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28 mai 2013 2 28 /05 /mai /2013 10:45

 

 

D’autres ont déjà fait l’éloge de la paresse, je ne vais pas m’y risquer plus.

Mais rien faire, est-ce vraiment de la paresse ?

 

Ma maison est encombrée, une armoire que je voulais trier et élaguer depuis un an et à laquelle je me suis attaquée voilà un mois reste en une sorte de dégueulis dans mon hall.

Le chat y trouve son bonheur, en élisant domicile tour-à-tour dans une valise à moitié vidée après mon retour de vacances (il y a bientôt deux mois), ou une jaquette douillette.

Je monte des remparts pour ma sécurité mentale, je me dis que j’ai des choses à faire, encore ; faut croire que ça m’angoisserait en ce moment d’évoluer dans plus d’espace.

Service minimum : évacuer les plateaux-repas pris devant la TV, virer les poubelles et le papier qui s’accumule (des emballages, beaucoup, et encore plus de journaux, ma feuille de chou quotidienne y contribue très largement).

 

Le jour où j’inviterai du monde, je m’y mettrai. Mais en ce moment, pas envie d’inviter qui que ce soit, je me sens assez envahie par d’autres choses et d’autres personnes. Paradoxalement, en ne sortant guère en soirée ni le week-end.

 

Il y a des périodes comme ça, d’isolement volontaire, après avoir reconnu et cerné la solitude que j’affectionne. Un retrait, une sorte de silence cloîtré volontaire où les pensées peuvent s’agiter à leur guise.

 

Je m‘agite donc mentalement. Ça me donne l’occasion de laisser remonter quelques colères bienvenues, sans emmerder personne. Une sorte de sas de boxe mentale où je ramène ce qui me fâche, où je décortique les choses ; pour trouver en-dessous la source de l’énergie, qu’à force de contenir je mets comme de la barbe-à-papa autour d’épisodes grinçants.

 

En fait d’épisodes grinçants, je retrouve mes vieux démons : la langue de bois, par exemple, celle en vigueur dans le milieu socio-éducatif où je baigne. Je dois y confronter la liberté de ma parole retrouvée en thérapie, où l’on peut dire les choses crûment sans crainte.

Par contre, pour exercer ce souffle nouveau, je dois choisir mes interlocuteurs : la franchise, le brut de décoffrage, ça ne marche pas partout. A utiliser avec modération quand on ne veut pas se mettre une équipe à dos, surtout les personnes qui tortillent du cul mentalement, et prennent trois plombes et une tonne de circonlocutions prudentes pour parler de l’épine dans le pied.

Passer pour un trublion, ça va un moment !

 

Je me suis moins gênée autrefois,  ce qui veut dire jusqu’à ce que je dégote un taf où tout n’est pas rose, loin de là. Mais un taf où je peux équilibrer nuisances et liberté relative d’agenda, en plus de pouvoir exercer des compétences reconnues et quelques niveaux d’expertise. J’espère tenir là plus longtemps que les deux-trois ans habituels… ma soupape de sécurité, c’était de changer de job. Progressivement, j’ai rayé de la carte : travail de nuit, travail de week-end, voisinage immédiat d’équipe, soins peu ragoûtants.

 

Je tiens à garder cet état des lieux le plus longtemps possible, il me reste, quoi, onze ans jusqu’à la retraite. Ce n’est pas une histoire de me tasser aux limites du supportable, mais de tenir la marmite à feu doux, avec les arômes agréables qui s’en dégagent. Et en attendant de pouvoir me consacrer à un projet personnel, associatif, en voie de bâtissement, qui sent carrément divinement bon.

 

Faire ce que je veux, idéalement, oui ! – à un moment donné, j’ai pu me dire que gagner le gros lot me permettrait d’envoyer baigner toute contrainte… mais le spectacle navrant d’un richissime paumé de la vie m’a donné à me féliciter de devoir encore composer avec les sensibilités de mes semblables : sans les petites victoires de l’accommodation, je craindrais de devenir revêche, une Carmen Crû sans foi ni loi, Raymond et Huguette de « Scènes de ménage » tout-en-un. Et de perdre de précieux acquis comme la recherche permanente de « comment transformer les erreurs et les échecs en outils de progression ».

 

Ce que précisément je m’attache à faire de plus en plus avec les personnes que je forme, malmenées par la vie, cherchant également comment s’intégrer, comment survivre parfois. Hier, j’ai effectué un remplacement auprès d’une volée. Des gens qui riaient, échangeaient beaucoup, capables de s’interroger sur leurs valeurs et la place congrue qu’elles peuvent occuper dans un boulot où il faut, justement, ne pas confondre ses valeurs avec la vérité universelle, quitte à les mettre carrément au vestiaire le temps de faire ce qu’il y a à faire.

 

Bref, je ne me crois pas exempte de faire des erreurs – d’ailleurs si je l’oublie, je me le fais vite rappeler par plein de gens en rancune avec le pouvoir (supposé ou réel) dont je dispose, le système scolaire et d’apprentissage qui les a laminés, arrivant à leur faire croire qu’ils sont des sous-merdes en allant taper droit dans une estime d’eux-mêmes parfois bâtie dans le dénigrement d’autrui ; et produisant parfois paradoxalement des egos surdimensionnés, faisant très mauvais ménage avec une perception de ses capacités frôlant le plancher.

 

 

Il y a eu des deuils à faire : non, tout le monde ne peut pas s’entendre avec tout le monde. Tout au plus, on peut s’accommoder de devoir côtoyer par obligation des gens qu’on fuirait dans le privé.

Et même au privé, faire le deuil de gens qui furent des amis alors qu’on était encore des cires molles se cherchant ; dont on se rend compte que les liens qui existèrent étaient bâtis sur une utilisation mutuelle, lorsque la sécurité intérieure flottait, lorsque la quête d’amour et d’estime de la part des autres passait avant tout.

En somme, apprendre ses limites et les respecter ; laisser mourir ce qui est sec. J’en parlais hier encore avec une collègue d’un service voisin, qui évoquait son dilemme de casser franchement avec une vieille amie en réglant les comptes, ou ficher la paix à une relation moribonde pour la laisser prendre congé paisiblement.

 

Je me souviens d’avoir eu, à la trentaine, des liens très forts avec une famille remplaçant celle que je n’avais pas eue. Travaillant avec le couple, marraine de leur fille dès ses 14 ans, une histoire d’amour passagère avec le fils.

L’histoire d’amour a été la première à s’effilocher ; puis la mère a fait des crises de schizophrénie de plus en plus rapprochées. Ma filleule s’est vexée, vers ses 25 ans, que je ne sois pas à sa disposition à la minute. Le couple est divorcé à cette heure, et la mère devenait un poids qui se transposait vers moi. J’ai cessé de répondre à ses coups de fil, à ses invitations à dîner, où quelque part je sentais la fausseté de me faire offrir un excellent repas tout en meublant à grand-peine la conversation qui s’était appauvrie à la mesure des effets secondaires de sa camisole chimique. Je me souviens de n‘avoir pas répondu à la sonnette de la porte d’entrée lors de ses visites impromptues, et de l’avoir regardée s’éloigner en ayant le sentiment d’avoir échappé à un pénible moment. Et à un moment imprécis, elle a cessé de tenter de me contacter.

Lâcheté ? Même pas. Lui donner l’occasion de se retirer dignement, plutôt. Quel intérêt de lui dire en face que je ne voulais plus la voir, n’y prenant aucun plaisir et me sentant même au bord d’éclater, quel intérêt vraiment.

A bien y regarder, j’ai utilisé cette famille, qui m’a utilisée aussi. Son éclatement a sonné le glas : je voulais une famille que j‘aurais choisie, elle n’existait plus, dispersée dans des lieux éloignés de 200 kilomètres au plus proche, et outre-Atlantique pour le plus éloigné. Et l’image que je leur renvoyais de leur unité à l’époque était certainement flatteuse.

 

Laisser faire, s’absenter. Pour une certaine relation, cela s’est fait au prix de trouver dans ma boîte mail un message haineux, espérant l’affrontement – pour une autre, d’une mise au point inutile devant une pizza, après six mois de silence mutuel, mise au point que j’ai écoutée sans broncher, qui posait des conditions pour se revoir telles que ne plus parler que de la pluie et du beau temps, ou des enfants quittant le nid. Une fois le café bu, on s'est séparées avec une bise et un vague "A la prochaine".

Rien de plus.

A quoi bon ?

 

Alors, oui, je laisse le boxon se sédimenter chez moi, et le jour où j’aurai reconstruit mon agenda en privilégiant la qualité au lieu de la quantité, je mettrai de l’ordre, je  pense. C'est en bonne voie.

Il y a foule d’objets à donner ; à jeter, même. A abandonner sur le trottoir au profit de ceux que cela attirerait. Il y a des cadeaux qui m’encombrent, mettons qu’ils me lestent encore dans une certaine réalité, mettons que si je faisais le gros ménage, je me dépêcherais d’y remettre d’autres sacs de sable.

 

La légèreté, c’est bien. Mais on risque de s’envoler, et j’ai besoin de sentir le sol sous mes pieds.

 

 

 

 

 

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15 septembre 2012 6 15 /09 /septembre /2012 14:08

      Septembre, le mot qui fout un peu le bourdon, qui sonne le glas de cette période de l’année où, même si l’on travaille, on se sent un peu en vacances. Ce n’est plus la canicule, merci tout plein. Mais à température égale, on préférerait le printemps, qui porte en lui la promesse de quelques mois à venir où s’habiller se fait en quelques secondes.

 

Compensation : cheminer vers un automne qui parle d’abondance, de riches soupes à la courge, de restaurants de chasse, de tout ce que la terre restitue : les citrouilles, les châtaignes, les légumes de saison à mettre en conserve pour l’hiver.

 

      Tiens, en parlant de châtaignes, j’ai failli me prendre un marron sur la tête l’autre jour : sous un bel arbre, le temps de réaliser que le sol était jonché de bogues éclatées, de fruits luisants, comme cirés… paf, devant mon nez puis à mes pieds, visite-surprise. Je sais que ça fait mal, j’en ai déjà reçu sur la tête. Je l’ai ramassé, et offert à une de mes compagnes du jour – on était en vadrouille du côté du Haut-Doubs avec une partie de ma volée d'infirmières.

Moi j’avais déjà le mien, le premier marron que je croise je le garde, et je le mets dans mon sac comme passeport pour le virage en douceur vers les vestes de demi-saison qu’il va bien falloir ressortir. Un talisman, quoi : je conjure ainsi l’idée d’aller inexorablement vers les frimas, les lancées électriques de plus en plus fréquentes dans la hanche, le sentiment d’être encombrée d’une grosse veste, d’une grosse écharpe, d’une grosse chapka, de bottes, de semelles mouillées…

Avant ça, quand même, il y a ce moment où l‘avenue et la pelouse devant chez moi commencent à rougeoyer : vignes vierges, érables du Japon, ça flamboie, ça dore, ça orangise, c’est un régal pour les yeux. Même mon âme y trouve une sorte de fervente prière pour célébrer ce moment de frénésie qui précède le long sommeil hivernal.

Et puis tout ce qui est jalon pour aller vers les fêtes, que je n’aime pas, c’est comme des échelons pour repartir de plus belle. Le solstice a lieu juste avant la fête à Jésus, c’est réconfortant de se dire que les jours vont se mettre à rallonger alors que l‘année n’est pas finie, c’est comme une petite revanche. J’ai même mon anniversaire qui trouve moyen de se placer opportunément sur la route, comme une étape supplémentaire vers Compostelle, alors que demande le peuple !

      Septembre. Le balcon est de moins en moins accueillant pour le café-clopes du matin, un frisson et une jaquette, alors qu’il y a deux semaines j’étais en paréo pour y lire le journal. Le soleil se lève plus tard, même si la température restait agréable, c’est bientôt à la lampe de poche qu’il me faudrait déchiffrer mon quotidien avant de partir au taf – donc sous peu je battrai en retraite dans ma cuisine, quel dommage de ne plus démarrer mes journées par ce sentiment vacancier, dans mon petit écrin de verdure…

      Par bonheur, voici deux ans j’ai trouvé un job qui me fait démarrer la plupart de mes journées à 9 00, après de longues années de service dansles starting-blocks à 7 heures pétantes, bottée-casquée au rapport. Je ne finis pas tard pour autant, je peux ventiler mon pourcentage sur un jour de plus, et éviter ainsi de rentrer dans mes pénates alors qu’il fait nuit : la déprime totale ! Quand j’ai débuté comme diplômée à l’hôpital, le lever et la route dans le matin étaient noirs d’encre, et comme mon chef semblait considérer comme une fatalité de faire des heures supp’, je n’avais souvent même pas ce minimum d’une demi-heure de marche dans la lumière en fin de journée. On ne parlait pas encore de luminothérapie, la dépression hivernale n’était pas alors un diagnostic à proprement parler. J’avais tant de choses  à découvrir sur la santé, même en y travaillant. Je savais comment on soigne, mais pas comment on se tient en bonne santé ; je l‘avais, pourquoi y travailler autrement ?

Pourtant, je me disais que ce n’était pas possible, de pareilles conditions de travail, une chape de plomb me tombait dessus, faite d’un uniforme aux plis rigides, tout comme la discipline bien-pensiste des cornettes que nous restions, quelque part. J’entendais ma collègue Sabine râler en disant qu’elle avait une vie privée, et je la jalousais d’être aussi franche et spontanée,  lorsque l’équipe faisait pression subtilement pour que l’on reste finir un travail dont la charge était d’ailleurs souvent imaginaire, et imaginée par un chef dépressif, salutiste, qui nous imposait une sorte de chemin de croix.

Sa vision du boulot, c’était d’arriver à 6 00 du matin pour faire la commande de pharmacie et de partir 12 heures plus tard, puisqu’il n’arrivait pas à faire son propre travail ; évidemment, à force de venir nous surveiller en chambre, ou de proposer une aide qui allait nous compliquer la tâche, en fait ! Il avait l’art en effet de mettre trois fois plus de temps que nous pour installer un hémiplégique au lit : une fois les 10 coussins en place, et 20 minutes écoulées, ce crétin allait susurrer dans l’oreille du patient « Vous auriez préféré être sur l‘autre côté ? », quêtant le moindre battement de cil pour tout recommencer. Un aide qui le côtoyait depuis longtemps avait quand même osé lui jeter le chiffon à désinfection, un jour d’enfer où tous galopaient encore plus que d’habitude ; par un réflexe de christ-en-croix, il avait décidé d’exiger des nettoyages supplémentaires, inutiles et déplacés… Nando lui avait dit, joignant la parole au lancer : « Vas-y toi-même ». L‘autre n’avait pas insisté, mais l’épisode était carrément... indécent.

 

      Voilà ce qu’a été ma première année de jeune infirmière, et qui m’a confortée dans l’idée de chercher toutes les voies possibles de sortie: que penser d'un endroit où une semaine supplémentaire de vacances par année vous était agendée, d'entrée de jeu, pour compenser les heures supplémentaires inévitables? 

Alors vous pensez si à présent, un quart de siècle plus tard, je bois du petit-lait à me lever tranquille, quand le soleil pointe son nez ; à commencer ma journée par de longues ablutions comme mise en forme, avec lumière tamisée et radio en sourdine, aux petits soins pour ma peau. A continuer en laissant monter le kawa cardamome et cannelle, à aller chercher le journal quelques escaliers plus bas pour le lire en sirotant mon petit élixir coup-de-fouet, puis à partir gentiment à mon job qui n’est qu’à 20’ maximum en transports publics, tout en évitant la cohue des écoliers criards et chiot-fous, qui plus est.

Quel confort… Et puis mon boulot de formatrice d’adultes me plaît, l’équilibre est certain. Il y a la part qui fait bouillir la marmite, et la part de pur plaisir à monter divers cours avec mon associée pour les proposer à des institutions, ce qui me donne le le temps de m’offrir une formation continue, en plus de tenir boutique d’écrivain public.

La vie prépare de belles surprises, surtout quand il apparaît que certains événements réjouissants sont la suite logique, quoiqu'inattendues, de ce qu’on a mis en place en prévision de toutes autres retombées. Car ce qui est conquis de haute lutte n’est pas forcément du bonheur ensuite; j’ai le sentiment que les bonnes choses (ma situation actuelle, cet éventail d'activités) sont survenues après que j’aie lâché prise sur le « vouloir » (être documentaliste en milieu culturel), même si j’ai parfois bossé dans des zones où la volonté requise pour aboutir (un bachelor à 45 ans) devenait presque surhumaine.

Laisser les rubans flotter, même lorsque l’on n’est pas en vacances, c’est tout un art. On apprend! Je ne savais pas que la vie pouvait être aussi simple.

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27 juin 2012 3 27 /06 /juin /2012 19:34

 

 

Hier soir, souper de départ d’une collègue.

Entrée fine et folle : crevettes au gril et fonds d’artichauts tendres, sur salade variée salée-sucrée. Suivie d’un risotto onctueux avec légumes croquants et de scaloppine au citron. Un petit vin de Sicile par-dessus…

Le tout m’a permis d’apprécier une soirée en l’absence de mes collègues préférées, retenues, c’est selon, par un agenda débordant, une migraine tenace – ou les deux.

 

Il me restait celles que je trouve les plus politiquement correctes, celles qui m’offrent une attitude  condescendante de tolérance lorsque je m’esclaffe à de l'humour léger et situé sous la ceinture ... comme devant la vidéo d’un pseudo-strip-tease mettant en scène un beau métis brésilien, effeuillant l’emballage-cadeau autour de son bas-ventre, découvrant un slip de Noël de marque, rouge à liséré de fourrure blanche.

Celles qui ne relèvent pas, la mine neutre, quand je dis que « ça chie dans la colle », pour exprimer mon ras-le-bol devant le sixième entretien de candidature en dix jours avec une ou un candidat envoyé par le chômedu malgré un niveau de français qui à l’évidence lui interdit l’entrée en formation… alors que je rame pour qu’une bécasse de presque-certifiée qui s’est mise dans la merde en trichant bêtement sur ses présences en stage ait une occasion de se racheter… and so on.

Bref, il m’a manqué la complicité de celles avec lesquelles je partage volontiers des moments de loisirs, en particulier une miss qui sous des dehors très policés et discrets, peut s’écrouler de rire quand je me lâche.

 

L’alcool aidant, j’ai pourtant raconté mes histoires et anecdotes préférées : celles qui se situent en-dessous du nombril, devant et derrière; celles qui aident à endurer les pires situations. Vous nettoyez de la merde ? Parlez-en, forcez le trait : en rire ne l’élimine pas mais permet de la supporter.

Longtemps je suis restée un peu honteuse par rapport à ce type d’humour scato-touche-pipi, et puis une jour une amie m’a mis dans les mains le livre de Clarissa Pinkola Estés, « Femmes qui courent avec les loups ».

Encensé par une certaine critique féministe à sa parution, son aura de bible-à-religion-du caractère-sacré-de-la-femme m’a gênée aux entournures. Je l’utilise pour ma part quand je sens que je bute dans mon évolution sur quelque chose que je dois comprendre, en lien avec le fait que je suis de genre XX, élevée et considérée comme telle. Les différents chapitres parlent des étapes successives de la vie d’une femme, règles, fécondité, projection et re-projection de la petite fille/adulte dans le futur qu’on lui dessine, etc.

 

Je ne l’ai pas encore fini, du coup ! même si je l’ai depuis 20 ans.

Pourtant, je reviens régulièrement au chapitre où il est question de Baubô, la déesse des rires obscènes ; celle qui parle avec son cul, car sa tête se trouve à la place.

 

C’est elle qui réussit enfin à dérider Déméter, déesse des moissons, alors que celle-ci errait désespérée après que sa fille Perséphone ait été enlevée par Hadès, dieu des Enfers. Déméter parcourait la terre depuis neuf jours en hurlant son chagrin, sous la forme d’une vieille femme, à la recherche d’une faille qui lui permettrait de tirer sa fille des entrailles de la terre. Elle négligeait les récoltes pourtant cruciales pour la survie des hommes, et les dieux à bout de ressources finirent par lui envoyer Baubô, divinité inférieure, grotesque, trimballant ses rondeurs sautillantes. Elle montra son sexe à Déméter, pour que celle-ci puisse voir et entendre ce que sa bouche d’en-bas proférait comme joyeuses insanités. Elle le faisait avec tant de vie et de joie que la mère accablée finit par rire elle aussi, réveillant de la sorte espoir et fertilité, redonnant aux hommes l’allant pour glaner les fruits du sol.

 

Aucune tristesse ne peut résister à l’élan de cet humour pourtant si souvent décrié, alors qu’il n’est que lâchage des barrières, source des fous-rires les plus puissants que je connaisse.

 

Humour gras, mon salvateur. 

 

 

 

 

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29 avril 2012 7 29 /04 /avril /2012 15:36

Lourson vient d’avoir 40 ans, Lourson se pose des questions…  et il me demande ça :

« Quel est le chemin de ta vie ? Cela de ta naissance, jusqu'à aujourd'hui et encore jusqu'à la fin de ta vie. »

 

Ah là là Lourson, tu m’en poses, des questions !

 

Mon chemin de vie. Mmmh.

Ben comme ça, brut de décoffrage, cette fois-ci je pense que je suis là pour apprendre la différenciation, sortir de la fusion… quitte à ce que le prix à en payer soit la solitude. Qui finit d’ailleurs par me devenir nécessaire - peut-être même que j’ai toujours été comme ça, mais que je ne voulais pas qu’il soit dit, pour rester en paix avec mon entourage.

Tiens, justement, je sors d'une semaine de séminaire sur la gestion des conflits et la formation des groupes... et je me suis ingéniée à manifester de suite mon individualité, suite à l'entrée en matière quasi-immédiate d'un lourdaud qui voulait absolument me faire la bise d'entrée de jeu, puis m'a asticotée sur mon refus droit direct au premier debriefing... j'ai été récompensée au 4ème jour par la quittance des deux accompagnateurs: la différenciation, c'est ce qui fait la richesse des échanges.

Terrible semaine: je vis mes contacts avec mes frères humains de manière si intense que me calfeutrer chez moi trois jours par semaine devient une nécessité - comme formatrice, je me décrirais en Grand Guignol, face de shamallow, je gesticule, je me déplace pour appuyer mon propos… je sors du cours en nage, et hilare, très souvent. Ca me nourrit, ça me fait du bien. Et j’ai besoin ensuite d’être seule, physiquement parlant : pendant ces jours-là, je démultiplie les contacts sur internet, par contre.

 

Je dirais que mon chemin de vie, c’est aussi de sortir du rôle dévolu aux femmes, enfin je veux dire, qui semblait normal à suivre pour une femme lorsque j’étais adolescente - et pour lequel on m’a quand même préparée. Quoi que je dise, quoi que je fasse, c’est comme une ritournelle qui revenait encore et encore : en quoi ce que je projetais de faire allait m’être utile pour être épouse, mère, et caetera.

Et c’était perceptible comme message principal même si l’on acceptait quelques incongruités dans le paysage : la cuisine ne m’intéressait pas, j’étais avide de sensations fortes, j’aimais bricoler… ce qu’on me tolérait car j’étais arrivée à la place du garçon attendu – mon père, je crois, était fier d’avoir une fille aventureuse, dans le fonds, qui se fichait pas mal d’avoir quelques bleus, les cheveux en bataille et un look androgyne.

Ma mère avait pu reprendre ses études quand nous étions entrées à l’école ma sœur et moi, passer son bac du soir et aller assez loin dans ses études de droit ; mais mon père lui avait dit que c’était à condition que la vie de famille n’en souffre pas – c’était pas gagné de suivre sa propre voie sans être au service des autres, pour une femme de sa génération. Alors que ses copines de fac n’avaient que dix ans de moins, et recevaient, elles, campo pour vivre leur vie, pour la plupart.

Bref, j’ai eu à finir de faire la trace de la liberté malgré mon sexe. Et comme je suis de nature un peu âpre, le ton a suivi, et je peux dire que cela a été au prix de passer pour une chieuse. Alors que la même liberté de ton chez un garçon et un homme, c’est « savoir ce qu’on veut », une fille qui refuse de s’adapter aux besoins de son entourage - surtout masculin – reçoit le message de ne pas s’étonner si elle ne trouve pas de compagnon… Comme une sorte de chantage social, et je ne saurais pas l’expliquer mieux, en tous cas pour le moment.

 

Un autre aspect de ce même chemin de vie est en rapport avec ma profession première. Je ne l’ai pas choisie parce qu’elle m’attirait, mais parce qu’elle représentait un ticket de survie et d’indépendance face à une famille explosée et devenue peu accueillante. Alors que mon projet d'études initial devenait un poids plus qu’autre chose, la perspective d’être rémunérée pendant trois ans passés à devenir infirmière a été le déclic majeur de ma décision.

Alors que ce boulot déchaîne les remarques sur la vocation et autres conneries d’images d’Epinal, je me suis fait un devoir de détromper quiconque cherchait à venir me pomper l‘air avec ses propres problèmes. Je tirais aussi une certaine fierté d’avoir une vie privée pleine de personnes et d’endroits marginaux notoires, contrastant avec la blouse blanche et le badge d’élève-soignante.

 

Voilà, Lourson, je ne sais pas si j’ai répondu à ta question, tu comprendras pourtant certainement pourquoi j’ai mis tant d’énergie à vouloir te détromper sur la personne que tu semblais imaginer dans tes propos, lorsque notre histoire se bâtissait.

 

Maintenant, tu es le bienvenu si d’aventure tu me prenais pour témoin de ce qui est en devenir chez toi, de ce que tu pressens toi-même pour la suite – car ta question de départ, je sais qu’elle s’adresse autant à toi qu’à moi.  

 

Raconte...  tiens-moi au courant, c'est un moment pour baisser les voiles, le temps de décider de la direction qu'on souhaite prendre, après s'être laissé porter par les événements. Un moment pour reprendre son sextant, son compas, et ouvrir les possibilités de tailler d'autres routes.

 

Et vogue, sur la belle mer salée, quitte à se prendre encore quelques embruns en gueule - ça réveille!

 

Et... bon anniversaire encore une fois, ma peluche.

 

 

 

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3 mars 2012 6 03 /03 /mars /2012 20:59

 

 

     Semaine drue, pour le moins… et c’est pas fini : ce week-end est plus chargé que je ne l’aurais souhaité, heureusement que je n’ai à faire que des choses plaisantes : avancer dans la confection de mon étagère-bibliothèque en carton, et cuisiner.

Le neveu de 20 ans a en effet réclamé pour son anniversaire le menu que j’avais déjà concocté il y a deux ans pour la petite famille de six que nous formons. Me rappelais plus…

 

Il a donc fallu qu’il me décrive le menu dont il se souvenait : poulet ? Crevettes ?  Heu… tous les deux, mon capitaine, Merde, je suis pas plus avancée. Riz ? Nouilles ? Nouilles. Aaaah, voilà, d’accord : pad thaï. Bien vu, c’est le plat le plus compliqué et le plus délicieux de ma panoplie. Assorti d’un potage lait de coco et citron vert, là c’est plus facile de retrouver de quoi il s’agit.

 

     Donc, aujourd’hui, après trois heures de découpe au cutter et de rabotage à la lime de charpentier, dans des poses acrobatiques, je pars en marchant en crabe à l’épicerie sous-gare pour dévaliser ses frigos : cébettes, coriandre, limes, feuilles de citronnier, bulbes de galanga, piments rouges… nouilles de riz, cahouètes à griller, et quelques fruits exotiques pour faire un dessert frais.

Fruit du dragon - tout droit issu d’un manga, ce truc : enveloppe rose pétard à feuilles pointues verdies, chair blanche à points noirs qui se déloge comme d’un moule. Une mangue. Une goyave. Trois mini-bananes. Et un raton-laveur. Heuh non, pas de raton, mais une barquette de quatre étranges choses rondes et violet-brun de la taille d’une mandarine, présentant une collerette à la façon d’un kaki. Téki, toua ?

L’épicière vietnamienne me dit « Thâ, thê man-gous’-tan ». Ha, bon, mais dedans c’est comment ?

Ni une ni deux, elle en attrape un derrière son comptoir, qu’elle se réservait pour son quatre heures ; lui met un circulaire tour de couteau à l’équateur, le dévisse comme mon pot de crème de jour, dégageant d’une gangue luisante et prune ce qui ressemble au cul d’une tête d’ail. Fouchtra, qu’est-ce que ça peut bien goûter, ce truc ?

Elle pousse délicatement à l’équerre une des gousses blanches, je m’écrie " Oh on dirait un litchi ", elle me répond du tac au tac " Non-non, pas litchiiii ". C’est frais, indéfinissable, très agréable.

Mangoustan. Bon, OK, j’embarque ça avec moi. Attention les taches violettes, hein, terrible à enlever après, je suis prévenue.


Avant de partir on aura eu le temps d’échanger sur la chaleur (« Non-non, thê bou’ffées de thâleur, j’ai ménopauthe… »  et son absence de maquillage pour cause de traitement d’une allergie.

 

     Méson. Bonheur. Mettre les courses à l’abri. Un bain chaud huilé, et un anti-inflammatoire plus tard, regarder « Mot de passe »  sur la 2. Régaler le Zorro avec un chouya de jambon, le chahuter : 6 kilos 700 de raminagrobis, ça donne envie de lui masser les poignées d’amour et les jambonneaux arrières – à propos de chat, visez ça : http://www.youtube.com/watch?v=EHwu-H_KtfU&feature=player_embedded , non, c’est pas le mien, Zorro est noir avec bavette, bedon et chaussettes blanches…

Lire sur son blog que Siestacorta a enfin envie d’écrire, après des mois de silence inquiétant… il va, j’ose pas dire bien, mais il va.

 

     Demain, rebelote : meuble en carton, encore... mais pic-niquer à l’atelier car il fera moins beau. Rentrer, faire ma mise en place – car bien sûr, le souper se déroulera chez quelqu’un d’autre, donc préparer tout ce  qui est préparable, mettre en boîtes plastiques et déménager les victuailles et le wok, heureusement que l’on vient me chercher !

 

Je sais qu’ils vont à nouveau pleurer tellement c’est fin, la cuisine thaï… mais aussi parce que les amuse-gueules au wasabi, ça vaut un ramonage.

 

Et lundi, c’est reparti : remplacer au pied-levé une collègue qui s’est fracassé le plancher orbital lors d’une chute à ski… mardi congé, reposer le dos, aaaah, le pied….

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23 février 2012 4 23 /02 /février /2012 04:10

 

 

     J’aurais aussi bien pu  titrer « Caramel et nougat », ou « Ma vie de voyageuse en train ». Ou « Les nettoyeurs de vitres volent », ou « Je veux qu’on me greffe un GPS ». Ou encore « La cantoche c'est dégueu ».


C’est que ma journée était… disparate, au moins.


 

     Je me lève à 5 heures et demie pour aller faire passer un examen au fin fond du pays du tabac vaudois : la Broye (prononcer: brouâh). Tout ça pour louper mon train car les bus sont trop rares juste avant l’aurore… Et le tortillard suivant partant une heure plus tard seulement, je vais dégommer un croissant et un petit pain, accompagnés d'un ragaillardissant thé citron au café de la gare, une espèce de cage vitrée dans le hall principal.


Jour de nettoyage de la verrière du troquet; après avoir cherché en vain l’origine des drôles de bruits alentour,  je m’avise tout-à-coup que ça vient de dessus ma tête - un type est en train de passer la serpillère sur le toit de verre, ses pieds un mètre cinquante au-dessus de moi. Gloups.


Le train suivant m’emmène donc à travers la campagne, pas de regrets : il a gelé, et dans la lumière naissante, le givre saupoudre une herbe rase qui paraît grise. Fait froid, mais c’est beau ! Je retrouve les séchoirs à tabac si typiques, avec leur découpe en triangle tronqué inversé… et les glorieuses Alpes fribourgeoises enneigées, ça vaut le détour.

 


 

     Un petit tacot plus tard (vu que la miss qui m’a indiqué mon chemin depuis la gare m’a envoyée du mauvais côté !), je me perds dans les couloirs d’un établissement médico-social, mal renseignée par une femme de ménage au français plus qu’approximatif - elles se sont entendues pour me faire jouer les Petit Poucet, ou quoi ?  Un examen (tout juste réussi) plus tard, je laisse derrière moi une stagiaire soulagée mais de loin pas sortie d’affaire : l’équipe va lui faire un rapport médiocre… et si ce que j’ai réussi à lui traire d’un bagage théorique chancelant est le reflet de son test écrit de fin de formation, c’est pas gagné…


Allez bref, c’est plus mon problème : là j’ai faim et le prochain traquelet est dans 50 ‘, je vais aller casser la croûte dans un bistrot prometteur - las, on ne peut me fournir pitance que dans trois quarts d’heure…  je me rabats donc sur la cafétéria d’un grand magasin. Poulet caoutchouteux et gratin fade, le meilleur moment du repas était la salade composée et le verre de moût ; pas grave, je me rattraperai ce soir avec mes collègues autour d’une fondue, j’en salive déjà. Et profite de faire quelques achats au grand magasin : depuis deux jours, je me racle les aisselles avec ce qui me reste de stick-déo, c’est pas agréable. Et tiens pendant qu’on y est, du fil dentaire,  j’en ai plus - car j’ai de la fibre de volaille coincée dans les chagnottes, ça me prend le chou. Et je tombe au détour d’une allée sur une vision qui me laisse bouche bée : sacredié, ils sont là, tous, déjà, alignés-couverts au garde-à-vous, alors que les Brandons (carnaval protestant local) n’ont pas encore commencé.


Qui ça ?


Ben tiens:  les lapins en chocolat avec leurs munitions ovoïdes… Ca va les dents, ou quoi ? Pâques c’est dans deux mois ! Bon après tout zut, voyons voir si au moins il y a les petits œufs que j’aime, en praliné/nougat enrobé de caramel … Oui, il y a. Alors nous disions déo, fil dentaire, plus une friandise qui me vengera de mon moche dîner… et une bouteille de jus frais de mandarine.

 

 


     Ballotée sur mon siège au retour, puissamment agacée par les cris d’orfraie d’une jeune dame qui tient visiblement à raconter à tout son répertoire téléphonique que « Pour les Brandons,  tu sais ce qu’ « ils » ont fait au Parc-aux-Biches ? « Ils » les ont remplacées par des chameaux… » . A la quatrième version que je subis, je sens le wasabi me monter au nez, et littéralement,  je me mets à éternuer en salves : rhô non… un rhume ? Une allergie à la miss caquetante dans son portable ? Arrivée à destination, je me sens faiblarde… la grippe ? Je file vite au boulot poser la fiche d’examen et reporter la note, et constater la déroute de notre secrétaire, sa collègue étant en vacances... mais aussi le temps d'apprécier les mesures de protection mises en place pour elle par ma nouvelle cheffe - une perle. Je me sens moins mal mais bon, méfiance, rentrer rapido pour une sieste et une potion anti-refroidissement, histoire de partir dans de bonnes conditions à la fondue du soir. Encore du train en perspective, mais je me sens en forme, j’ai faim, dans une heure ce sera pile-poil le bon moment pour touiller le caquelon.


Merde. J’oublie de descendre pour prendre une correspondance et je me retrouve au pays de mes ancêtres, trente kilomètres trop loin, plus question de corriger le tir, j’arriverais pour le dessert : je n’ai plus qu’à reprendre le direct qui me ramènera à mes pénates, un mauvais hamburger dans le baba et un petit doigt foulé en montant dans le bus qui me ramène enfin à bon port. Vazy, oh, arrête de me faire chier, le destin!

M’en fous, me vautre devant la TV. Dodo… Et je me réveille crevant de faim à 2 heures du mat’.

 

Bilan des courses : bizarre journée. Mais au passage je gagne quelques moments intéressants : une jeune dame très serviable et compatissante, technologiquement up-to-date - en trois coups de cuillère à pot et avec son naïe-pode, elle m’a 1) confirmé que je filais à l’opposé de ma soirée fromage fondu et vin blanc 2) informée que le train qui pouvait éventuellement m’amener avec juste 30’ de retard au bistrot, ben j’étais en train de le croiser (au même moment, on le croise effectivement…) et 3) que j’avais un direct pour retourner à mon point de départ à peine 20’ après mon arrivée à la prochaine gare. En plus, on a bien ri.

 

Mon billet de retour était contenu dans le billet-forfait  que j'avais. Petit baume, mais baume quand même.


Il y a aussi la grande et belle serveuse africaine du wagon-bistrot, malfichue mais qui chantonnait en woloff tout en mettant la pâtée à son percolateur peu coopérant, et rigolait de trouver une fois de plus un mot d’amour laissé par le même voyageur que d’habitude… elle m’a  à peu près foutue à la porte, très gentiment, pour pouvoir boucler son compartiment avant que de nouveaux voyageurs viennent s’installer à l’arrêt suivant, l’empêchant de nettoyer le sol et s’exposant ainsi à un téléphone de réprimandes de son supérieur hiérarchique le lendemain, jour de congé. L'avait besoin de causer.


Et il y a aussi le thé-citron que j’ai bu (oui, j’aime ça !) tout en avançant dans la lecture d’un bouquin de philo contemporaine, drôle et piquant - vous vous marrez souvent, vous, en lisant de la philo? Moi pas... C'est cadeau.

 

Et enfin le Zorro qui m’accueille avec câlins ronronnants et tournicotages en huit dans mes jambes.



Finalement, journée… marrante.

 

Bon. Je vais aller me faire une tartine et une tisane, avisse aux amateurs.

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12 février 2012 7 12 /02 /février /2012 01:52

Bon.

 

Bon bon bon bon. Mais bon.

 

Vendredi, journée rude: 6 heures d'examen de terrain, avec deux formatrices et collègues sur le dos...

Déjà que deux examinatrices, je trouve craignos... le fait qu'elles soient mes collègues, c'est éthiquement douteux, je l'ai déjà dit. Mais bon, la note est très bonne, on me complimente sur ma capacité à créer du lien avec de parfaits inconnus, et à synthétiser les choses... Et sans le leur dire, je me complimente moi-même, merci le théâtre d'improvisation. Merci d'avoir saisi au vol l'idée de devenir formatrice d'adultes, qui va plus loin que la simple bonne occasion de pouvoir travailler sans me retrouver à crapahuter dans un service hospitalier, malheureuse comme je sais que j'y serais...


Ben voilà, c'est fait, bon débarras. Oh, c'est pas fini: pour obtenir cette certification de formation à laquelle j'ai été contrainte, je dois encore me taper deux travaux écrits, un examen théorique et encore un examen pratique. Ca se la pète, dis donc... Mais s'il faut ainsi payer ses galons pour préparer sa sortie en beauté, ça peut aller. Car  c'est bel et bien la sortie qui m'intéresse, même si j'ai demandé une augmentation de pourcentage, vu que j'ai largué mes moines et leur bibliothèque : les factures à payer sont là et je me suis engagée avec bonheur à contribuer aux études de mon neveu benjamin à hauteur d'un abonnement de train annuel, pour les trois années académiques à venir.

 

Et puis, comme je disais dans le dernier article, il m'est apparu cette vérité vraie et très surprenante au demeurant: dans 13 ans, je suis à la retraite.  Outre que j'assure mes arrières en cotisant au troisième pilier depuis quelques années, bon , et quoi d'autre?

 

Etonnant ; bizarre; déjà? Oui mais... tu vas t'arrêter de bosser, comme ça, du jour au lendemain? Mais tu vas te faire chier... Oué mébon, tu es écrivain public spécialiés en biographies... Oué mébon, tu t'es pas suffisamment occupée de la vie d'autrui, là, à ton corps défendant et se défendant du mieux qu'il peut contre une carrière que tu n'as pas choisie?

 

Tu vas faire quoi, un tas de meubles en carton?

 

 

C'est là que je tilte dans ma tête, en allant souper il y a quinze jours avec la fille qui a été ma première formatrice en formation d'adultes, et aussi ma première évaluatrice de terrain après le certificat de base.

Ben oui, je vais faire le brevet complet... me voilà inscrite pour l'étape suivante: une semaine de séminaire en résidentiel pour me confronter en jeux de rôle et Cie aux participants réputés difficiles. Ce sera pour avril. Le reste suivra... l'an prochain à l'été, j'aurai en poche de quoi aller proposer mes services ailleurs que dans le monde du soin ; qui se trimballe, mine de rien, quelques valeurs que je trouve de plus en plus insupportables.

Comme par exemple, malgré une boîte mail performante... "je peux appeler chez elle ma collègue qui est en congé" pour l'impliquer dans mes soucis d'agenda ou parce que je ne vois pas malgré mes années d'expérience que je me fais mener par le bout du nez par une candidate manipulatrice. Tout un binz qui n'a finalement pas eu besoin de moi pour se régler ni se transmettre à qui de droit. J'ai redonné le bébé le lendemain, tel que je l'ai trouvé écrit sur un bloc-notes avec moult détails et marche à suivre... un mail aurait largement suffi pour me tenir au courant de la situation! que dis-je, deux, car ce sont deux collègues qui se sont cru permis de m'emmerder un  jour de congé.

 

Normalement, je ne réponds pas au téléphone, je filtre pour éviter les emmerdeurs de tout poil - au départ, c'était les sondeurs divers, les vendeurs d'abonnement à journaux-z'et autres feuilles de chou, ou alors paniers de légumes bios et autres démarcheurs, à présent, ce sont mes collègues... le sommet du blues... comme si la terre allait s'arrêter de tourner... mais ce jour-là, j'attendais des réponses d'instituts de formation et le numéro qui s'affichait n'était pas celui de mon boulot, donc me méfier à l'avenir d'un certain indicatif quand je le vois sur l'écran numérique... ne surtout pas répondre... et si possible ne pas donner même l'opportunité de me laisser un message.

 

 

Tout ça pour dire que je reste tant que je peux utiliser leurs infrastructures et disposer d'un terrain de formation pratique... et que je continue de veiller au grain , pour les quitter, mais aussi pour glisser en douceur vers un temps où je ne formerai plus que pour mon plaisir, contenant et contenu tout ensemble.

 

Na.

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1 janvier 2012 7 01 /01 /janvier /2012 11:53

 

 

Ouf, c’est passé.

On est le premier de l’An, allez, encore une dizaine de jours à se lancer à tout bout de champ des « Bonané », encore quelques galettes des Rois, et hop, on n’en parle plus.

 

Cette période me fait tellement suer que je rêve chaque année de filer aux environs du 20 décembre pour ne ressurgir qu’à la deuxième semaine de janvier. L’endroit rêvé serait là où personne ne fête Noël ni Nouvel-An… évidemment. Une île du Pacifique, un truc du genre quoi.

 

J’ai réussi pour le moins, cette fois-ci, à freiner en douceur : rattrapage d’heures supp’, progressif puis carrément une semaine de vacances. Je me mets en inertie douce, puis au point mort, au point d’avoir totalement oublié de relancer pour les voir de chers potes expatriés mais en visite dans le coin ! J’ai regardé mes ongles pousser, un millimètre en dix jours, ça c’est un miracle, non ? Tu fais rien, ça se passe tout seul.

 

Mais quand même, je ne suis pas seule au monde et si moi j’arrive bien à ne rien foutre, à glandouiller et à entretenir de riches conversations avec les corvidés du coin…

… je déteste voir mes copains stresser tout en laissant se remplir leurs agendas tels des ministres, se plaindre que du 23 au 26 ils vont bâfrer et prendre 4 kilos, bien que courant de droite et de gauche, tous pailletés et encostarisés. Le marathon : dîner chez Mamie du côté de chez maman, souper chez oncle Gaston du côté de Papou, le lendemain je recommence. C’est quand qu’on digère ?

Je fatigue de voir les spécialistes de la diététique, tous médias confondus, dresser des plans de corrections de l’outremangeage quinze jours avant, teintant délicatement de jolis moments de gastronomie de nuances nauséabondes évoquant la surcharge d'une station d’épuration.

 

« On laisse passer les Fêtes, et on se rappelle, d’acc’ ? » On dirait que la météo prévoit une tornade et qu’il faut juste aller s’enfermer au sous-sol en attendant. Mais c’est bien un peu ça, non ? J’ai eu ce flash en revoyant « Le Magicien d’Oz », programmé il y quelques jours - par un farceur sub-liminal probablement.

 

Bon, allez, bilan de l’année quand même : pas mal de consolidations, une bonne réflexion avec la coach pour déterminer un paysage professionnel de bric et broc, mais correspondant à mes divers intérêts. Elimination d’un calcul vésiculaire de 3 cm de diamètre… symbole de quelque chose de pesant que je traînais comme un boulet et j’ai bien compris le message: il se trouve qu’en trois coups de cuillères à pot, à la mi-décembre, j’ai démissionné de mon deuxième job (le poste de bibliothécaire) – la carte de visite en jetait, mais qu’est-ce que je me faisais chier !

 

Mon autre job récupère quelques heures de disponibilité, et mon escarcelle le fruit de ces moments, je cesse de me déplacer la mort dans l’âme une fois par semaine dans un lieu distant et isolé qui me fout grave le bourdon… et au lieu de ça, je peux faire plus de ce que je préfère : donner des cours, m’agiter et improviser devant un auditoire ! Trois jours de travail par semaine, quatre de congé... et pour un salaire plus que suffisant.

 

Je vais réorganiser mes activités de recherchiste en ouvrant clairement ma consultation d’écrivain public à des mandats voisins ; je viens de lancer parmi mon cercle d’amis et de connaissances une petite pub’ pour démarrer des cours de recherche documentaire – bon retour, en une semaine, sept personnes manifestent leur intérêt… et l’une d’elles relance auprès de ses collègues!

 

 

L’ADN de la courgette là-dedans ? Eh ben, l’autre jour en regardant un jeu télévisé, j’ai dû bien réexaminer la question de savoir si une courgette avait de l’ADN : je me serais même pas posé la question de répondre « oui », sinon !

Et vous ?

 

(Et sinon, bonne année quand même, faites tout ce qu’il faut pour aller encore mieux à tous points de vue, c’est déjà beaucoup !!!)

 

 

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11 décembre 2011 7 11 /12 /décembre /2011 19:11

Je reviens d’un week-end qui me réconcilie avec le genre humain ! Je sens la boucane, et mes vêtements sont tachés et incrustés de fromage fondu séché, mais j'ai pris mon pied.

 

J’ai connu Catherine aux fouilles archéologiques, sur la fin des années 90. J’ai gardé des photos de cette époque, moi en treillis ou presque (rien à faire, c’est encore le matos le mieux résistant à la vie de chantier !), et elle roupillant au bord du sondage un lendemain d’hier avec ma bénédiction (j’avais pas trop envie non plus qu'elle vienne gerber sur le précieux dessin de stratigraphie que j’étais en train de poser sur papier millimétré…). D'autres clichés nous mettent en scène mutuellement avec des poses mythologiques comme Laocoon et ses fils, entortillées dans des cordes pour figurer les serpents ! Bref, bonne pote, avec laquelle je garde le contact depuis presque 15 ans.  On habite à 100 kils l’une de l’autre, sa ville me ravit parce qu’elle est plus dynamique, bien que plus petite que la mienne : j’aime beaucoup y aller.

Ca faisait une année qu’on ne s’était vues, mais on se causait par mail et téléphone en tous cas (elle passait un cap assez difficile). J’avais vu sa gosse il y a cinq ans, elle avait quelques mois, et depuis, plus : Cathy venait me voir, plutôt. J’avais eu un poupon aux bras, j’ai retrouvé une mouflette vive, avec sa vie bien à elle, drôle ; d’abord timide le samedi au point de se cacher derrière sa mère pendant une demi-heure, puis s’enhardissant en m’intégrant complètement.

 

Cathy s’est dégotté un appartement dément, dans un immeuble qui fait penser à la Maison Horta à Bruxelles. Elle bosse dans la culture, s’occupe d’expositions, bref, elle a fait son creux.

On s’est baladées hier et aujourd’hui en ville : marché de Noël, saucisses à la moutarde, frites, soupe aux pois épaisse. Achats pour ma part (savons artisanaux à la rose, à la cannelle, au patchouli ; une paire de boucles d’oreille en forme d’étoiles irrégulières, couvrant plus que le lobe, en métal galvanisé orange). Puis visite dans quelques galeries d'expos, de la ridicule prise de tête intellectuelle  ("merci de ne pas marcher sur l'oeuvre", panneau placé à côté d'un pseudo-tapis à rayures blanches, jaunes et brunes - en fait, plusieurs kilos de sucre, de polenta et de café moulu prétendant se faire mandala... grotesque) à la gaudriole bonnasse d'un calendrier complètement jarté, aux mises  en scène tordantes, édité et vendu par un squat d'altenatifs...

Et j’ai enfin fait la connaissance de son ami, journaliste, mais aussi d’un de leurs potes communs, artiste et enseignant, avec lesquels j’ai immédiatement sympathisé à coup de fondue et de Weinachtsbier. Des gens bienveillants, paisibles, créatifs sans être torturés... On a ri, parlé, de tout et de rien, en bonne harmonie. Je me suis sentie la bienvenue, totalement.

 

Quelle jolie escapade, décidément. Ma santé sociale en avait pris un méchant coup pendant mes années d’études à 120 heures par semaine, et si je me remets à avoir du plaisir à rencontrer du monde, et à m’ouvrir, ça veut dire qu’il m’aura fallu quatre ans pour m’en remettre – plus trois ans d’études, si je compte bien, ça fait sept ans d’isolement, d’abord involontaire, puis volontaire.

 

Il était temps que je retrouve du plaisir à côtoyer mes semblables ! Sept ans ... Mais même si j’avais su ce que ça allait me coûter, pas de regret, je referais pareil : mon bien-être d’aujourd’hui est à ce prix. Le boulot est en train de devenir plus intéressant que je ne pensais, mes dadas d'indépendante sont en train de se concrétiser, les finances vont bien, je cicatrise doucement de mon impossible histoire d'amour.

 

Encore un peu de boulot pour me retrouver physiquement… sinon… ça va bien, madame la marquise.

 

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9 décembre 2011 5 09 /12 /décembre /2011 14:36

Je vis un moment de grâce, en quelque sorte… Depuis l’été passé, je travaille avec une coach pour dépatouiller mes histoires de boulot, et comprendre ce que je veux vraiment.

 

A l’origine de mes consultations, le sentiment que j’avais accompli mon bachelor en information documentaire pour la beauté du geste, étant donné que je me suis toujours dérobée ensuite, consciemment ou pas, devant des postes de bibliothécaire ou d’archiviste. Je me vois plutôt en documentaliste, ça c’est sûr ; mais comme je suis à moins de quinze ans de la retraite, aucune envie de bouffer de la vache enragée avant de pouvoir espérer obtenir un poste intéressant dans la culture ou les media. Mon paysage professionnel, j’ai à le bâtir en entier, avec divers éléments apparemment sans rapport les uns avec les autres. Ce que j’ai déjà concrétisé, c’est mon envie de devenir écrivain public.

Il y a deux ans, flairant quelque chose de crucial pour moi sans comprendre vraiment les enjeux de ma décision, j’ai entamé une formation de base de formatrice d’adultes. Sur le point de la terminer, mon intuition a alors rencontré un poste de formatrice à mi-temps, mais dans mon premier domaine de compétences : les soins. Ma foi, le temps de collecter de l’expérience pour aller proposer mes services ailleurs ensuite, pourquoi pas… Comme il me fallait de quoi faire bouillir ma marmite, j’ai pris un poste de bibliothécaire pour compléter ma fiche de paie : une journée par semaine, j’allais à l’autre bout du canton travailler à la mutation d’un service, passant de sa petite cuisine interne à l’intégration à un plus vaste réseau.

 

Le tableau offrait donc, d’un côté, un job plein d’avantages, de qualités, de choses intéressantes et variées à accomplir, humainement parlant. Pas parce qu’il se déroule dans le cadre des soins, mais parce que l’équipe de formateurs que j’ai intégrée se livre à un véritable processus de développement personnel, comme tout enseignant posté en face de classes qu’il faut guider vers une certification, en sachant gratifier mais aussi sanctionner : des échecs, il y en a, et des définitifs, qui engagent un pronostic de vie sociale, voire de survie sociale.

Par contre, à part le fait que le centre de formation était en crise totale et que je ne l’avais connu qu’en querelle intestine avec la direction, ce qui me dérangeait, c’est que ce job extra était encore étiqueté « soins » : pour ma fierté, mauvais point.

 

L’autre job par contre me donnait de l’orgueil, non pas par ce que j’y faisais, mais par le fait que je pouvais en parler comme de celui de bibliothécaire dans un lieu à haute valeur patrimoniale– à l’usage, je constate que ce poste s’apparente de plus en plus à de la figuration : l'institution bénéficie de ma "noble" carte de visite HES tout en me cantonnant à du boulot... de merde.

 

Contenus croisés, labels trompeurs des deux côtés…

 

Et voilà que les choses s’assemblent ces jours-ci en un puzzle cohérent : je peux augmenter mon pourcentage comme formatrice, proposer mes autres compétences de documentaliste au même employeur, envisager de profiter des locaux pour y former des gens intéressés à améliorer leur maniement du web…

Cela ne fait que quelques semaines que je me suis pacifiée en-dedans, que j’ai décidé de poser ma valise à mon job principal (celui-là justement) pour l’ouvrir et ranger mes affaires ; pour ça, il me fallait mes deux mains, dont l’une était restée crispée sur la manette d’éjection pendant une année entière.

Indépendamment de ça, la crise dans cette institution avait pris de telles proportions que l’intervention d’une entreprise d’audit s’est avérée nécessaire ; les premiers résultats sont tombés en quelques semaines et concernent d’une part l’engagement d’un(e) chef(fe) au profil plus adéquat que les trois derniers qui nous ont claqué dans les pattes… et une séance de retour en plénière, réunissant les divers protagonistes, direction , auditeur et les deux équipes du centre de formation, formatrices et administratrices.

J’y suis allée à reculons, maudissant par avance la perte précieuse d’heures de travail au profit du verbiage à la langue de bois dont l’endroit est coutumier. Au contraire, j’y ai trouvé quelques illuminations, propres à réunir de manière cohérente mes compétences de doc’ et mes projets personnels, à mi-chemin de ce vers quoi mes dadas m’ont amenée : en parallèle à l’écrivain public, qui marche assez bien à présent pour que je puisse choisir mes mandats, je mets en place de manière officielle un service de consulting en gestion de ressources documentaires, calqué sur ce que j’ai adoré de ma formation : la menée de projets ponctuels entre mandants et mandataires.


Cumulant mon expertise du domaine de la formation, celle que j’ai de l’association qui m’emploie et ses nouvelles visées mises au point avec l’auditeur externe, je peux être une personne de ressource à l’interface de deux mondes obligés de se côtoyer, mais un peu comme chien et chat.

Car je comprends le langage marketing qui offusque la formatrice persuadée quelque part que les décideurs sont inhumains, tout comme j'appréhende bien les nouveaux objectifs de la direction obligée de faire ce qu’il faut pour sortir des chiffres rouges, en ciblant son offre sur ce que demande le client potentiel. Je peux servir de dictionnaire de traduction entre les différents lexiques, qui recouvrent les mêmes processus – désamorçant au passage la croyance que si « l’autre » ne parle pas le même langage, il n’a pas le bagage que ce langage désigne.

 

Or, ce que les formatrices infirmières appellent « recueil de données », « analyse de situation par mise en évidence des ressources et des difficultés », cela s’appelle chez les gens du marketing « audit », « analyse de l’environnement » et « Forces / Faiblesses / Menaces / Opportunités ».

Donc, on fait la même chose ! Mais… alors que la formatrice créative pense qu’il serait bon de bâtir tel ou tel cours, le « marketeur » pose en complément cette évidence : l’offre doit rencontrer la demande du public potentiel. D’où la nécessité de prospecter le marché, de ne pas proposer le même cours que la concurrence, etc. Ce qui ne signifie pas que la créativité soit bridée, mais qu’elle peut être réorientée dans certains cours… ce qui rejoint totalement la transversalité des contenus si chère à mes collègues.

 

Entretien avec la direction dans trois jours pour voir si nos vues peuvent s'accorder… tenez-moi les pouces, les gens, quel pied si ça pouvait se mettre en place, tout ça.

 

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