je lui propose des sorties ; à l’occasion, c’est moi qui l’appelle pour solliciter un appui.

 

Je me remets gentiment de mon expérience épineuse précédente en matière de boulot – jamais si bien fait de me tirer d’un milieu délétère qui ne faisait plus le poids avec sa carte de visite prestigieuse -  je me repose en attendant de recommencer au mois de mars un dernier épisode de formation pour gauler enfin ce brevet de formatrice d’adultes.

Un hiver de repos, quoi.

 

Les érables du Japon perdent leurs feuilles sèches, c’était quand même glorieux ce bel automne.

 

Mon métabolisme en folie me vaut des remarques admiratives : je cuis littéralement dès que je me mets en action, et je fais mes tournées tout juste vêtue d’un sweat et d’une écharpe. Faut dire que les quelques secondes que je passe à l’air libre, entre les appartements bien chauffés et la voiture, ça ne vaut pas que je sorte ma pelisse ! C’est tout juste si je regrette de ne pas trouver ma jaquette longue et noire, sais pas ce que j’en ai fichu.

 

On m’apprécie sur le terrain et en collaboration ; il faut maintenant que je torde le cou à ce maudit système qui permet certes de consulter les dossiers des patients en ligne… Et puis je me réhabitue à collaborer avec des médecins qui pour certains pratiquent une condescendance compassée, ou alors pour lesquels je me demande si je ne suis pas commise à la confection de biberons, carrément.

 

Sinon, quoi… A noter, parmi les banalités, le fait de retrouver un salaire décent – plus besoin de compter mes sous, ça fait du bien de régler mes impôts en retard sans philosopher sur un probable menu à base de nouilles dès le 15 du mois.

 

Je n’ai pas fêté mes 54 ans, ça ne me disait rien. Tout juste une bonne bouffe avec ma frangine, qui me suit de trois jours sur le calendrier. On verra pour l’an prochain, si je me sens d’organiser quelque chose.

 

Les neveux vont bien, deux d’entre eux exposent… le photographe a obtenu une colocation de cinq ans dans un des ateliers de la Ville, situés dans un parc renommé… le dernier s’en va gentiment vers l’indépendance, finissant sa formation au printemps. L’aîné a vu tomber du ciel un super-poste il y a presqu’une année… je les vois prendre leur essor, ça me tire un joli sourire.

 

Zorro ? Je l’ai remis au régime soft, histoire de voir s’il peut passer plus à l’aise par sa chatière (ça frotte méchant sur les côtés) et faire moins de bruit en sautant à terre.

 

Hiver, hiver. Cocooner. Reprendre des forces. Compter les endroits où mes os grincent… ma hanche me fout une paix royale, c’est cadeau. Par contre mon pouce droit rouscaille à l’occasion, c’est celui qui a été retourné comme un gant lors d’un entraînement de volley l’année de mes dix-huit ans.

 

Chais pas si je suis blasée ou quoi… qu’est-ce que j‘ai encore à faire sur cette terre, qu’est-ce qui m’intéresse, me remplit, titille mon intérêt? Aucune idée.

 

Peut-être de vivre une jolie rencontre. Je ne cherche même pas, ça arrivera, ou ça n’arrivera pas.

 

Je me vois comme un champ gelé sous la brume, et ça ne me rend même pas mélancolique, en plus.

 

Faut pas que ça vous foute le bourdon: y'a vraiment pas de quoi!

 

 

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31 octobre 2014 5 31 /10 /octobre /2014 11:54

Ce matin, je me réveille avec une tête de cupcake : pas enlevé le peigne–attache dans mes cheveux pour dormir, résultat, une sorte de chignon mou spiralé haut-perché, du plus bel effet. Ca me change du foutoir habituel.

 

Progrès.

 

Temps extraordinaire pour cette fin octobre, ciel bleu, température clémente qui permet à l’hyperthermique que je suis de profiter en manches de chemise du balcon, pourtant à l’ombre.

 

Un jour de congé consacré à accueillir avec soulagement le storiste, je vis dans la pénombre depuis 15 jours à cause d’une lanière qui a lâché. Et à organiser le voyage de demain à Pétaouchnok-sur-Zürich, because une voiture d’occase à aller voir. Cet aprème, séance chez la coiffeuse, besoin de couleur et d’un massage de crâne divin aux huiles essentielles.

 

La voiture, je charognais de devoir en avoir une à nouveau, avec tout le cortège d’emmerdements prévisibles, de factures, de soucis de parcage dans mon quartier. Je m’aperçois que c’est bon d’être libre de chez libre si je veux aller faire un tour sur un coup de tête… et puis apparemment la carte plastifiée mentionnant que je suis en intervention me protège des prunes même mes jours de congé (sauf au siège de mon employeur quand je vais en formation continue, cherchez l’erreur…), et du coup, je ne vais pas m'empoisonner à payer 400 balles d'autorisation de parquer "à volonté" dans un périmètre de 500 mètres; donc pour le moment, je sens que je vais apprécier d’avoir de nouveau une caisse à moi.

 

 

Je retrouve avec plaisir le rythme soins-à-dom’, je connais de mieux en mieux le quartier là-bas. KO le soir souvent, c’est une sacrée cadence mine de rien, et puis la paperasse est chiante : les urgences à rendre pour avant-hier, je m’en passerais. Mais je m’y fais, l’équipe est vraiment conviviale, toutes les occasions sont bonnes pour se faire des petits plaisirs le midi.

 

Juste un truc qu’il faut que je leur dise à l’occasion : changer de déo pour les cagoinces, ça le ferait.

Déjà qu’on se tape la STEP qui arrive à schlinguer la merde, la lessive et le saucisson en même temps, c’est fort.

 

Alors vanille-caca, y’a mieux, j’en suis sûre.

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19 octobre 2014 7 19 /10 /octobre /2014 11:58

 

Grande douceur sur le balcon, ce matin. En linge-éponge comme tout l’été, à éplucher les nouvelles du monde, à jouer à des jeux en ligne. Vitamines, café et clopes. Ciel bleu de chez bleu.

La température est incroyable, ça me rappelle un autre mois d’octobre, alors que j’étais en visite à New-York pour voir ma filleule. J’ai transpiré à mort en arpentant Manhattan en habits de demi-saison, surprise comme tout le monde par cet été indien en prolongation directe de l’été lui-même.

 

Je venais de terminer mon cours de sage-femme, et je m’apprêtais à réintégrer le pool de la grande usine à médecins locale. Et du jour au lendemain, je me suis retrouvée dans les frimas de novembre, comme tout le monde, dans la Grande Pomme comme à Lausanne…

 

Cohabitant dans un repaire d’étudiants en archéologie, en pleine ville. Et avec un biologiste du genre psycho-rigide, qui me prenait la tête lorsque je laissais baissés les stores du salon. Qui venait me faire la leçon lorsque je déballais mes quartiers de courge, au sujet du carton et du plastique qui partait à la poubelle. Un drôle de coco. J’ai bien ri intérieurement lorsqu’il est venu m’annoncer, dépité, que bien qu’ayant strictement suivi la procédure pour se faire réformer, sa dernière visite chez le psychiatre évaluateur s’était soldée par le résultat contraire à celui escompté : il avait semble-t-il un rude problème à régler avec l’autorité, et le service militaire ne pourrait que l’aider à y faire face… Le gars se plaignait entre autres de s’être fait tabasser dans les douches, après une énième remarque du même tonneau qu’il me servait, à ses camarades lassés de tant de suffisance et de ce rôle de donneur de leçons qu’il s’auto-attribuait régulièrement. Il ne comprenait pas pourquoi les gens étaient si bêtes et méchants à son égard. Le pauvre...

 

Comme quoi la vie se charge de nous resservir les mêmes pénibilités tant que l’on n’a pas compris qu’on en est la cause principale.

 

Je me sens encore en suspens dans ce virage supplémentaire que j’accomplis, professionnellement. Je fais mes visites… je me familiarise avec la paperasse informatique… voilà ce qu’est devenue cette fonction de référente : servir les assurances avec des devis prévisionnels de prise en charge des bénéficiaires de soins. Et se colleter bon gré mal gré avec une logique ratiocinante issue du cerveau des programmeurs au service d’une entreprise d’utilité publique qui doit fouillasser dans des documents innombrables pour séparer ce que raquent les différents payeurs : la confédération, les cantons et communes, le client lui-même. Et alors qu’on nous bassine avec la facturation, ce mot-même semble le grand tabou, puisque nous sommes au service du bénéficiaire.

 

Une survivance étrange de l’éternel débat entre l’administrateur et l’humaniste, servi même pendant les pauses du cours que j‘ai suivi l’autre jour pour comprendre le catalogue des prestations: je remarque que le « politiquement bon » soignant s’insurge encore contre le monde du fric, la comptabilité et ses divers avatars, alors qu’il est juste question de rester dans les chiffres noirs qui permettent la pérennité de son propre emploi…

 

Mon jour de congé a été consacré à une visite chez ma masseuse, et chez l’esthéticienne : je prends soin de moi, et nulle futilité apparente n’est superflue quand il s’agit de se maintenir la tête loin des misères sociales et physiques des gens que je vais voir chez eux.

 

Besoin de croiser des gens qui vont bien, qui maîtrisent à peu près les couilles quotidiennes ; je me tiens à distance raisonnable de mon vieux pote, en pleine déroute sentimentale et professionnelle et pour les mêmes raisons de base. Il pose régulièrement des messages inaudibles sur mon répondeur, ou des SMS atterrés sur mon portable, quand ce n‘est pas un mail de vidange rageuse. J'écoute, et quand je ne me sens pas disponible, je ne réponds pas, ou en différé, ça lui convient on dirait.

Le petit vélo dans la tête va trop bien, et il a tout loisir de s’emballer puisque son propriétaire est en congé-accident, après une erreur de parcours en compétition BMX… donc en toute logique, je l’ai aiguillé sur ma masseuse thérapeutique, et il en est sorti avec une voix plus claire, plus assurée, un discours positif : il apprécie de ne pas devoir parler pendant ces moments où elle lui dénoue les toiles collantes des écueils de sa relation amoureuse et de son rôle d’enseignant qui partent en quenouille.

 

Car fréquenter à la fois un psy et un shaman pour causer de sa situation, ça demande un autre angle d’attaque pour compenser : le corps cristallise ce qu’il ne peut encaisser, et c’est une productrice chevronnée de concrétions corporelles qui parle.

 

Entre mon calcul vésiculaire de la taille d’un pruneau, extrait il y a 3 ans, et ma hanche « électrique » soignée à coups de protocoles stricts d’homéopathie dans la foulée, en plus de mon épisode de rhumatisme hydroxyapatite de la même articulation, juste après la fin de mon bachelor de documentaliste, je deviens une référence… Le calcul trône désormais sur mon étagère, dans une petite boîte en plexi ; trophée qui a eu la bonne inspiration de ne pas se partager en mille graviers dispersés dans mon système digestif – j’ai eu une chance appréciable. Ma hanche me fout une paix royale depuis la fin de mon traitement. A peine, ici et là, mon pouce droit se rappelle-t-il à mon bon souvenir : celui qui fut retourné sur lui-même lors d’un entraînement de volleyball quand j’avais 17 ans, et garde une bosse disgracieuse à sa base. Il râle aux changements de temps… grand bien lui fasse, et ça me donne du grain à moudre.

 

Car je me pose toujours la même question, quand une partie de mon enveloppe corporelle rouscaille dans le même registre : que dois-je travailler, dans ma vie, du point de vue de la souplesse ? Le lâcher-prise est à la mode, mais c’est un thème qui me renvoie bien trop souvent au « faites comme je dis, pas comme je fais », tant ceux qui le recommandent sont souvent ceux qui en auraient le plus besoin.

Et le travail intellectuel a ses limites : le corps a besoin de respirer un bon coup, et de désigner clairement comme fauteur de troubles un foutu besoin de justice qui me mène encore par le bout du nez ici et là. Réorienter mes forces vers la recherche de la justesse, et cesser de stigmatiser l’équilibre à rechercher en le nommant « lâcheté » : je me suis trop souvent mise en situation difficile par goût de dénoncer un manque d’équité de traitement, à mon égard ou à l’égard d’autrui. Que ce soit pour mon propre intérêt, passe encore... mais pour protéger la veuve et l'orphelin, là je commence à faire la moue.

 

La fuite aussi mérite qu’on fasse son éloge : appelons-la plutôt « évasion ». Que je me défende, oui, que je me préserve, oui encore. Mais que je joue les Winkelried pour la gloriole, voilà qui me parle encore de psycho-rigidité : je veux bien, cher Georges, mourir pour des idées, mais de mort lente, et en faisant éclore quelque chose de plus positif que le simple sacrifice de soi. Ne dit-on pas: "Courage, fuyons" ? C'est que socialement, se barrer est téméraire, sur la question de la correction politique...

 

Mon chat se pose moins de questions… il bouffe ses croquettes et s’hydrate bien.

 

Au fait, que contient mon frigo ? J’ai un peu faim, et il est midi.

 

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12 octobre 2014 7 12 /10 /octobre /2014 10:23

Efficience, efficience.

 

De l’art d’être efficace en le moins de temps possible. Je n’ai pas trouvé de meilleur mot pour désigner la décision prise hier, pendant ma séance de coaching pour mon dossier de validation des acquis.

 

Elle me dit, ma chère coach, que mon texte est magnifiquement écrit, mon savoir et mon savoir-être indéniables; que ce sont de superbes ressources pour une formatrice.

 

Mais le hic, c’est que tout ça doit être reformulé en diagrammes, ordinogrammes et Cie. Et que je dois mettre un énorme coup de collier pour produire un budget plus étoffé dans la partie ingénierie de production… pour convaincre de mon savoir-faire en la matière. Ou alors tricher en faisant pondre ce qu'il me faut à une personne habituée à produire un budget prévisionnel... alors que j'ai besoin d'acquérir ce rodage par moi-même.

 

Et très vite, j’ai opté pour cesser de me prendre le chou avec la voie choisie : je me réinscris à un cours formel pour terminer ce brevet. Je vais terminer 4 mois plus tard que le délai normalement imparti pour achever le cycle, mais avec un certificat médical faisant état de mon état de santé ces derniers 18 mois, je devrais obtenir quand même le droit de faire valider tous mes modules.

 

Je ressens un soulagement immense, car la perspective de me mettre une pression énorme pour achever le parcours dans les rails de la VA est juste inenvisageable.

 

Le facteur « temps » n’entre plus en ligne de compte, qu’importe… C’était plus une question de fierté qu’autre chose : je sais que je suis capable, lorsque je dispose de toutes mes ressources, de schader tout en produisant un excellent travail. Mais j’ai déjà goûté aux impacts du stress, je n’en veux pas plus, et surtout pas en ce moment, je suis en période d'essai. Et progresser à mon niveau en assurant mes arrières est plus important, même si au final refaire le cours abandonné ne me procurera pas plus de crédit - à mon idée, les pauvres exercices à accomplir ne me donneront pas plus d’expertise en compta prévisionnelle, ce pour quoi je devrais précisément appuyer sur le champignon… Ma coach et moi sommes d’accord que j’aurai peu de boulot à fournir pour ce module, alors autant diluer l’effort, le répartir de manière sage.

 

Je reste pensive, tout de même, sur ce que je pressens de frime éhontée dans ce parcours : j’ai déjà évoqué ma surprise de voir admis en formation de base des gens qui ne répondaient pas aux critères – si moi j’avais trouvé comment convaincre avec un certificat douteux, d’autres ont carrément été pistonnés, ou acceptés pour des raisons liées à la rentabilité des cours… et le fait de devoir repasser sous les fourches caudines exacerbe le ressenti d’imposture consentie de part et d’autre – la mienne, que je dois à un profil de haut potentiel capable d’entortiller mes interlocuteurs, et celle des institutions pourvoyeuses de formation, qui doivent remplir leurs quotas d’apprenants.

 

 

Bref : pour aller vers une qualité de vie meilleure, je vais prendre le temps nécessaire. Même la chasseuse de têtes a adhéré à mon mood « on freine », lorsque j’ai décliné avant-hier un poste de formatrice à 50%, largement insuffisant du point de vue du salaire : elle m’a proposé de chercher pour moi comment offrir mes services à une institution locale, concurrente de mon ex-employeur, prodiguant des cours de perfectionnement en soins. Après tout, cette expertise-là est celle sur laquelle je peux le mieux m’appuyer. Et donner ici et là une journée supplémentaire pour accréditer mon parcours, oui, c’est jouable. De plus, pour finir ces derniers modules, un examinateur viendra voir comment je me débrouille, alors encore une fois, oui.

 

A part ça, moi qui me croyais à l’abri de mes hormones, j’en suis pour mes frais : retour des règles, et je charogne sec de retrouver l’usage d’un matériel si bien oublié que j’ai dû retourner un tiroir pour y trouver une malheureuse dizaine de tampons hygiéniques.

 

Hygiéniques, d’ailleurs, pourquoi… Saigner en femme, ce n’est pas un manque de propreté, et ce terme m’offusque tout-à-coup. C’est tout de même fort, chère brave société, d’arriver à teinter ce pouvoir d’héberger une vie en potentielle mise à ban chaque semaine du mois !

 

Je suis en suspens, sous un ciel qui ressemble à des balles de coton, ce dimanche matin. Et bien qu’il soit un peu plus de 10 00, je vais, tiens, aller me concocter une pasta alla carbonara, car je crève de faim.

 

Bonne journée à vous, et patience dans l’azur.

 

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10 octobre 2014 5 10 /10 /octobre /2014 11:05

Dix jours que j’ai intégré cette équipe de soins à domicile.

 

En congé aujourd’hui, je suis agréablement surprise de mon sentiment de plénitude, malgré des débuts sur le terrain un peu houleux : la brave petite Nissan de location a détesté le régime des petits déplacements de client en client, je suis tombée en panne de batterie au milieu de nulle part le premier jour où j'étais autonome sur le terrain… et j’ai dû appeler la responsable opérationnelle pour trouver comment me sortir de là tout en faisant en sorte que le soin que je n’avais pu honorer soit prodigué.

Mes vieux réflexes sont toujours bien aiguisés, en tout cas !

Je me familiarise gentiment avec la nouvelle donne informatique, rien d’insurmontable à première vue.

L’équipe est serviable, accueillante, j’ai aussi des choses à leur offrir en matière de ressources documentaires, et c’est bienvenu.

On rit beaucoup, malgré le rythme soutenu l'ambiance est malgré tout détendue, même les quiproquos amènent des rugissements de rire chez mes chefs les plus relax, et au moins l’indulgence bienveillante de la plus policée… en effet, mon souvenir des soins à dom’ se superpose parfois de manière cahoteuse au fonctionnement actuel : diverses responsabilités qui autrefois incombaient aux soignants mais sont désormais splittées entre les planificatrices et les intervenants qui règlent les problématiques urgentes et semi-urgentes, et je peux enfin déléguer ce genre de choses à des personnes qui sont là pour ça. Ou plutôt, je dois apprendre à ne pas m'en occuper.

 

Bref, là, je me sens vraiment bien. Wait and see…

 

En rentrant hier soir, j’ai trouvé sur mon répondeur un message de la chasseuse de têtes, qui a un poste de formatrice à me proposer : quoi ? déjà ?

Ca me faciliterait les choses si je peinais à retrouver les soins à dom, mais mon sentiment de me sentir un peu comme à la maison va télescoper l’envie d'un job où je puisse faire valoir ma formation et exploiter mes compétences.

 

Mon sommeil est toujours émaillé de rêves bizarres, mais mon alimentation est plus paisible, un signe important. Je vois ma doc’ aujourd’hui, pour évaluer le traitement : comme ça me convient bien, je vais demander à le continuer en tous cas jusque vers fin février, le temps d’arriver au bout de ma période d’essai et des 6 mois de traitement convenus.

 

J’ai des tas de petites envies qui ressurgissent. Éplucher mon journal… aller au hammam… des bricoles qui n’en sont pas, au final. Des signaux qui semblent infimes, mais qui cumulés démontrent que je respire plus à l’aise, et me font penser que je ne mesurais pas combien je me tenais en apnée là où je bossais avant. Même m'occuper de la vaisselle et des poubelles en retard me donne plus de confort que de peine!

 

Demain, je rencontre ma coach, qui va me donner son avis sur mon travail pour la validation des acquis. Une période intense s’annonce : je veux remettre ce dossier fin novembre, ce qui me laisse 6 semaines pour peaufiner le truc. Et ma consœur écrivain public qui me proposait du travail a fort bien compris que mes priorités étaient ailleurs pour l’instant : c’est la première fois que je décline une offre, depuis 6 ans qu’on se connaît et qu’elle me redonne les mandats dont elle ne veut pas se charger, et qui par un bienheureux hasard me bottent à moi.

 

En résumé, je me sens comme en convalescence, mais c’est un rétablissement porteur d’énergie, je reprends carrément du poil de la bête à toute vitesse.

Et puis l‘automne est doux… pas encore tristement pluvieux… la lumière est belle.

 

Je suis preneuse de tout ça.

 

Je me souhaite une bonne annnée solaire, à l'approche de mes 54 ans.

Ouais, carrément.

 

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3 octobre 2014 5 03 /10 /octobre /2014 12:10

Mercredi donc, entrée en fonction : matinée devant un poste informatique, mon ancienne élève et désormais responsable d’équipe me familiarise avec le MedLink, the truc qui permet de gérer les soucis en temps réel, et de facturer les prestations au plus juste.

 

Un sacré bordel organisé.

 

Heureusement que je connais mes capacités de débrouillardise, que j’ai déjà assimilé la logique de l’arborescence, que l’on m’assure que les erreurs sont bienvenues pour apprendre, que je n’ai qu’à poser mes questions.

 

Je découvre que je ne planifie plus rien, que d’autres s’en chargent, que la négociation et la clarté vont être, plus que jamais, les maîtres-mots de ma charge; et je pourrai m’y consacrer en entier. Je ne règle même plus les urgences, court-terme ou différées, il y a des "résops" pour ça, des responsables opérationnels.

 

J’accompagne les après-midi sur le terrain deux collègues, je pitonne sur ma tablette et mon smartphone de fonction. Mes accès sont en place, les raccourcis quotidiens aussi… j’ai un bureau fonctionnel, à personnaliser, que je partage avec une française accueillante.

Il y a de l’administratif en masse, mais des règles plus strictes pour ne pas perdre le fil, ça me va, et très bien.

 

Autour du CMS, des commerces, la poste, une pharmacie, bref, plein de commodités, et de possibilités de se trouver un frichti le midi. On m’autorise à laisser mon véhicule là-bas du jeudi soir au lundi matin, tant que je n’ai pas ma voiture à moi, pour laquelle je demanderai une autorisation de parquer dans mon quartier.

 

Les alentours me font penser à un village de poupées… les trajets matin et soir se font juste aux heures les plus chiantes, les plus encombrées, et je croise par deux fois le trajet du métro, ce qui m’oblige à glander derrière des barrières autant de fois. Je cherche les zigs-zags de là-bas à chez moi, qui me permettront de rouler plus fluide, en perdant moins de temps. Et je peux aller faire mes courses avant de rentrer, aussi… enfin voilà, je n’ai plus qu’à découvrir les possibilités qui s’offrent à moi.

 

Bémol, petit : je ne pourrai plus porter mes ongles aussi longs, la belle affaire, ni les vernir si discrètement que ce soit, voilà qui va me manquer un peu plus…

 

… et le gros bonus ces jours, c’est de me rendre compte que la taquinerie et la rigolade sont de mise dans cet endroit. J’avais tant besoin de retrouver l’aisance d’user ici et là de vannes, et même le langage de charretier d’une de mes responsables me détend. Ca me change du pinçage de lèvres de l’ancienne dès qu’un mot vert me venait…

 

Plusse de contraintes, mais moins d’interprétations possibles, je n’ai plus à me colleter avec les tricotages diplomatiques merdeux d’avant, les sourdes guéguerres à la gomme, énergophages jusqu'à l'indigence.

 

Juste faire gaffe de manifester mes limites avec plus de douceur, car avant-hier, quand deux collègues ont démarré en stéréo pour m’inonder de consignes sur le coup des 17 00, j’ai froncé en les interrompant, dit très vite que je saturais d’infos, que plus rien ne rentrait. Elles ont stoppé net en m’assurant qu’elles comprenaient, et je me suis juste fendue d’une excuse polie le jour suivant avec ma collègue directe, l’autre ayant disparu du paysage en me cédant ses quartiers puisque je la remplace. Mais toute la journée, celle-là m’avait poursuivie de « je te laisse ça ? et ça? » et d’observations diverses détaillées et sans priorités, le genre de discours féminin corporatif gnan-gnan que j’abhorre – je la connais de l’époque où on avait travaillé ensemble une année ailleurs, ça ne me surprend pas, ça me rappelle juste combien elle me bassinait déjà de recommandations il y a dix ans… Elle ne va pas me manquer !

 

Bref, je respire plus à l’aise de manière générale, et il fait si beau et doux ces jours que le changement me paraît aller de soi, comme une belle promenade en légère descente vers une plaine pleine de monde, d’allées et venues, de courses à faire.

 

Je sais ce que vaut l’aune de cette sensation de lune de miel, je reste circonspecte face aux changements que le métier a vécu, et avec lesquels je vais devoir composer.

 

Heureusement, encore une fois, que mes années d’étudiante en documentation et ma pratique du PC la dernière décennie m’ont comme aplani le chemin. Je savoure, pour l’instant. Tout sera bien en place pour je me collette seule avec le terrain dans deux semaines ; et tout se mettra en ordre quand j’aurai ma propre voiture, mon autorisation de parking…

 

Cet après-midi, je suis allée rencontrer ma chasseuse de têtes, sur la Riviera.  Soleil chaud sur les quais, brume sur le lac...  90' d'entretien détendu, elle m'a bien cernée, elle va recalculer ce que je vaux sur le marché comme infirmière formatrice et ingénieure de formation. L'avenir est aux responsables de formation internes aux établissements de soins, elle sait ce qu'elle dit, car les chefs se tuent à tenter de former le personnel étranger qui arrive en masse... et sa manière de travailler me botte bien.

 

Je suis revenue aussi par le bord du lac, les vignobles se dorent gentiment. J'ai partagé mon kebab (de manière très inégale) avec mon Zorro qui quémandait des miettes de rôti d'agneau. Demain, rencontrer l'assesseur qui veut me présenter la fonction de curatrice en espérant me fourguer un cas, mais je suis prête à lui sortir mon certificat médical.

Faire des courses, aller déposer la voiture au parking là où je travaille.

 

Pour le moment, une petite tarte aux pommes Booskop est au four, j'attends...

 

Je suis en état de paix, c’est précieux. En observation jusqu’en janvier sur ma nouvelle situation…

 

Wait end see.

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30 septembre 2014 2 30 /09 /septembre /2014 12:01

1er octobre demain, entrée en fonction dans mon nouveau poste.

 

Aujourd’hui, levée tard, sans avoir entendu le téléphone ni le natel sonner : ma future responsable tentait de me joindre, enfin. Enfin, car à deux jours de commencer, pas de nouvelles sur l’heure à laquelle j’étais attendue, ni pour faire quoi… ce qui m’a occasionné ces derniers temps de bizarres cauchemars : j’arrivais là-bas, et trouvais un tas de monde, mais personne pour m’accueillir. Mon équipe était bizarrement absente, je cherchais en vain une salle de colloque, et à savoir qui je devais rencontrer, les gens me répondaient évasivement, comme si j’étais censée me démerder seule.

 

 

Je fais la relation avec la qualité de l’introduction dans le taf que j’ai quitté hier, non sans un goût doux-amer de derniers comptes à régler. Ce sentiment qui me poursuit, d’avoir été le jouet d’un fonctionnement bancal bien installé. En effet, dans les grandes lignes, je n’ai eu mon entretien de fin de période d’essai après trois ans seulement dans les murs, je dis bien trois ans… et en ayant eu largement le temps de m’installer dans des habitudes décalées – donc ce fut un entretien de progression, au cours duquel je suis restée interloquée devant la psychologie de cuisine de ma cheffe. Et qui fut la base d’un entretien bien plus rude plus tard, pour me signifier que je faisais des erreurs de débutante ! Et dont je suis sortie dans une colère noire, révisant mes critères de recherche d’un autre travail, trouvé ensuite très rapidement – celui que je m’apprête à intégrer.

 

Et bien que j’aie demandé que mon départ se fasse sans cérémonie, quelques personnes présentes m’ont tendu un gentil piège : censée voir ma coéquipière du jour pour débriefer à la pause, je me suis trouvée devant un petit déjeuner au thé de menthe et aux viennoiseries, des gentillesses, et un cadeau sous forme de bon d’achat de 100 CHF dont je me serais bien passée. Et que je vais utiliser comme cadeau pour ma sœur dont l’anniversaire approche à grands pas, tout comme le mien. C’était l’occasion de parler de mes projets futurs, de poser que j’avais besoin d’un temps de recul pour me propulser là où j’ai envie de me trouver.

 

J’ai remis mes clés à quelqu’un qui ne devait pas les recevoir et me suggérait d’aller vers qui de droit, mais j’ignorais alors ce détail, et n’avais aucune envie d’aller voir la directrice adjointe qui me battait froid ces derniers temps. Une info de dernière minute, à la manière–maison… Sans regret, vraiment.

 

J’ai eu le temps de passer vers les personnes qu’il me tenait à cœur de saluer, endurant au passage d’autres au-revoir mielleux et déplacés. Mais j’ai eu la joie de sortir finalement en compagnie d’une des secrétaires de desk – ces filles avec lesquelles le contact fut riche et sympathique. Nathalie m’a serrée deux fois dans ses bras quelques rues plus loin, avec chaleur et c’était le viatique dont j’avais besoin pour m’en retourner chez moi, chargée comme un baudet de derniers documents m’appartenant et d’un reste de matériel que je considère comme un dû.

 

Aucun état d’âme particulier à ce moment-là, mais au réveil aujourd’hui, j’ai senti monter une drôle de tension : qui m’attendait vraiment à mon nouveau job ? Je procrastinais en multipliant les jeux en ligne, bêtement angoissée à l’idée de cette journée-ci, consacrée à régler des détails pour entrer en fonction avec la paix dans l’âme. Et puis c’est en prenant le téléphone pour organiser mon expédition vers le loueur de voitures pour mon premier mois de travail que j’ai pris connaissance d’un message sur mon répondeur : oui on m’attendait, et surtout il fallait que je rappelle ma responsable directe – laquelle m’a expliqué en gros le déroulement de mes premiers jours, d’une voix posée et douce qui a fini de me rassurer, non sans que j’aie entretemps pris un dernier anxiolytique.

 

 

Je suis habituée au changement, mes compétences les plus fortes sont l’adaptabilité et la création du lien avec les inconnus. Mais c’est un choc, paradoxalement, de me retrouver à l’abri…

 

L’anxiolytique a fait effet, et j’ai eu envie de poser tout ça ici, comme un symbole que la page est tournée, et bien tournée.

 

J’espère que mes posts vont retrouver leur gouaille, que je vais cesser de remâcher les maltraitances qui m’insupportaient ces dernières années. Combien de fois ces derniers 12 mois suis-je sortie de séances pénibles en me disant que cette fois, la coupe était pleine… Je suis restée parce que j’avais besoin d’accumuler du temps et de l’expérience pour terminer mon brevet – une année de plus m’aurait permis de le torcher proprement, de combler quelques vides. Mais pas au prix de propos insultants, en collaborant mi-figue mi-raisin dans une atmosphère pesante de méfiance mutuelle et d’hyper-contrôle.

 

J’ai pris congé de la volée hier, et l’on m’a reflété mon grand cœur, ainsi que ma manière parfois stramm de reposer le cadre, mais qui met les gens en confiance, au final. La paix revient. J’ai à faire aujourd’hui, mais en pensant à l’avenir… plutôt qu’en portant un deuil qui n’en est pas vraiment un.

 

Allons.

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28 septembre 2014 7 28 /09 /septembre /2014 10:50

     

 

 

      Je savoure un des derniers jours de beau avant l’automne, sur le balcon bien sûr. Avec mes compagnons habituels : café, cigarettes, vitamines, jeux en ligne, mots croisés.

 

 

Demain, dernier jour de mon contrat chez cet employeur qui me laisse perplexe avec ses manœuvres d’hyper-contrôle, ses tentatives malvenues de rassemblement, ses demandes de représentation à l’extérieur… tout ce qui bouffe du temps administratif sans offrir de compensation réelle, car le discours reste le même : reprends tes heures supp’ – qui une fois posées sont reprochées. Et tant d’autres manigances liées à un programme de formation dont il a acheté fort cher l’exclusivité en Suisse et souhaite rentabiliser.

 

 

Je finis avec ce que j’aime le plus dans cette fonction : des moments privilégiés avec les apprenants, où leurs points forts leur sont reflétés, et leurs points à développer bien désignés, et avec toute la bienveillance possible.

 

J’ai eu droit hier à un comique petit laïus de la part de l’adjointe de ma cheffe, placé sous le signe de la psychologie à deux balles et que j’ai dévié en corner sur une banalité… ça semble la spécialité de cet étage de la hiérarchie : interprétations diverses qui me laissent pantoise et hilare – on ne s’improvise pas écoutant, c’est un métier en soi.

 

Décompte ultime d’heures supposément dues, avec un écart équivalant à une journée ou presque… et que je propose de redonner avec un remplacement une fois ou l’autre, lasse de lutter avec leurs ratiocinages malvenus – à quoi bon argumenter sur le fait que ma feuille d’heures fait état des 117 heures virgule 60, que l’on m’a intimée de faire ni plus ni moins sur ce dernier mois ? Et quelque part, leur faire croire qu’ils sont dans le gagnant-gagnant alors que je ne leur laisse pas le choix de venir me faire plaisir avec une dernière journée d’enseignement, c’est une petite victoire en soi.

 

 

Mardi, jour de congé que je vais employer à aller chercher un véhicule de location pour me dépanner le premier mois de fonction dans mon nouvel emploi, avant d’aller me dégoter un tas de boue sur les parcs automobiles d’occasion, cornaquée par mon pote Dominique.

 

Mercredi, je commence ailleurs, je tourne la page. Je perds plusieurs commodités: je me lèverai plus tôt (mais comme mon rythme de sommeil s'est modifié ces dernières années, ce n'est pas grave); organisation moins souple, mais que je compenserai en me sentant plus en sécurité avec des protocoles clairs.

 

Et puis je prépare la suite : dossier envoyé à une chasseuse de têtes du domaine soins et hôtellerie.

Mon dossier de validation des acquis est en bonne voie, la grosse partie de rédaction est achevée, quoique je sache que quelques remaniements m’attendent – je vois ma coach dans 15 jours, il y aura des paragraphes à changer d'endroits. Ensuite, un ultime check-up des divers documents à envoyer, à remplir… et la mise en page du texte définitif.

Mettre tout ça sous feuilles plastifiées, ranger dans des classeurs différents. Virer tout ça à l’organisme chargé de le faire valider, et attendre le résultat. Bien que ma coach soit encourageante (aucun des 7 dossiers qu’elle a contribué à monter n’a eu de difficulté à passer la rampe), je me méfie de vendre une peau d’ours encore vivant.

 

Car toute cette formation de formateur me semble bien moins sérieuse que ce qu’elle veut faire croire, il y a tout un côté frime et beau-parleur que je perçois en filigrane… esbroufe et mascarade… un papier de plus, qui me semble à la limite du CV surgonflé, ayant côtoyé tant de personnes qui n’avaient rien à faire dans ces programmes, et acceptées pour remplir des quotas de rentabilisation.

 

Du moins, passer par une validation qui m’a forcée à faire un bilan de compétences, ça me semble plus sérieux que de suivre un cours, de rendre quelques travaux orientés et suivant des directives, et d’obtenir un brevet sur la foi, bien plus de sa présence aux cours, que sur celle d’une démarche approfondie et réflexive.

Mais bon, si ça peut mettre la vaseline pour accéder à un autre niveau professionnel, pourquoi s’en priver.

Ca me permettra de guigner des postes que je pourrai faire valoir pour terminer un dernier volet de mentorat, un CAS validant une fonction de responsable de formation.

 

La dernière séance avec ma psy m’a remonté le moral : je n’ai rien à devoir à personne, juste à apprendre à fermer parfois ma trop grande gueule, et à continuer de chercher ce que je veux vraiment.

 

Le monde du travail s’est tellement durci ces dernières décennies ; ou alors c’est moi qui fatigue d’offrir cœur à l’ouvrage et compétences, en devant ramer pour faire respecter des dus qui ne devraient même pas être discutés.

 

 

A part ça, le chat se royaume, tout en se livrant parfois à des exercices d’équilibrisme surprenants : hier il a choisi d’aller se pelotonner là où il ne va jamais, c’est-à-dire le duvet tassé sur ma droite, contre le mur, un peu en hauteur.

 

 

Chacun cherche à s’élever un peu plus… et ce n’est pas plus mal.

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15 septembre 2014 1 15 /09 /septembre /2014 11:21

Voici quelques semaines, une estimée consœur écrivain public me contacte pour me proposer de reprendre un mandat pour le moins particulier : écrire, pour le compte d’un détenu, son histoire de contrevenant à la législation sur le trafic de stupéfiants.

 

 

Immédiatement alléchée par la teneur de la lettre qu’elle me lit au téléphone, j’accepte : un récit qui promet d’être inhabituel, une demande orientée vers une certaine crudité de ton, un message qui parle de morale et d’éthique, tout pour me plaire en somme.

 

Elle lui réaiguille mon adresse, et je reçois le même pli qu’elle quelques jours plus tard.

 

Et là déjà, la galère commence pour une première entrevue : vous et moi, pour nous voir, il y suffirait de prendre date de téléphone à téléphone. Mais d’abord, je dois me plier aux règles en vigueur : demander par écrit, et avec une photocopie de mon passeport, un droit de visite.

 

 

Jusque-là tout va bien, je reçois mon autorisation de visite permanente quelques jours plus tard. Je note au passage qu’il n’y a pas moyen de faire passer au prisonnier en question le message, si simple, que je suis en route vers notre rencontre. Je passe par une amie à lui dont il m’avait donné les coordonnées, qui répond d’abord de manière méfiante, puis accepte de lui transmettre que je m’active, lors de sa visite à elle deux jours plus tard. A noter qu’entretemps, bien qu’ayant tenté de contacter son avocat, aucune réponse ne m’est parvenue.

 

 

Nul n’est une île, pourtant, dit le dicton. Voire…

 

 

Depuis deux jours, j’essaie en vain de contacter le bureau des visites : ça sonne dans le vide, au secrétariat aussi… Un type à peine aimable, atteint dans un autre établissement du même regroupement carcéral, me dit d’insister : il ne peut réadresser mon appel, point-barre. Alors j’essaie le service socio-éducatif de l’établissement : le secrétariat est… en pause. Faut recommencer dans dix minutes. Je recommence : et l’on me dit, enfin… que le gaillard a été libéré.

 

 

Je cherche à le contacter, je laisse des messages ici et là, la secrétaire de son avocat me donne une adresse e-mail. Et tenez-vous bien, une heure après ma demande de parloir qui a échoué, alors que je suis en train de lui écrire, c’est l’agent de probation du bonhomme qui m’appelle pour me demander si je sais où l’atteindre, avec quelques autres questions à la clé, comme : « vous êtes une amie à lui ? »

 

 

Conversation détendue, voire humoristique et rigolarde, où j’ai reprécisé la donne, et en fin de laquelle je demande comment le policier a eu mon numéro, il me répond hilare : « je travaille à la police, Madame… vous n’êtes pas fichée, rassurez-vous ». J’avais pas besoin d’être rassurée, va.

 

Je voudrais juste écrire avec ce gars-là son histoire à 4 mains, ça me titillle parce qu'il parle d'éthique et de morale, et que comme débat, ça m'intéresse, oh que voui.

 

Quand même… Big Brother is watching you, qu’on se le dise.

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12 septembre 2014 5 12 /09 /septembre /2014 08:46

J’avais bien vu ce rond rose fluo, très moche, sur le tronc de l’hibiscus en partant hier matin. Ca n’augurait rien de bon, surtout que je me rappelais bien avoir vu le concierge désigner au jardinier d’autres arbres…

 

Je découvre hier soir le massacre, en remontant l’allée : des branches éparses, jonchant le sol, les talus. Et ces vides monstrueux, ces mises à nu, on aurait dit une fille aux vêtements en haillons, violentée... Tout le tour de la plate-bande au pied de mon balcon, deux sapins abattus, des buissons arrachés, taillés en pièces. Et ce néflier du Japon si élégant, avec son espèce de mèche sur le coin de l’entrée en face… disparu aussi. Une trouée terrible, pas seulement devant mes fenêtres, mais tout autour des deux immeubles.

 

 

Une vraie entreprise de démolition, un casse-moral. J’étais si bien protégée des regards jusque-là, sur mon balcon joli le matin et en journée. Tout ça sans même nous avertir, aucun tout-ménage, rien. Si mon indignation est grande, curieusement le deuil est comme étouffé – je pense que ça viendra plus tard.

 

 

 

Déjà que cette journée m’avait comme laissé un sale goût dans la bouche, en découvrant par hasard que l’une des participantes à la dernière formation que j’assure en entier a été éjectée de son stage ; pire encore, qu’elle a été exclue de la formation, avec une sévérité qui me laisse pantoise. Et le motif me met KO : que quelqu’un soit un peu décalé, qu’il ne comprenne pas de suite la bienséance qui a cours dans la culture des soins, soit. Mais qu’on ne prenne pas le temps de lui expliquer ses erreurs d’appréciation, ses mésusages de vocabulaire, d’attitudes ni de lui tendre une perche pour l’éclairer sur sa naïveté, et qu’avant même l’évaluation intermédiaire on la juge ainsi, c’est proprement sidérant. De son côté, il est vrai qu’elle avait des interrogations interpellantes, le décalage se faisait sentir en cours parfois. Le genre de questions qui surprend chez une fille en possession d’un master d’hydrogéologie, mais pas chez un Asperger. Et comme l’on peut être l’un et l’autre en même temps… Mais je ne saurais hasarder quoi que ce soit d’autre que la constatation de cet écart de mentalité : à quoi c’est dû… trop longtemps aux études, dans un monde privilégiant la liberté de l’étudiant ? Peut-être, peut-être pas. En tous cas, pas formatée au même moule que les chômeurs et chômeuses, responsables de famille, divorcées en précarité et autres accidentés de la vie que nous accueillons.

 

 

Par ailleurs, que je découvre tout ceci par hasard bien je sois la répondante de cette volée, ça fait tache dans le paysage. Que ma collègue, qui me remplace le jour du rapatriement de cette volée et juste avant son examen écrit, me dise que selon la volée je suis parfaitement au courant alors que c’est faux, encore plus. Quelle image cette boîte donne-t-elle de sa communication ? Un bien piètre reflet, décidément.

 

Il est heureux et réconfortant de penser que je me mets progressivement en paix avec mon départ, alors que presque chaque semaine j’apprends un nouveau truc poisseux sur les dessous du secteur : une de nos secrétaires, mise comme les autres sous pression continuelle, a commis une erreur d’inscription de candidat, acceptant en formation quelqu’un qui n’aurait pas dû y entrer : avertissement.

 

Des indiscrétions graves se produisent : des collègues directs savent dans quelles circonstances j’ai donné ma démission, et de la bouche-même de ma cheffe. Les peaux-de-banane sont légion, j’en découvre encore et encore. Trafic d’influence, prise donc abandon de pouvoir, dérapages verbaux, punitions téléguidées, mais qu’est-ce qui ne va pas dans cette maison ?

 

Hypertrophie des réactions, disproportions des décisions, protection de gens qui sèment la crème, quel foutoir. Le tout saupoudré de belles intentions verbales : transparence, authenticité et … passe-moi le sel, au final.

 

J’apprends que quand on quitte cet endroit en mauvais termes avec la direction, l’on disparaît totalement des fichiers… aurai-je l’honneur d’en être radiée ?

 

 

J’ai reçu tant de compliments ces derniers temps sur la qualité de ma présence en cours, que ça équilibre un peu. Mais je sais ce que je dois aux médocs qui m’aident à prendre de la distance, je me rends bien compte d’où me vient ma zénitude devant toutes ces désolantes magouilles. Je vis aujourd’hui ma dernière journée avec la dernière volée que j’aurai suivie au complet. Savourons ce chapitre, simplement.

 

Xxxx

 

Les jardiniers replantent des buissons pour les 4 saisons, ils iront assez haut pour me cacher de la rue, mais pas assez pour me protéger des fenêtres d'immeubles un peu plus haut. Ce sera déjà ça.

 

Encore une découverte hier, d’un truc assez minable, dans le serveur et à portée du premier venu : une liste de plaintes on ne sait trop au sujet de qui… ; et un courrier de mise au point assez sec, adressé, lui, à une miss que j’ai côtoyée et qui n’avait pas la langue dans sa poche, à qui on reprochait donc de faire du négativisme, de saper le moral des troupes. Il est clair que les arcanes du fonctionnement de cette équipe sont largement au-dessous de la barre qui n’était déjà pas placée haut.

 

 

Bien. Ce matin je suis à la campagne, en commando dépannage pour mon pote ingénieur qui va en formation continue trop tôt pour s’assurer que son môme de 10 ans, TDHA, part bien prendre son bus.

 

Il fait beau de chez beau, bleu et blé mûr. Je reste jusqu’en début d’après-midi, je mange avec le gamin et je le remets au bus, et je file ensuite m’occuper de faire masser mon dos, racheter ma dose de médics, diminuée de moitié hier en consultation – je plane un chouya trop, ma vision est brouillée et j’ai d’autres menues manifestations d’un surdosage.

 

 

 

Lors du petit déj’, alors que mon pote nous lançait sur orbite le gratin de midi, le minot était déjà bien à fond : il faut sans arrêt lui rappeler de finir de s’habiller et de laisser sa BD de côté ; de se taire pour manger ses corn-flakes ; et de s’équiper au lieu de repartir dériver sur sa tablette.

 

 

Un des étourneaux qui hantent le prunier est venu s’écraser contre la vitre : bruit sourd, plumes qui volettent, comme dans les dessins animés. Il est reparti aussi sec…

 

 

Me v’là tranquille pour quelques heures, en roue libre. J’ai rempli toutes les cases de ma validation… récolté un max’ de documents à mettre en annexe, mais seulement en ce qui concerne mon bientôt ex-taf. Il me reste à récolter ceux qui concernent mon mandat avec mon pote.

 

Le fond, le gros du boulot est donc quasi fait ; après, c’est du travail de mise en page, de vérification que je n’ai rien oublié, tout inclus, puis envoyer ce binz à ma coach. Nous voir, vers la mi-octobre, pour mettre au point les détails. Et alors seulement, tirer sur papier et mettre sous fiches plastiques, en deux classeurs distincts. Et aller à Nyon déposer ce fardeau que je traîne depuis 2012…

 

 

 

Repartir alors, libérée, en direction de la suite : une connaissance m’a mise en contact avec une chasseuse de têtes, et si elle me trouvait une place de formatrice ou de responsable de formation, je pourrais envisager de boucler la boule avec un CAS de mentor.

 

 

C’est quoi, l’avenir ?

 

Mon pote ingénieur m’a mise sur la voie d’un contrat à passer avec un futur client emprisonné, qui veut témoigner de son parcours : des droits d’auteur… rien que ça.

 

 

Et pourquoi pas. Je m’imagine bien développer les cours avec les étudiants HES, ici et là en Romandie. Toucher des royalties avec mes DA.

 

 

 

Va savoir…

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  • : Le blog de Clémentine
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