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5 mars 2017 7 05 /03 /mars /2017 10:48

 

Oyez oyez.

L’agrume n’a pas de trace d’arthrose, dixit le chirurgien qui a ouvert de grands yeux devant mes radios d’il y a 6 ans, et celles du jour… mais une tendinite, cristallisée et de six ans d’âge, des petit et moyen fessiers. Donc depuis tout ce temps, on aurait pu guérir ça, mais je me suis bourrée de calmants, seulement ça, vu que le rhumato m’avait dit que c’était la seule stratégie possible en attendant d’avoir trop mal pour me passer d’opération. Donc le truc bien, c’est que je n’ai pas besoin de me faire opérer. Quelque part, dommage, car je me voyais déjà trotter comme un lapin d’ici quelques semaines.

Je devrais être joyeuse, non ? Ben bof. Le seul truc qui m’amuse ces jours, c’est les prétentieux mal garés.

Je regarde les 4 x 4, ces gros-culs qui ne tiennent pas (ou ne croient pas pouvoir tenir) sur une place de parking ; même pas tant parce qu’ils sont imposants, mais parce que les conducteurs ne savent pas se parquer, ou ont démissionné – il suffirait pourtant d’orienter les rétros un chouya plus bas pour voir les lignes... ou alors, c’est le coup de la grenouille de Lafontaine. Toujours est-il que ça déborde forcément : regardez une ligne de parking le long d’une rue, à tous les coups celle qui dépasse, c’est un quat’quat. Et pas forcément parce que c’est plus large… souvent, il y a la largeur de deux pneus entre le véhicule et le trottoir. L’autre jour dans mon centre commercial préféré, je vois le popotin d’un de ces miroirs d’orgueil qui mangeait tellement de place que les bagnoles n’arrivaient pas à se croiser… comme il était gris de poussière, j’ai écrit au doigt sur la porte arrière « T’es quand même pas si gros que ça » - rien de gratuit là-dedans : il y avait entre le mur et l’avant du char assez d’espace pour le rentrer dans les clous.

Dans un pays où on force les proprios de chiens à suivre des cours d’obéissance canine, et à mettre des muselières même au plus trouillard des teckels, je suggère logique de forcer les conducteurs de ce genre de tanks à prendre des leçons pour garer leurs King Kong mécaniques.

 

 

 

Ces dernières semaines, je me sentais morose le matin ; inhabituel chez moi, je suis plutôt bien dès potron-minet, tout en causant très peu – ma manière à moi de me réveiller, de revenir sur terre en douceur. Faut dire que la grande fille de Nick est assez taciturne le matin aussi, donc de bonne entente on a décidé de se faire juste une bise quand on se croise tôt. Et on passe 20’ à ne rien se dire, elle déjeune et je m’enquille mon café et mes vitamines, je trouve ça très reposant. Au contraire du lutin qui peut être à la fois distrait et agité… il faut lui rappeler l’heure, lui rappeler de manger, le rappeler sur le plancher des vaches. Nick, lui, se met au radar tranquille, habitué à sécuriser le départ dans la journée – le sien, celui des autres. Parfois en poussant une gueulante, heureusement c’est rare.

Bref, j’avais le moral plutôt en rase-mottes. Alors que les choses s’arrangent plutôt côté taf – je trouve que je suis bien aidée pour me réorienter vers la formation, les demandes de cours particuliers arrivent, et je suis sollicitée par une institution et par l’AI pour coacher une miss qui a du souci pour écrire. Et encore une autre qui a besoin de soutien pour comprendre la fonction rénale, et cette autre qui peine à produire son dossier pour admission en HES.

Et puis j’ai mon brevet, j’ai reçu ce matin la lettre officielle, félicitations et Cie.

 

Malgré ça, drôle de sensation avec ma petite famille d’adoption. Indéfinissable, donc probablement prenant sa source dans des tartuferies impalpables et inconscientes de part et d’autre.

Il a fallu un échange bizarre de SMS (oh que je déteste la technologie, quand elle dessert les rapports humains) pour mettre le pompon de l’incompréhension sur la table. De message embrouillé en vexation auto-générée, alors qu’il était question d’aller se détendre les 4 en jouant ensemble dans un lieu dédié, on s’est retrouvés à glander la moitié du temps en attendant de pouvoir enfin faire un bowling… avec les moments d’attente pour avoir son tour, chacun est parti dans ses propres réflexions, devenant fonctionnel, absent ou carrément désagréable (la spécialité de la grande, en bonne ado à l’humeur en dents de scie, se débattant avec ses points faibles jamais compensés par ses points forts, de son propre avis, et une estime de soi en construction cahoteuse).

 

 

Là ce matin, je repense à un vieux copain à moi, qui souffre d’anxiété, en cherchouillant sur la toile je m’aperçois que c’est une histoire d’amygdale (celle du cerveau, hein…) qui fonctionne différemment.

Pas une histoire d’hormones, encore moins de volonté défaillante – ça je le savais. Une histoire de trouille intense, de trouille d’avoir la trouille ; qui le conduit quasiment, en somme, à ne plus sortir de chez lui.

 

Le corps finit par s’épuiser d’être tout le temps en tension, et la dépression peut venir s’ajouter au tableau ; le pote en question ayant professionnellement affaire à des élèves genre ados tardifs dans des corps d’adultes, et enfants de parents friqués de surcroît, il a tout pour aller dans la déprime grave.

 

Je hais la politique mentale qui consiste à se dire que d’autres ont des problèmes plus graves que les siens propres: ça conduit à se cacher la merde au chat sous le tapis. Il n’y a aucune échelle de comparaison possible, quand s’angoisser pour une plaque de cuisson éventuellement laissée allumée devient un TOC envahissant – alors qu’à mes yeux, le risque est voisin de zéro, vu que les fusibles n’auront qu’à sauter en cas de surchauffe. Je dis pas que ça me fait rire quand je rentre et que ça rougeoie, je pense plutôt à la dépense inutile d’énergie… Mais minimiser, en général, me paraît une douteuse stratégie d’évitement, et qui coûte au final les intérêts de la négligence.

 

Alors quoi, hein, c’est quoi ce sentiment diffus de tristesse ?

 

Comme souvent, l’écriture me sauve : posant mon malaise à plat, je me rends compte que je suis loin d’être désœuvrée, que ma semaine est émaillée de choses à accomplir avec plaisir, à la maison tranquille ou dehors – ce qui me donne l’occasion d’aller prendre de la lumière.

 

Mais peut-être pas assez quand même… tiens, idée à creuser… ben oui, je crois que c’est ça : pas assez de lumière pour aller nourrir mes circuits de récompense. Fin d’hiver, moins d’occasions de prendre le soleil sur le visage… ça doit être ça. Il va me falloir plus que me réjouir de voir les primevères sorties avant les perce-neiges – là, c’est un tapis blanc devant les immeubles du voisinage, carrément.

 

En attendant, j’écoute le duo banjo-guitare de « Délivrance », et ça me fout la pêche. Déjà ça.

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7 février 2017 2 07 /02 /février /2017 10:35

 

 

Je serpentais hier dans la campagne moudonnoise pour aller voir ma pote Marie-Laure, me perdant entre Peney et Corcelles, flippant sur les plaques de glace ; déjà en retard pour le brunch, j’avais bien pesté en traversant ma ville derrière un conducteur qui devait avoir bloqué son tabotamp à 30 à l’heure.

Et merde, en arrivant sur le plateau du Jorat, tiens, de la neige et ses joyeusetés.

Donc j’avais du temps pour réfléchir derrière mon volant, et me conforter dans ma décision : aller voir un orthopédiste pour envisager la mise en place d’une PTH (prothèse totale de hanche).

Car, c’te fois, ras-le-bol de cette articulation qui coince.

 

C’est vrai quoi : à force de serrer les fesses pour compenser la douleur, je vais pas détendre mon carré des lombes, même si je travaille mes abdos à l’Aquagym et chaque fois que j’y pense.

Voilà 6 ans que je me fais chier avec ça, et les dégâts se font à si bas bruit que j’ai dû faire un effort pour voir clairement que si je continue à bouger le moins possible, et même, certains jours, à bouffer du calmant en cherchant comment avoir moins mal en me calant avec des coussins sur mon lit, ben ça va pas arranger les choses. En plus, régulièrement j’ai le muscle couturier qui râle, et çui-là, pour le faire taire, je peux m’accrocher mes plaquettes de médocs aux oreilles, ça ne marche pas (oh le mauvais jeu de mots, involontaire qui plus est). Et sans exercice régulier et quotidien, j’enfle gentiment.

On est loin des décharges occasionnelles à 220 V, qui me surprenaient quelquefois par hiver… et de mon premier épisode de rhumatisme hydroxy-apatite. Réglé en une heure après 10 jours de souffrance aboutissant sur l’incapacité de lever la cuisse sur le ventre : pour me mettre sur la table d’examen, j’avais dû empoigner ma jambe de pantalon et la lever comme si elle ne faisait pas partie de moi.

 

Là… je m’économise pour arriver à assurer des journées de travail qui me mettent au tapis vers les midis, et le soir je me rapatrie grimaçante à la maison, direction pharmacie et plumard. Le rhumato m'a signé un certificat comme quoi dans mon métier de base, je suis capable à 50%, le reste me confinant à un poste administratif.

 

Ah j’ai une culture télévisuelle du tonnerre de Dieu ! Je dis pas que c’est toujours désagréable, j’adore les documentaires d’astrophysique, et m’extasier sur la preuve des trous noirs par Hubble… tilter sur les derniers progrès en matière de recherche sur les bosons de Higgs… faire le lien entre pulsar et étape de vie d'une étoile...

Dans une autre vie, je pourrais être derrière un écran au SETI. Malheur, les maths et moi ça fait deux, bien que le Nick m’explique les programmes de sa gymnasienne de fille. On en est ces jours aux fonctions réciproques, et je lui parle des points de Lagrange ici et là…

 

Je m’égare.

 

Donc, à la suggestion de ma mentore écrivain public, j’ai appelé le chirurgien qui lui a rafistolé la coiffe des rotateurs. Car en causant avec elle devant un thé au Grütli, je râlais tel le pou en constatant que l'Aquagym du matin, portant précisément sur l'amplitude de la hanche et sa relation avec les muscles de la ceinture, me forçait tout de go à prendre un anti-inflammatoire.

Avant, je dansais, je me baladais, je ne ratais pas une occasion de me dépenser. L’été dernier, balade à Berne avec Nick et sa progéniture : j’étais toujours 3 mètres derrière, et je couinais intérieurement en sentant mon bassin se rigidifier. Je me faisais penser à la petite cousine Elmire qui fait 10 pas et souffle un peu, malgré sa double opération. Bon, elle a 80 balais bien sonnés… mais je me fais pitié, là.

 

Nick s’est constitué une salle de muscu bien fournie ; quand je vois sa fille tenir son programme les jours où elle ne peut aller à son entraînement de patin à glace, je suis presqu’envieuse. C’est que je ne fais que regarder le vélo et l’elliptique en songeant que si je pouvais, j’aurais déjà éliminé l’apport énergétique du jour si les mouvements de piston n'étaient pas le pire truc pour moi.

 

Car j’aime bien manger. Non pas « j’aime bien, virgule, manger », mais « j’aime, virgule, bien manger ».

 

Donc je vais aller expliquer à mon opérateur potentiel que compter sur une perte de poids avant la chirurgie – le truc à la mode qu’on demande… - c’est makache. Charrue devant les bœufs. Et fuck les régimes: perdre 10 kg, en reprendre 12 et ainsi de suite, j'ai déjà - abondamment - donné.

 

Et comme j’ai pu mesurer qu’en 30 ans, les techniques chirurgicales ont sacrément évolué, je peux m’attendre à une semaine d’hospitalisation, puis à trotter comme un lapin, avec une cicatrice de 8 cm sur la face externe de la cuisse. On est loin des trois semaines de pieu, avec techniques très élaborées pour le lever et le coucher, d’un côté puis de l’autre du lit, après 15 jours d’interdiction de charger sur la jambe. On vous fait ça à la colle superglu, et tchao. J'avais pas 25 ans, et je ne me doutais pas que cela allait m'intéresser autant, un quart de siècle et des miettes plus tard.

 

Je passerai plus les portiques d’aéroport sans affoler le grelot… mais en matière de rééquipement interne, je suis loin de ma génitrice qui cumule deux prothèses de genou et une dans l’épaule.

 

A Robocop, Robocop et demi.

 

 

 

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20 janvier 2017 5 20 /01 /janvier /2017 10:43

Je te jure… période à couilles successives…

 

Contexte : j’apprends que je dois encore passer en commission d’examen pour le brevet, la première partie est OK, elle se fait en cantonal, je ne savais pas qu’il y en avait une deuxième, centralisée car le brevet est fédéral… c’est si bien expliqué... Bref, que ça ne m’empêche pas de postuler, hein. Mais j’aurais bien aimé avoir ce foutu papier en main, déjà. Aucun doute que je l’aurai, mais la vache ils prennent leur temps !

 

 

Les missions intérimaires se raréfient, par ailleurs… alors je me suis annoncée au chômedu, car il n’y a carrément plus aucune mission depuis plus de 15 jours. Des fois que ça dure. Et de toute façon, une fois ou l’autre, il faudra bien renverser la vapeur et ne garder ces missions que pour du remplissage de tirelire.

Donc, séance d’info… quelle ambiance… visages fermés, honteux… et le jour suivant, rencontre avec ma conseillère : bienveillante, contact sympa – au contraire de deux autres zozos précédents, formalistes, frustrés, voire désagréables. J’ai aimé être congratulée au sujet du brevet, c’est pas des nèfles, cette formation, question valeur du papier et investissement financier – 15 000 boules, fallait les sortir.

On fait le point, j’ai de l’avance sur ses demandes, quelques papelards manquent par ci par là. C’est même pas une corvée, ça tombe bien au moins sur un point : quelqu’un travaille avec moi sur la suite, qui a d’autres angles d’attaque. Et mon point de vue est recevable : ne plus postuler essentiellement que comme formatrice, dans un domaine ou l’autre. On est même tombées d’accord sur la démarche consistant à revoir le rhumatologue qui m’avait montré cliché en main que je n’avais plus de cartilage à la hanche droite – un certificat de capacité limitée est tout-à-fait dans la ligne. Et les athéniens finissant par s’atteindre, elle m’a fourni, à ma demande, quelques coordonnées de partenaires institutionnels, histoire d’offrir mes services comme formatrice à la recherche d’emploi (TRE, comme ils disent).

 

 

On continue avec les couilles ? Allez c’est reparti… Le Nick m’appelle l’autre matin : le break jaune poussin venait de mourir contre une glissière de route de campagne, merci le verglas… heureusement qu’il allait à vitesse correcte, il a juste rebondi, mais a envoyé un autre véhicule ad patres. Pas de dommages physiques, à personne. Sauf que lui-même, l’autre conducteur et les flics ont tous fini sur les fesses à un moment ou un autre : ce bout de route c’est le fond d’un vallon, avec un pont bien exposé à stocker l’humidité et l’eau – 5 cm de glace vive, ça ne pardonne pas.

Comme moi il a immédiatement pensé aux implications (chercher un autre véhicule). Et il l’a trouvé, ce bougre… le jour-même, le même modèle, sauf qu’il est gris ; donc pour saluer la mémoire de cette chère poussinnette aux couleurs « poste », il lui a greffé les rétroviseurs et quelques gimmicks ici et là.

 

 

Bon, ça suffit pour les emmerdes.

Aquagym, j’ai repris… avec 2 séances de suite, donc j’ai bien localisé le matin suivant ma coiffe des rotateurs ; je recommande un tel cours pour capter l’existence de certains muscles.

Demain on se refait une séance avec ma pote Flo, qui a stoppé le temps des fêtes, submergée par une armada de virus superposés.

 

 

Je me rends chez Nick une fois par semaine au minimum, pour m’occuper des juniors pendant qu’il va apprendre à être un meilleur père. Je me cogne dans les meubles et les objets (orteils bien localisés eux aussi, merci…), ou alors des endroits que seule je peux me cogner, vu qu’ils sont tous grands, plutôt sveltes ou les deux ; enfin je veux dire que je suis la seule à être capable de me cogner le nombril dans le coin d’un établi de cuisine…

Je couds à la machine (mes pantets craquent tous au même endroit), je fais mes lessives, je bricole sur la toile, je regarde « Outlander » avec la grande… la dernière fois, j’ai profité d’aller la voir à son cours de patin à glace et de la rapatrier. Elle est gracieuse, elle a un excellent maintien – il lui manque un peu d’audace pour sauter, son genou l’embête. Le petit nain est plus difficile à coacher, c’est fou ce qu’il est dispersé même sous médocs. 3 heures pleines pour un exercice de verbes qui devrait lui en prendre le tiers, pfouhhh, faut s’accrocher.

 

Quoi d’autre… ah oui, j’ai continué mon nettoyage de printemps en avance, tout a meilleure allure. Bizarrement, je me sens plus en paix.

 

Donc en gros, ben ça va. Tous les problèmes sont transformables en opportunités, alors la vie est belle.

Et puis ce biologiste qui a donné à une nouvelle espèce de mite répertoriée le doux nom de "neopalpa donaldtrumpi", c'est savoureux... https://fr.sputniknews.com/international/201701181029646357-canada-mites-trump/

 

 

 

 

 

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25 décembre 2016 7 25 /12 /décembre /2016 12:02

 

 

Etrange constat : à bien des reprises ces dernières années, j’ai croisé des hommes avec un besoin d’absolu en amour. Je veux dire par là que loin de profiter du charme et de la douceur de l’instant présent, les voilà qui éprouvent le besoin de faire état, à un moment ou un autre, de leurs sentiments ou non-sentiments.

 

Mais quelle bande de casse-couilles.

Gâcheurs de sauce, va.

 

Bizarre retour de manivelle du changement de paradigme moral ? Les femmes censées être plus romantiques et en recherche de relation sérieuse… oh là là, depuis qu’elles peuvent vivre sans homme, le « cucul la praline fleur bleue » change de genre, ou je déconne ?

 

Au retour d’une escapade de week-end, en plein milieu d’un repas goûtu au resto, n’en v’là un qui, totalement hors-contexte, se déclare non-amoureux, entre fromages et dessert.

 

Et alors… ? Rien à foutre. La relation pour moi était terminée dès ce moment, pas parce qu’il n’était pas amoureux, mais parce que ça cassait l’ambiance.

De même pour quelques autres… parenthèse : celui qui s’en sort avec les honneurs, c’est encore celui qui explique ne pas manifester par des mots, qui le gênent parce que galvaudés, mais par des actes, où il prouve son attachement au-delà du discours.

 

Mais le dernier en date… explique d’abord qu’il ne pourra savoir s’il tombera follement amoureux de moi que si l’on fait l’amour – jusque-là, pas de problème en fait. Ensuite, 48 h. plus tard et sans qu’on se soit bibliquement connus, ne sait pas s’il va tomber amoureux – je commence à m’impatienter un chouya, là. Puis le jour suivant, l’homme déclare penser qu’en effet, non – crois pas tomber amoureux. Je serre à ce moment, et lui réponds qu’on va rester amis, au plus et au moins. Parce qu’outre ne pas se soucier de « tomber » ou pas, j’en ai marre des grandes déclarations, et que celles-là me coupent l’élan et la chique, particulièrement chez un type qui s’auto-proclame sensuel.

 

Mais rien à cuire, les mecs !

 

Pfff. Je ne pense pas que, comme les femmes de ma famille l’ont dit et répété, qu’ils cherchent forcément une assurance-lessive/ménage/petits plats. Tout le monde peut se démerder, en l’occurrence, de nos jours.

 

Mais quoi alors ?

 

Chépas. Suis pas sociologue. Ni spécialiste de la relation de couple…

 

Mais j’ai eu sacrément envie de commencer à faire un sérieux ménage chez moi, histoire de préparer mon passage à une autre vie ; professionnelle, d’abord. Vu que j’ai enfin obtenu le droit de payer encore 140.- pour obtenir mon beau papier du brevet fédéral de formatrice d’adultes en … février ! Ben je vais défricher le terrain.

Ça m’a pris un dimanche, même pas de repos, puisque j’avais travaillé le matin… vers les 16 00, j’ai rampé hors de mon canapé-lit, et empoigné les lingettes de ménage que j’avais eu le réflexe prometteur d’acheter l’autre jour.

J’ai commencé par ma chambre ; CD dépoussiérés, crédence basse et lit tirés en arrière, aspi à fond, misère, entre mes cheveux et les poils du chat qui se cachent loin loin loin au moindre courant, j’ai débusqué quelques jolis tas.

Mes bouteilles d’eau minérale vides qui avaient roulé hors d’atteinte, hop, dehors. Les mouchoirs que j’utilise en nombre effarant vu mes sinus bouchés à l’année, hop aussi.

Changé le drap-housse qui agonisait : le trou fait par le frottement de mon talon gauche quand je me remonte dans mon lit allait s’élargissant, ça craquait un peu plus loin chaque nuit quand je rallongeais les jambes, ou alors je me retrouvais carrément la cuisse engagée entre le dit-drap et l’alèse.

La sueur me coulait du front… alors je me suis dit que ça allait le faire pour le moment.

Là, je sèche debout après une rapide douche, et je vais retourner m’allonger, déjà mal au dos. Et siffler ma demi-boutanche de Badoit. Na.

 

Et ça suffit pour aujourd’hui.

 

Gentiment, de l’ordre, de la netteté… histoire de dégager les perspectives, et la suite.

 

Ya pas que le boulot dans la vie.

 

 

Aujourd’hui, Noël. Le Nick ronfle encore à l’étage, je me marre d’entendre le clapet de la portière des chats claquer régulièrement, et JeanCaramel rentrer à toute bombe comme s’il avait un diable au trousses.

Je passe le week-end ici finalement ; j’avais prévu de ne venir qu’aujourd’hui, mais le Nick avait embrouillé ses dates… donc hier en fin de journée, nous voilà les deux à emballer nos cadeaux, à terminer nos achats en ligne.

Au milieu du souper-quatre-heures, il me lance tout-à-trac « Petit ou grand » ? Je réponds « Petit », et je reçois un paquet contenant « La nuit des temps » de Barjavel, un gros clin d’œil entre nous. Puis le « gros » m’échoit : des enjoliveurs pour ma petite Hyundai toute cabossée par sa précédente propriétaire et quelques manœuvres hasardeuses de ma part… autre clin d’œil.

Je n’avais pas trouvé de cadeau opportun pour lui et ses gosses, alors on a cherché les trucs qui feraient plaisir aux uns et aux autres.

 

On cause ensuite romans français de SF, je l’aiguille sur Joëlle Wintrebert, et en particulier « Les maîtres-feu » et « Le créateur chimérique »… la veille, je lui avais envoyé le lien pour écouter le « Cantus In Memoriam Benjamin Britten », un petit chef-d’œuvre de canon lancinant, à l’apparence déstructuré mais si prenant que ça m’a foutu les frissons.

 

Les petits cadeaux qu’on se fait à l’année comptent plus que ceux faits ce jour-là. Découvrir des faces cachées, des nourritures pour l’esprit et l’âme, échanger…

 

Côté boulot, agacée par les messages du chef qui me rognent progressivement une dizaine de jours de travail entre novembre et décembre, je me suis annoncée libre dès janvier auprès de mes deux agences favorites.

Et je sens monter une bonne envie de postuler pour des places de formatrice auprès de diverses institutions de réinsertion professionnelle, j’en ai repéré quelques-unes, aussi bien pour faire acte de candidature spontanée, que pour répondre à une offre.

Je ne sais pourquoi je retarde le moment d’envoyer le sésame qui me fera obtenir par retour de courrier la preuve de l’obtention de mon brevet… c’est comme si j’étais en train de doubler le Cap Horn, dans la houle proche des quarantièmes rugissants – j’avance, je recule, ambivalence devant un changement tellement attendu, pourtant. 15 ans pour faire un virage indispensable, et je sens que j’avais des deuils à faire, superposés en mosaïques et comme un mikado ; quelle écaille soulever sans causer de dommages à l’intégrité en train de se construire en-dessous… comme ces membres ulcéreux que je soigne. C’est bien ça : car j’ai fini par mettre au point une méthode personnelle parallèle aux protocoles de pansements : nettoyer la peau, la vaseliner pour faire partir les peaux mortes, ça vient tout seul. Patience dans l’azur. Consolider ma sortie ; besoin aussi d’être pleinement rassurée sur ma maîtrise professionnelle dans mon premier domaine d’infirmière. Je veux dire, de quitter non pas par dépit comme en bien d’autres occasions, mais solide dans mon expertise, renforcée par des expériences positives, connaissant assez exactement la place que je peux encore occuper dans la folie que sont devenus les soins à domicile, au sein du réseau qui a franchement viré gayouf dans son entier. Savoir intimement que je ne peux plus fonctionner dans une telle toile d’araignée si je veux me respecter ; donc prendre mon virage avec pleine conscience.

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18 novembre 2016 5 18 /11 /novembre /2016 17:31

 

 

Bon. Me voilà rescapée de la Fête des Morts mexicaine et d'une semaine de dingue droit derrière, avec ma hanche qui me fait couiner de douleur. Chouette au demeurant, la Fête, mais pour embrayer sur une semaine de délire complet à remplacer la fameuse collègue aux pives, et qui avait accumulé assez d’heures supp’ pour reprendre carrément sa semaine à 80 %.

 

Et puis il y eu ce vote de la honte, outre-Atlantique.

 

Même s’ils sont 200 000 de moins à avoir voté pour le clown que pour la dame, elle perd quand même, avec leur découpage électoral plutôt zarbi.

Ça va être le jour des fous toute l’année pendant 4 ans…

C’est arrivé un jour de merde maximale au taf – j’ai perdu les pédales à en gueuler de rage devant la planificatrice par deux fois, devant les interventions de notre chef d’équipe ; il est à 700 m. de l’antenne, et pense régler des problèmes, alors qu’il en crée de nouveaux. C'est pas sa faute... mais s'il était dans les mêmes locaux que nous, ça n'arriverait pas.

J’avais besoin ni de ça, ni de cette catastrophique nouvelle de là-bas au delà de la Grande Eau.

 

Au final, comme dit une journaliste cynique… Onc’ Donald n’est pas à l’abri de la rédemption. Et puis ce qui aide un chouya, ce sont les diverses manifestations de protestation devant l’élection de ce bouffon raciste et plein aux as.

 

Sinon quoi ?

J'ai médité sur mes deux crises de colère au boulot à cause de l’extrême fatigue cumulée, et leur cortège d’attitudes sans bienveillance de ma part. De manière générale, j’ai regretté toute la semaine, auprès des autres membres de l’équipe, d’avoir été sèche et expéditive. On me comprend, on est cool. Il n’empêche : je mesure très précisément combien les filles peuvent se sentir à bout de ressource, quand elles carburent seules, puisque je remplaçais cette semaine celle qui avait tant d’heures supp’ à rattraper. Ensuite je serai là plutôt en sureffectif momentané, comme prévu, pour faire en somme infirmière de terrain et co-responsable opérationnelle.

 

Ma colère vise le système, qui pousse les gens à bout. Je lutte avec mon impuissance...

 

Revenons à la Fête : Nick et sa progéniture sont venus, ils ont aimé décorer des têtes de morts en plâtre, me bricoler une coiffe de Catrina, se saper de circonstance et se maquiller (sauf la môme) ; manger des spécialités, voir l’autel des morts.

Je m’étais fait une superbe tronche de cadavre avec des fleurs. Nick était en Catrin, complet-veston, très classe.

 

Tout en lui bricolant un visage-tête de mort, on a devisé un peu gravement sur sa relation avec ses gosses – ce qui en lui provoque de l’auto-dénigrement (chez eux), et qui le met en pétard par effet rebond. Plus tard, je lui ai mailé mon ressenti, qu’il les apeurait ou les importunait avec son assurance et ses exigences. Le petit se rétrécit comme une peau de chagrin, la grande l’envoie péter. Avec comme conséquence des engueulades assez raides, j'ai de la peine à assister à ça, ayant vécu un rapport similaire avec mon propre père.

Deux jours plus tard, son loupiot lui disait en effet clairement qu’il lui faisait peur… j’avais eu le temps de dédicacer à Nick mon livre-cadeau, en y glissant gentiment qu’il était pénible à force de tout savoir et de sembler si sûr de lui.

 

Bref, j’avais bon sur le mood du gamin dans ces moments-là. Et j’ai vu mon pote faire une belle prise de conscience quand il a percuté ensuite que ce qui le faisait déraper en rogne, c’était de savoir que le môme allait régresser dans son autonomie auprès de sa mère tout le week-end: père et fils voient bien tout le boulot à faire (comment, c’est une autre histoire…)

Nick se demandait s’il devait écrire à son ex pour lui demander de changer de méthode avec le rejeton, sachant parfaitement qu’elle allait l’envoyer chier, direct ou en actes. Donc peine perdue, et mise en échec programmée.

 

Je lui ai suggéré ensuite, toujours par mail, de commencer par donner à son fils l’autonomie de décision, c’est-à-dire de demander lui-même à sa mère de le laisser se démerder. Pas de triangulation… donc au moins pas le rejet de l’eau du bain avec le bébé.

S’il veut que son crotchon devienne autonome, faut la lui laisser lui-même d’abord. Donc c’est au petit de décider du moment et de la constance avec laquelle il va lui demander ça à sa mère – le gamin est parfaitement au clair sur le fait qu’avec elle, sur le plan où son père veut le faire progresser, il perd ses acquis.

 

J’ai à peine fait signe cette semaine-là, trop KO. Mais l'autre samedi, proposé par SMS de venir leur faire à souper – je m’étais jurée de ne rien branler le week-end et m’en réjouissait à fond - mais juste ça, ça m’aurait fait plaisir. Comme il me répondait "pas la peine puisqu’il était sans enfants pour le week-end", je lui ai proposé de choisir entre solitude et compagnie bienveillante. Il m’a répondu « plutôt solitude » - j’apprécie la franchise, tout en devant gérer un léger sentiment de rejet qui appartient à d’autres comptes ; droit derrière il m’a demandé de quoi moi j’avais besoin. J’ai répondu « entre deux, compagnie mais silence dispo, ressourcement méditatif, hugs et bisous ». Donc il m’a renvoyé plein de hugs et de bisous. Par SMS.

 

On fait ce qu’on peut, mais des fois je me dis que l’on peut trop peu.

 

On fait du chemin ensemble, je le présente comme « Nick » aux gens. Et le terme le plus proche que je peux utiliser à son égard, c’est « compagnon ». On partage le pain parfois, la route aussi…

 

 

La relation a changé en huit ans; dans sa vie j’ai vu passer deux femmes, une relation de 4 ans en même temps et après celle avec son ex-épouse, et se séduire tout seul en hébergeant 5 mois une femme chancelante et touchante, jolie comme un cœur. Tout ça en manifestant son désarroi en tant qu'homme devant les femmes.

On est passés de la même longueur d’onde sur bien des points, puis de collaborateurs dans le projet HEIG, puis d'amie proche à qui il confie ses enfants ici et là, pour finalement en arriver à dormir souvent sous le même toit, et partager le quotidien un peu tout l’été.

C’est seulement depuis ce printemps que quelque chose de fondamental a changé pour moi. Je me tiens toujours à distance du Dom-en-scène, du musicien charismatique devant lequel les filles les plus équilibrées se mettent à battre des cils. Je me méfie toujours de ce côté-là de lui quand je le perçois, que ce soit à cause de mes propres projections ou d’autre chose.

Le fait est que tout en étant très bien toute seule, je m’aperçois que le côtoyer plénifie quelque chose ; j’aime faire les courses et les expéditions en France avec lui, aller faire à manger à la petite famille, apprivoiser la grande, participer à l’éducation du loupiot un tantinet. Je me fous de chialer devant lui en te disant que j’ai eu mal de ses propos, tenus sans même en avoir conscience.

 

J’aime entendre qu'il ne dit presque jamais « je t’aime » - j’ai tant de peine moi-même avec cette locution-là, si galvaudée - j'apprécie quand il me livre sa façon de voir les choses, lorsqu'il peut être authentique; ça tombe bien, il me dit qu'il peut l'être avec moi.

Son amour se manifeste en actes, OK. Mais il faut avoir une certaine force de divination pour le décrypter ! Visage impénétrable la plupart du temps ; capable de jeter un cadeau à la figure… faut s’accrocher. Il y a en lui une certaine arrogance inconsciente, doublée d'une absence de peur... le tout couplé à une tristesse immense (je diagnostique en fait une incapacité à se mettre en rogne - ça suffit pas de se tatouer sa colère sur le poignet, il faudrait le regarder plus souvent pour penser à la vivre).

On est souvent dans la gravité plutôt que la légèreté. Je me sens pourtant connectée avec quelqu’un de rare et de précieux.

 

J’ai de la peine à décrire exactement ce que c’est, une forme d’amour inédite – ça ne rentre dans aucune case connue. J’aime le prendre aux bras, lui gratter le dos, entendre ses ronronnements de contentement, m’occuper de soigner son visage quand la souffrance s’y manifeste en y séchant littéralement, comme s’il essayait d’éliminer une couche de peau malmenée par les événements.

J’aime la confiance qu’il me manifeste, son écoute hors-pair (tempérée de non-reformulation, ça il va falloir que je la lui apprenne), sa perméabilité aux éclairages qu’il réclame. Je fais un bout de chemin étonnant avec lui, depuis que je côtoie plus le Nick des profondeurs que l’image que j’en avais jusque-là et qui me brouillait la vue.

 

J’aime avoir conscience aiguë que la tentation d’ouvrir un livre de comptes est présente, et arriver à éviter de lui faire payer les factures que j’ai avec d’autres hommes ; dont le défaut était d’être des hommes, principalement. J’aime repérer quand je suis en danger de lui coller un archétype gênant, et pour ça il me semble que le simple fait de l’avoir en face de moi et de me souvenir du bonhomme des profondeurs me l’évite.

 

Mais je me suis repliée sur mon environnement ces derniers jours: il avait trop eu besoin de moi pour des urgences, il est trop resté silencieux devant des choses dites et faites qui l’embarrassent certainement. Et la proximité familière a pour conséquence, je ne sais pourquoi, que des pointes peuvent partir de part et d'autre. J'aime pas ce délitage du respect.

On joue sur le fil du rasoir en ce moment, et je ne vais pas me charger de son fardeau.

 

J’attendais qu’il se manifeste pour lui dire que je viendrais désormais sur invitation, au lieu de devancer l’envie de se voir en proposant de venir faire à manger - une offre difficile à refuser, surtout pour un père de famille surchargé.

 

J’avais besoin de retrouver mes marques. Je ne pensais quand même pas qu’il oublierait mon anniversaire – pur hasard s’il m’a envoyé par SMS un bisou et une pensée ce même jour.

 

Mais d’autres m’ont fêtée, Flo m’a invitée à un petit apéro avant l’Aquagym hier, et avant-hier on est allées avec ma sœurette nous taper une selle de chevreuil au Popu, avec garniture goûtue de saison… je lui ai offert la station Bluetooth achetée sur Internet via Nick, et dont je n’ai pas besoin finalement – elle si, elle vit sur trois étages.

On fait nos comptes avec Frangine : plus que 7 ans avant la retraite pour elle, 8 pour moi.

On numérote nos abattis ; moi j’aimerais me casser le col du fémur droit pour qu’on me pose une prothèse de hanche sans me forcer à perdre les kilos qui gênent les anesthésistes, et que je reprendrais allégrement avec un malus en plus. Sans moi, fouchtra. Dans la famille, on calcifie et on minéralise nos soucis, même mon neveu tout juste trentenaire n'y échappe pas.

 

Un sacré mélange de drôles d’idées, s'pas?

 

 

Je continue en solitude ce week-end - une retraite nécessaire pour affronter les retombées de ce que je souhaite le plus au monde à mon cher pote: ne plus avoir besoin de moi. Encore l'autonomie... je me reprends mon concept en pleine poire, et c'est aussi instructif ainsi. On peut pas vouloir se libérer du syndrome de Batman, et se lier avec un homme sans épurer certains vieux fantômes.

 

Mais ce trip de n'avoir ni attente ni nostalgie, c'est juste durcir un besoin de ne pas souffrir en mettant un bouclier d'idéalisme. Tout autant que mon propre fantasme: se libérer des besoins, pour ne se fier qu'à ses envies. Je trouve le mien plus crédible.

Qui peut se targuer de n'avoir ni attente ni nostalgie, sinon en sublimant le tout par la spiritualité? Mais accepter d'en avoir, juste parce que c'est humain, et s'y frotter, en pleurer, ça me semble bien plus réaliste; et bien plus sain.

 

Lundi: les gens sont à cran, c'est palpable; erreurs, perte de maîtrise. Ou alors ils se défendent soit en devenant aigres, soit en venant faire chier margot avec une histoire de semainier à introduire, comme si c'était vital, alors qu'on se débat comme des mouches collées sur la confiote avec une sonde urinaire qui se bouche aux 5 jours.

 

Le seul truc que je connais pour ce genre de blèmes, c'est un rinçage de vessie. Bordel, c'est la 5 ème sonde qui se bouche en 3 semaines, pourquoi ça doit être moi l'intérimaire qui prends le téléphone pour demander au médecin une prescription de ce soin? Putain, merde, j'ai appris ça pendant mon école d'infirmières, et ça fait plus de trente ans que je suis diplômée...

 

Priorités, priorités. Faudrait arrêter de déconner. Au cul, le semainier.

 

 

 

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29 octobre 2016 6 29 /10 /octobre /2016 11:25

Me voilà dans un conflit de loyauté, du moins en apparence.

 

Au terme de quelques remplacements dans une unité-antenne de soins à dom’ fraîchement ouverte dans un bloc d'appartements protégés, je découvre bug après bug.

C’est un peu normal, le matériel n’est pas toujours au rendez-vous, il faut prévoir plein de petits détails ; déjà que plein de petits détails, justement, ne collent pas avec l’ancien système…

Des boîtes à clé dont le code est faux ; et qui par ailleurs est trop universel pour être sécure.

Des aguillages de noix sur bâton, comme le fait de devoir se servir de cette clé pour ouvrir une porte d’immeuble, mais de devoir coincer son sac de soins dans ladite porte, pour aller reporter trois blocs plus loin la foutue clé dont une collègue pourrait avoir besoin dans l’intervalle. Pour revenir ensuite trois blocs plus loin et poursuivre ma tournée.

 

Des choses en somme qui peuvent et doivent être ajustées.

 

Mais… la collègue qui reprend le montage de cette unité, au vol, mélange allègrement fautes personnelles et flou artistique des débuts.

Me demande de lui faire une liste des choses à corriger, sans passer par la voie normale, prévue pour déléguer le règlement des problèmes à la référente – une transmission clinique par l’application qu’on utilise pour réguler les soins, et atterrit dans le panier de réception du responsable d’équipe, qui retransmet ensuite à la référente des dossiers…. qui se trouve justement être cette fille, qui remplace les deux référentes (une en vacances, l'autre... je ne sais pas - mais de toute façon les deux à temps partiel). Remplaçante qui assure soit la consultation au sein du bureau de la même antenne, soit des visites comme moi, et souvent doit jongler avec les rares temps morts que lui laisse la consultation pour régler ces foutus problèmes qui transitent par moi, puis par le responsable d'équipe, pour être réglés. Complexe, hein? Déjà que pour vous le décrire, je sue; alors pour que vous le compreniez, c'est sûrement pas de la tarte.

 

J'en suis venue à penser qu’elle me demande de manière implicite de couvrir ses erreurs, en fait. Certaines compréhensibles, comme un rafraîchissement de page de l’application, qui ne se fait pas malgré son intervention suite à ces retransmissions (la technologie est fragile, quand même). D’autres, plus conséquentes, comme de corriger une médication sans se référer aux ordres médicaux mis en pièces jointes, simplement parce qu’elle a un médicament à la place d’un autre dans les réserves du client; toutefois, en vérifiant par téléphone au médecin ce qu'elle pense être juste. Je m'étonne qu'elle n'ait pas encore capté que seul un ordre écrit est valable... ne serait-ce qu'histoire de se protéger. On en est là: se protéger.

Au passage, le temps manque pour corriger toutes les petites remarques caduques qui entravent encore la bonne marche du service ; comme de repérer l'inutilité d'acheminer une balance chez un client pour le peser, alors qu’il est de notoriété publique qu’on ne peut le peser avec cette balance, qui ne va que jusqu’à un nombre de kilos standard. Or si un ordre médical est donné de surveiller ce poids, pourquoi ne pas soulever le lièvre en faisant une transmission clinique pour évoquer la nécessité d’informer le médecin qu’on ne peut surveiller ce paramètre ? Se protéger, toujours la même idée. C'est vrai qu'elle devrait elle-même prendre le téléphone, au final. Alors elle essaie de corriger le tir sans que le responsable ne s'en aperçoive. Mais si elle fait tant de fautes elle-même, je comprends qu'elle ne fasse plus la différence entre cacher ses erreurs et mettre en évidence ce à quoi la situation l'accule. Visiblement, le système déconne: une visite a sauté parce qu'elle n'était pas mise au planning, et comment cela peut-il arriver sinon par erreur de programmation? Donc faute humaine? Faute de programmation, ou oubli de la planificatrice? Qui elle-même n'est là qu'à temps partiel, ou en vacances, donc son taf est repris par une planificatrice qui est à distance.

 

De plus je la vois trier de bizarres priorités en me les déléguant … comme de prendre du temps non-prévu, mais qui devrait faire l’objet d’une planification, pour aider un client à trouver un médecin moins difficile à atteindre que le sien - mais comment je justifie ça? Elle pense que comme le client aura déjà fait ce qu'on doit venir contrôler, on aura du temps pour chercher un médecin pendant cette visite. Elle semble trouver normal de consulter ses plannings la veille de rentrer de congé... mais c'est pour se faire un programme non-officiel de choses à faire en plus du reste… elle s’épuise à prendre seulement un quart d’heure pour manger son pic-nic sur le coin d’un bureau, sans opérer la nécessaire coupure de midi… et finit à point d’heure, crevée et démultipliant les conneries supplémentaires. Il n'y a même pas de cafétéria disponible pour réchauffer un repas ou se faire une boisson chaude, ou juste poser son popotin quelques minutes.

 

Ce tableau met en évidence que selon des règles tacites et pour protéger la situation, cette fille et les clients, je devrais trier dans ces transmissions cliniques ce que je vais traiter comme infirmière de terrain remplaçante déléguant systématiquement, donc quelque part informant le responsable d’unité de tout ce qui ne joue pas, parce qu’elle ne peut pas être sur tous les fronts… et ce que je vais traiter en collègue compatissante rattrapant au vol les bêtises de ma collègue en exerçant dans l’ombre un semi-rôle de référente, non-clarifié avec les RH, en ces temps troublés de début d’unité.

 

Pire encore, au fil des échanges avec le responsable d’équipe qui est à distance, je mets en évidence des erreurs commises par l’unité de base – sachant pourtant très bien qu’il est inévitable que ces bugs surviennent : ce job comporte tant de choses, de détails auxquels penser, dans un contexte de manque de personnel chronique et d’ores et déjà signalé aux RH, que cela ne peut qu’arriver. J'ai l'air de quoi, moi... la grande délatrice justicière... exactement ce que je ne veux plus assumer, en pleine conscience et depuis deux ans.

 

En appelant le responsable d’équipe pour proposer mes services de personne apte à corriger dans l’application ce qui doit l’être, parce que pratiquant cette application régulièrement… mais démunie d’identifiant et de mot de passe qui me permettrait de le faire… j’ai semble-t-il attiré son attention sur des erreurs consenties en entente d’équipe, car tout le monde connaît certains détails mais les thésaurise... et mettant finalement ces mêmes équipiers en difficulté, non pas parce qu’elles sont commises (personne ne meurt de tout ça) mais parce que ça dévoile à quel point le système est bancal, en comptant sur trop peu de gens pour trop de choses à traiter, et nécessitant finalement des visites en semi-urgence, en plus de ce qui est prévu, pour corriger in extremis des erreurs idiotes, résultant d’une situation qui empêche tout le monde de sortir le nez du guidon. Avec une fois ou l'autre, je pense, le risque de sortie au grand jour d'une grosse connerie qui amènera quelqu'un aux urgences. Déjà que ma dernière transmission a fait mettre le doigt au responsable d'équipe, sur la médication d'un client, qui précarise ses fonctions métaboliques en le sous-traitant!

 

La semaine prochaine, il n’est pas prévu que je travaille là-bas, les deux référentes habituelles qui gèrent la consultation parallèle à l’unité seront à nouveau là – elles pourront reprendre le fil… mais avec le danger soit laisser des erreurs se perpétuer encore, soit de s’épuiser en bossant 10 h par jour parce que prenant toujours plus sur elles-mêmes ; au point de se trouver devant le dilemme stupéfiant de devoir choisir entre faire le boulot supplémentaire... ou prendre une pause, cumulée avec l'expédition consistant à aller se chercher quelque chose à manger à un quart d’heure à pied, pour tenter de faire d'une pierre deux coups: la ventilation du cerveau nécessaire pour reprendre le collier, et l’acquisition d’un pic-nic froid. Mangé en marchant sur le chemin du retour.

Bref, je retrouve une situation bien trop connue : se foutre en l’air en s’occupant d’autrui, et pour finir risquer sa place à force de vouloir tout faire sans en avoir les moyens.

 

Rien de ce qui est nécessaire pour faire la job n'est pleinement en place: cahier des charges flou, insurmontable ou les deux / outils défaillants, et encore heureux s'ils sont disponibles (je fais comment pour trouver le portable sur lequel on est censé pouvoir m'atteindre, si aucune de ces trois dames n'est présente?) / reconnaissance de statut, et là, on est les quatre dans une brume assez pénible.

 

A moi de prendre mes distances, et de faire un maximum sans m’épuiser… et pour les remplacements à venir,je vais devoir dire, quand on me rappellera pour pouvoir redonner des heures supplémentaires aux collègues (ha ha), que ça ne me va pas de m’arrêter trois heures au milieu de la journée, pour finir à une heure qui m’empêche d’aller à l’Aquagym, alors que ma hanche en a foutûment besoin. Entre ça, ou manger sur le pouce en marchant ou en tapotant sur un clavier, je ne vois pas de différence fondamentale : c’est une atteinte à la vie privée, et une captation d’heures déguisée.

 

Féchié d’être con. Et d’être infirmière, franchement.

 

En plus, la collègue qui cumule les erreurs est dans le même cas que moi : elle a abandonné un poste de référente parce que là, ce rôle montre à quel point c'est devenu une galère monstrueuse avec l'introduction d'une technologie censée, justement, minimiser les risques d'erreurs – tout sauf un exemple.

Mais alors qu'en optant pour du travail d'intérimaire, j'ai pris les moyens de ne plus m'embarquer qu'en spectatrice impuissante au lieu de rester actrice participant aux conneries, voilà que la vie me ressert la même caque : je vois mes collègues carburer au-delà de leurs forces, en se préparant un méchant burn-out, assorti ou non d'un gros bug de prise en charge qui les mettra sur la sellette...

Car c’est vite vu: on ne cesse de recommander aux clients de freiner, aux proches aidants de penser à eux, de ne pas adopter de comportement qui les mine tout en ayant l’air d’être le meilleur et le mieux investi… mais nous-mêmes on se retrouve à faire juste le contraire.

Bonjour les cornettes sans Jésus en pool de soutien !

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14 octobre 2016 5 14 /10 /octobre /2016 18:46

 

 

Les boules, avant-hier en rentrant d’une mission d’une demi-journée dans les hauteurs du pays.

 

5ème  (et dernière, quant à moi !) matinée dans un service de soins à dom, rejoint au prix d’une heure de trajet à chaque fois, et pour un demi-salaire. Le pompon : la neige au Mollendruz, donc deux dérapages semi-contrôlés tout en réalisant que plein de bagnoles étaient arrêtées pour chaîner.

Décidément, là il était déjà clair pour moi que pour la période d’hiver, je ne foutrais plus les pieds là-haut. Manquerait plus que ma teuf-teuf devienne inutilisable, c’est un support indispensable de mon gagne-pain.

 

Et en fin de matinée, le truc insurmontable… c’est-à-dire un court entretien avec une des responsables d'équipe de l'endroit - où je suis retournée dépanner bien que n’étant pas chaude pour y aller.

Motif de l’entrevue: pourquoi, alors que je suis prévue pour une tournée de 4 heures, j'ai fini, 3 jours sur 5, une demi-heure à 45' en retard? C’est qu’il faut justifier ensuite auprès des RH ce surplus d’heures à payer…

J'étais en rogne qu'elle me sorte ça: qu'elle ne voie pas elle-même ce qui pèche dans leur organisation, ça m’atterre de la part d’une supérieure hiérarchique!


Je me suis concentrée pour lui répondre, précisément et avec calme: mes temps d'intervention après des gens respectent la durée prévue, elle peut regarder mes rapports d'activité - je suis organisée et précise. Ce qui me met en retard, c'est de parfois chercher ma route pour aller chez les gens, ça me prend un moment de plus que si je savais exactement où je vais (NB : les noms des rues sont notés une fois sur deux en périphérie, et pour voir les numéros, souvent… makache).

Et puis je lui a fait remarquer que les documents qu'on me tire le matin sont disparates et vagues: je dois faire tout un travail de déchiffrement en ouvrant les dossiers avant de partir, pour être sûre de ce que j'ai à faire, et à réunir au CMS comme matériel avant de partir.


Elle a donc découvert successivement:

- que les documents qu'on remet aux intérimaires ne sont pas les bons, je lui ai montré lesquels permettraient de ne pas s'attarder au bureau le matin plus que nécessaire. Pas commenté, mais signalé que l'organisation faîtière désignait un de ces documents comme le seul adéquat pour les intérimaires et les équipes, et ceci depuis environ deux mois. Elle tombait des nues...

- leur organisation est assez différente de la plupart des autres antennes, j'ai perdu du temps à comprendre ce que je devais faire et ne pas faire!
  Ailleurs, on me demande de faire aussi des soins normalement attribués à des auxiliaires et des assistants; chez eux, jamais dit-elle (mon œil, mon planning en témoigne)... ben voyons. Sur ce point je n'ai pas épilogué, cet auto-centrisme me gonfle. Et puis leurs petits cœurs sur le planning, qui renvoient à des petits papiers dans une boîte pour expliquer ce qu'il faut prendre avant de décarrer en tournée, c'est spécial... elles pourraient rentrer le commentaire de manière à ce qu'il sorte directement sur le document des tournées. C’est trop complexe, et toutes les antennes fonctionnent dans leurs propres complexités, en plus.

- par ailleurs, je lui ai fait remarquer que mon plan du jour ne mentionnait pas une prise de sang et un acheminement au labo de l'hostio, avec attente à la réception pour tirer les étiquettes... 30' qui ne figuraient pas au tableau. En plus j'ai dû glander un moment au point de départ, le matos de la prise de sang étant incomplet.

- l'époux d'une cliente m'a demandé de le coacher pour la préparation des médocs de sa femme, 20' de plus, imprévues, mais il fallait le faire hier car aujourd'hui le couple part pour un mois dans leur famille à l’autre bout du monde... et la dame, diabétique et schizophrène, a une tripotée de médocs à prendre, avec certains dosages à calculer suivant que les boîtes sont des génériques ou des marques.


Dans ces conditions, elle pouvait être contente que je n’aie que trois-quarts d'heure de "retard"...



Bref, tout ça pour dire que je lui ai expliqué point par point ce qui cloche dans leur boulot de préparation des tournées. Elle a trouvé ça intéressant et constructif.

Je pense juste avoir été un peu véhémente dans mes explications, tellement j'étais révoltée de voir qu'on m'accusait, dans le fond, d'être lente et de coûter trop de fric…



Quand bien même, j'ai pesté par devers-moi sur le chemin du retour, 60' à râler dans ma bagnole. Une fois calmée et à la maison, j'ai appelé l'agence intérimaire pour dire que je ne monterai plus là-haut, surtout pour des demi-journées. Parce que je supportais mal de voir que des supérieurs hiérarchiques aient tellement le nez dans le guidon par peur des RH, parce qu'obligés de justifier les dépassements de temps, qu'ils n'ont plus loisir de réfléchir à leurs arrangements internes - ici, en bon vaudois, on en dirait que c'est "aguillé comme des noix sur un bâton".

Au passage : l’autre agence intérimaire, celle qui commence par un « M » et finit par un  «  r », eh ben ils ne se prennent pas pour la queue de la poire : c’est une perte de temps que de répondre pour eux aux mails des collaborateurs qui leur demandent pourquoi il y a moins de missions ces temps, histoire de pouvoir se positionner. J’entends, par là, me décider si je reporte mes efforts sur le concurrent… 5 sur 5, Monsieur Fabrice, à la première occasion je vous pisse à la raie.

 

 

Maintenant, chapitre Nick.

Sa soirée d’anniversaire a été un succès, sa fille s’est donnée à fond et a reçu moult compliments. J’ai précisé ensuite à Nick par mail que je ne m’étais pas contentée de le tenir loin de la maison et de préparer des pâtes à l’aigre-doux de crevettes, une tuerie dont les invités ont repris deux fois. Réponse tardive mais qui me soulage d’un poids : termes chaleureux et gratifiants.

 

Il reste un autre problème à régler : il a subtilement changé de comportement envers moi devant le couple accueilli, comme s'il avait été en représentation. Un petit gag sur ma place dans cette soirée… et qui ne m’a pas convenu : renvoyée à ma place de cuisinière, devant les invités. On n’avait plus cette complicité qui fait le sel de la relation, il était concentré sur lui-même, se raconter - comme quand il chante, quand il est en public. D’ailleurs c’est un truc qui m’a toujours dérangée, au point que je déclinais toujours ses invitations à ses concerts. Je ne veux pas être au service de son ego. De son moi profond qu’il découvre, oui, par contre. La seule fois où je l’ai vu chanter, c’est lors de l’anniversaire de sa fille, quand elle a eu 9 ans : il avait des musiciens à son service, c’était une toile de fond sympa, j’avais passé une super soirée à faire connaissance avec plein de gens assez marrants, divers – j’ai rigolé toute la soirée avec deux gays en couple, on était tassés à trois dans un hamac de jardin.

 

 

L'ego, pour moi, c'est savoir ce qu'on a sous la pédale. L'estime de soi, qui se base préalablement sur l'estime de la part des autres (voir la pyramide de Maslow), peut être faible, à l'état d'ébauche, malgré un ego bien dimensionné.

Si l'estime de soi est affaiblie, l'ego risque de prendre la place... et les relations se faussent, se précarisent: être sûr de soi, si ce n'est pas tempéré par la prudence qu'on développe en même temps que l'estime de soi, ça fait souffrir. L'arrogance n'est pas loin - là c'était de l'insolence. 

 

Mon hypersensibilité s’est mal accommodée de ses plaisanteries et attitudes, et je me suis tassée en me disant que je remettrais ça sur le tapis ensuite, après tout c’était sa soirée.

 

 

Donc mail hier pour lui demander de recauser de deux-trois choses, question communication, qui me prennent le chou et doivent sortir avant qu’il parte avec ses gosses en vacances une semaine.

 

Je suis allée le voir, sur son invitation. Peu de temps pour causer, les minots étaient dans les parages.

 

Pu lui dire que ses propos m’avaient poignardée, en eux-mêmes et parce qu’il l’avait fait devant ses amis. Il a reconnu son occasionnelle bourrinitude, héritage paternel… et aussi sa prise de distance, sans pour autant entrer en matière sur cette dernière. Il a juste évoqué combien cela lui était étranger de fêter son anniversaire, alors là, sous le coup de la surprise...

J’ai un peu pleuré, on s’est pris la main, puis aux bras.

 

J’ai accepté son invitation à souper, et pendant qu’il montait un système de fixation pour les BMX en prévision du week-end (concentration de fous du petit vélo en France), j’ai fait réviser à son galopin la grammaire du test du lendemain. Avec en prime envoi du gamin dehors, s’oxygéner les neurones en bécane 5’, histoire de pouvoir terminer le chapitre en question un peu plus frais !

 

On a retrouvé notre petite ambiance de famille.

Je suis retournée chez moi après souper, besoin d’être seule. Ce matin, il m’a tirée de mon lit avec un téléphone pour me remercier de la confiance que je lui manifeste en venant parler avec lui ; les conversations de merde qu’il avait avec son ex, via « What’s App », où les comptes se réglaient on-line sans qu’ils arrivent à se reparler le soir, je n‘en veux pas ; et sur ce point, il me suit.

 

Mais comme je n‘avais pas pu aller plus avant dans mes interrogations, je lui a mailé aujourd’hui un petit speech sur la différence entre l’ego et l’estime de soi ; sa déroute sur la question de « comment être un homme devant les femmes », en faisant le lien avec sa tristesse et la manière dont elle pouvait ressortir dans le genre de propos qu’il m’a tenu devant témoins l’autre soir… et aussi son charisme, qui lui fait friser le code, ou carrément mettre les pieds dans le plat.

 

Et puis j’ai fait une super-sieste, soulagée. On dort bien, le cœur allégé.

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16 septembre 2016 5 16 /09 /septembre /2016 21:42

 

 

Pluie, orages, chat mouillé.

La pression se relâche au taf, on me donne du temps administratif pour passer la main à la fin du mois, et même un peu sur octobre, pour boucler ce CDD.

L’expérience est riche, j’ai appris à mobiliser mes connaissances pour mener des entretiens dits de soutien, de confort, thérapeutiques… et d’abord, à les différencier. Et aussi, à solliciter les personnes formées en psychiatrie pour m’éclairer sur certains points, comme celui-ci : la personne qui envisage sérieusement de se suicider ne se projette pas dans le temps, donc pour différencier un réel risque et une sale passe, j’ai un point de repère.

 

En tant que personne, pour moi le suicide reste une affaire privée et respectable. En tant que pro, je dois signaler mes doutes.

Donc je signale.

 

Les feedbacks sur mon travail se multiplient, après les compliments d’une des infirmières en psy et le retour sur mon calme en situation de crise de la part de la grande cheffe, voilà qu’aujourd’hui c’est la responsable opérationnelle qui me gratifie ; elle n’avait pas capté que j’étais là provisoirement, quand elle a compris, elle a tiré une drôle de tronche tout en me disant que sur le début elle se demandait sékissezozo-là (succéder en plus à ma collègue Laetitia, c’était pas gagné…) et qu’ensuite elle avait apprécié la collaboration, mes avis nuancés, mes compétences. Je lui ai dit qu’en effet, j’avais senti le changement d’attitude après quelques semaines. Plusieurs autres collègues et ma responsable de secteur m’ont dit que c’était bien agréable de bosser ensemble, question relais des infos et engagement.

 

Je vais les regretter.

 

Tout en déposant un dossier aux RH, pour tenter ma chance comme évaluatrice RAI là-bas – un poste à 40% se libère, et ce serait compatible avec d’autres missions, là-bas ou ailleurs, et peut-être même avec un mandat d’enseignante en compagnie de ma tête chercheuse Florence, qui commence le premier niveau de formatrice d’adultes bientôt.

Après tout, je n’ai besoin de travailler qu’à 60%...

 

Je continue l’Aquagym avec Florence, c’est bien de se stimuler l’une l’autre. On se boit un petit jus sucré avant d’y aller ; le pédiluve est glacial, si j’avais des coucougnettes elles me remonteraient dans l’estomac. L’eau est froide au début, mais avec le rythme intensif de ces 30 minutes, je ne sens plus rien après les 5 premières.

En plus, je m’amuse.

Mais le lendemain, et même en sortant, je sens littéralement les endroits de mon corps que j’ai sollicités - autant je SAIS que j’ai des cotyles et des triceps, là je les localise parfaitement. Ou alors mes grands droits, mes psoas-iliaques… au choix.

 

 

 

Avec la fille de Nick, on lui prépare un anni-surprise pour ses 45 balais, d’ici 3 semaines.

Battre le rappel de ses potes (merci Facebook, et j’aurai jamais cru dire ça un jour…). C’est la part de la demoiselle, qui préparera aussi des entrées et un dessert ; à moi de me charger du plat principal, j’ai choisi de faire les pâtes à l’aigre-doux de crevettes. Et mon autre part, c’est de télécharger les musiques préférées du bonhomme et de trouver un système d’amplification du son pour le PC.

 

Et puis, outre le pas franchi dans la relation de confiance et le partenariat avec Nick, m’occuper de ses mômes répare aussi quelque chose de blessé en moi.

 

C’est ma petite famille d’adoption…

 

 

 

 

 

 

 

 

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6 septembre 2016 2 06 /09 /septembre /2016 20:14

 

 

Je reprends mon I-pod, ce minuscule machin où je charge mes petites musiquettes bien rythmées, plein les oreilles…

 

Grand vent ce jour de repos, Nick appelle pour aller boire un chocolat froid au bord du lac – il fait bleu sans nuages. Il sort de chez le chirurgien ; son doigt sera opéré dans 3 semaines.

Son index ne retrouvera plus jamais son extension maximale, ça le fout en rogne, heureusement qu’il le dit parce que je perçois juste son immense tristesse que la cohabitation de 5 mois avec la musher, ses malamutes et les chats, bref une si riche présence se termine en eau-de-boudin. Cette phalange sera là pour lui rappeler désormais de ne pas s’oublier dans la reconstruction de son château de sable… c’est une des chattes « laissées à ses bons soins » qui l’a mordu alors qu’il essayait de l’attraper pour la mettre à l’abri. Résultats des courses : infection mahousse et lyse des tissus, tendon sectionné. Ça fait cher le carat…

Tourner la page en posant à présent ses exigences légitimes : les chats doivent trouver un autre toit d’ici la fin du mois, les clôtures doivent être récupérées. Ah, je vais regretter de ne plus voir E.T. venir faire tendresse sur mon épaule… et la gueule de travers de Mushu.

 

Voilà qui va devenir un code entre nous : se mordre l’index quand ça devient chelou.

 

On cause en remontant chez moi, de trouver sa place en tant qu’homme face à des femmes qui revendiquent et obtiennent une place différente, alors qu’il a été élevé par des femmes principalement, donc devrait être un partenaire idéal – ceci dit en toute naïveté… et ne sait plus comment se positionner; ça me rappelle Mao sur les chantiers archéologiques, qui disait sa déroute devant les filles tronchues avec lesquelles on bossait : s’il proposait de l’aide, il se faisait traiter de macho, sinon… de goujat.

 

Je ne vois pas comment apprendre à se positionner autrement qu’en tant qu’être humain, pour résoudre ce dilemme. Acquérir une force intérieure, la certitude intime du droit à se mettre au centre de ses préoccupations, apprendre à être égoïste dans la bonne mesure. Avec moi, il peut faire ça sans problème ; mais je gage que ce qui peut aider, c’est ma propre attitude en face des situations de séduction depuis des années, ma neutralité voulue, l’évitement systématique des situations ambiguës. Ce qui ne nous empêche absolument pas de nous serrer aux bras, de nous pencher pour un bisou sur la joue le matin au saut du lit, quand je dors à Fey.

 

Un truc qui le travaille aussi, et qu’il exprime parfois maladroitement, comme avec cette jeune fille rencontrée en séminaire de méditation, et à qui il avait écrit qu’il trouvait chouette cette « relation profonde sans avoir envie de coucher ensemble ». La demoiselle en avait été perturbée.

Etre juste un être humain, c’est à la fois diablement difficile en soi, alors trouver sa place en ne laissant pas son genre prendre toute la place, bonjour la galère.

 

 

 

 

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29 août 2016 1 29 /08 /août /2016 21:56

 

 

La loose, dis donc.

 

Déjà que  c’est le bordel anticipé sur le terrain avec la « Fette fédéal’ de lûtt », v’là que je me paye le luxe d’un rhume carabiné avec toux tonitruante, en plein cagnard. Pas question d’aller éternuer mes crobes lundi sur les gens, ni de risquer de faire des conneries en préparant des médocs. J’ai le cerf-volant, le cerveau lent avec le sirop contre les quintes, et je sue tout ce que je peux.

 

Donc téléphone à ma collègue de garde en ce beau dimanche, si jamais il y avait quelque chose à faire avant demain matin, et oui, en fait elle peut dégager le caca en première partie de matinée, en attendant que je rappelle vers 8 00.

 

Ceci dit.

 

Vendredi, j’ai eu un avant-goût de ce que mes collègues allaient se ramasser ce week-end ; passer les barrages avec une carte orange de libre-circulation, déjà ça, elles vont morfler - sans ce laisser-passer magique, je me suis battue au moins 5 fois pour passer l’interdiction de circuler sur le territoire atteint par la manifestation. Va expliquer à un piou-piou suisse-allemand qui parle le français comme il peut, que tu fais partie des secours et assimilés.

« Vazich souains à tomicil’ ?» « Heueueu… Krankenpflege zu Haus ? » «  Hhhè, vaszich denn das ? » « Heueueu, wie Spitex ? » « Haaaa, la Spitex, ja ja, gehen Sie donc ». Danqueu filmâle, merdzi meussieur.

 

Du temps perdu. Les romands en treillis laissaient passer sans problème. Ils savent en général que « CMS » = comme toi, banane : service public incontournable.

 

Je coulais en faisais mes pansements, c’est coton de sentir une gouttelette quitter le visage pour aller s’écraser sur le tulle stérile – enfin, qu’on essaye de garder stérile.

 

Là je rends les armes, je vais aller finir mes gougouttes pour dégager le pif, mes contre-douleurs effervescents, ma potion à la codéine… et ne rien fiche, dans un semi-coma, par cette belle journée de congé. J’ai le douteux privilège de sentir comme un casque peser sur les côtés et l’arrière du crâne, étouffer les bruits ambiants…

 

Pien pien. Au lit la nénette. Non sans glapir un « Atchââ » tonitruant de plus. Non sans déloger de mes voies nasales ce que la manœuvre en a fait décoller.

 

Comment un virus aussi banal peut mettre un organisme au tapis, je me le suis toujours demandé.

 

Quelques heures plus tard, après une puissante sieste avec le chat, la faim se fait sentir, bonne affaire : spagh’ avec fonds de sauce restant du gratin de courgettes à la bolo que la petite famille de Fey a tant apprécié vendredi soir. Accommodés avec un émincé quasi-cru de petites tomates-cerises et du râpé. Le tout se finira avec des glaces de jus d’orange, une petite merveille.

 

Voilà mon drôle de dimanche, et il est pas fini…

 

 

 

 

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