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10 mars 2010 3 10 /03 /mars /2010 15:21

 

    Suis tombée sur une harangue pro-poil sur le net… ici : http://www.ecologielibidinale.org/fr/miel-etesansepilation-fr.htm


    Si l’auteur(e) de ces lignes pense vraiment qu’il y a des combats plus importants, je me demande bien pourquoi il ou elle a consacré le poids de 18 pages A4 à ce sujet  … Et quant à faire de la non-épilation un combat de résistant …

A quand le F.L.N.P. (Front de libération national pélissier) ?

 

Le non-poil, c’est le mal, ah bon.

A quand le créationnisme du poil ?

 

     Donc, selon l’auteur(reuh), je me conforme et je suis tellement conformée que je ne me rends plus compte que je le suis. Ah bon. Mais, heuh, même l’anti-conformisme peut être du conformisme…


Qu’est-ce qu’on vient m’emm.i.e.l.ler, à affirmer que je ressens faux (impossible, ça, d’ailleurs… ressentir ne se mesure qu’en intensité, pas en termes de vérité ou de fausseté), à marteler que j’ai juste intégré un truc qui ne m’appartient pas ?

Mais, heuh, déjà, s’il n’y avait pas un peu de contrainte, d’interdits et toussa toussa, ce serait moins drôle de transgresser, ou alors papa Freud est top-nul partout, au lieu de ne l’être que sur le supposé ressenti de manque de pénis.


     Alors poil ici, pas poil là...  choix intimes et dictés finalement par son propre érotisme, è basta. C'est pas social comme choix, pour moi... c'est individuel.

Bien se connaître pour bien s’offrir : mes jambes épilées sont plus sensibles à la caresse directe, mes poils pubiens qu’on effleure, ça m’électrise, le contact du slip en journée sur la zone épilée est très excitant : les grandes lèvres nues deviennent ultra-sensibles…


     Connais-toi bien : ce qu’on décide de faire de son corps est un choix personnel, conformisme ou pas. Je réclame le droit d’être influencée par mes semblables, car je vis parmi eux.  Pire, ça me plaît d’être un peu contrainte, ça m’excite. Je n’ai pas à choisir de me sentir – ou pas - en état de pathologie, aliénée sociale, ou complice d’une idéologie normative (sale histoire: même le féminisme en est une...), c’est un faux-problème ; et devoir rabaisser la tendance épilatoire pour rester à la même hauteur (égaliser la coupe?) est plus le signe d’une faiblesse de discours à la Coué qu’autre chose. Trouvé-je.


    A chacune et chacun son féminisme aussi...  penser par soi et pour soi ne serait une traîtrise à la cause humaine que quand quelqu’un s’érige en maître à penser, mille-neuf cent huitante-quatrise et slogante à tout-va... Ca vous a des airs de bandaison de groupe à l’usage des mous de l’assurance, qui finiront une fois ou l’autre, il faut l’espérer, par arriver à la maturité qui pense par elle-même et fait bien la part des choses. La liberté de penser c’est comme la liberté tout court:  je gère et je modèle comme je veux, n'en déplaise à Big Sister, qui peut bien se branler en watching me si ça lui chante : elle perd son temps.


     L’épilation sape la base du féminisme ? Ouaaah, quel pouvoir, it’s magic ! Ca doit déjà  salement branler au manche, alors (expression de chez moi pour dire que le terrain est miné à la base)... Je me crois revenue au temps des sorcières : quoi, il suffit que je m’ôte quelques poils pour désécuriser ce puissant mouvement, ben dis donc, je m’la pèt’, alouette ! Que les féministes gardent leurs poils, j’en suis fort aise pour elles ; mais voilà… tout le monde n’est pas féministe comme certain(heuh)s l’entendent (heuh). On peut être féministe free-lance, libertaire… ce qui m’inspire, à moi, un grand respect : être assez fort(heuheu) pour démarquer sa pensée d’une idéologie, ça c’est la marque d’un esprit tranquillement rebelle (respect maximum à Elisabeth Badinter, entre autres).


      Si "l'épilation contemporaine dans les "démocraties libérales"  "  n'a pas de sens culturel, alors pourquoi ne pas chercher son individualité moins dans le  " -ture " de " culture ", et plus dans le reste du mot… ? Je préfère cultiver ma broussaille ou mon slip Lenôtre, tiens, c’est plus actuel que de brandir des statistiques qui datent de 1965 ou même de 1922… Ou de partir en guerre contre les grands éternels méchants d’être-comme-ils-sont: et que trouve-t-on dans son corbillon, encore et toujours ? Pêle-mêle ? Encore et toujours, ces salauds d’USA, le porno, l’Antiquité (autres temps, autres valeurs : on y dégote aussi le pouvoir de vie et de mort du pater familias sur ses rejetons, ça ce serait du débat moral, nom de nom... mais le poil, comme thème essentiel à la réflexion de société? Oh allez, là, je me poile) ; comment remédier (ah bon ? il faut?) à un engrenage (oussa que doncque ?), fichtre, question essentielle pour sa santé, comme si s’épiler était du même ordre que prendre des somnifères ou causait des dégâts irréversibles…

 

     C’est un truc éminemment privé, en quoi cela regarde-t-il la chose publique ? Certains patrons donnent déjà les heures pour aller pisser, à quand donc les excitations contrôlées du samedi soir, comme dans « Un bonheur insoutenable », d’Ira Levin? Ce que chacun trouve sexy est si personnel… ce qui affole l’un ennuie l’autre, ma foi qu’y puis-je ? Mon plaisir est étroitement mêlé au fait d’en donner, donc l’attention que je voue à l’homme-dans-mon-lit me paraît un meilleur gage de chamade du cul qu’un quelconque raisonnement, qui ne tient qu’à un... poil.


Pour nous, chanceux d’être ici et maintenant, le libre-choix se donne moins qu’il ne se construit, patiemment, et jusqu’au dernier souffle. Si faire quelque chose qui nous excite, malgré les injonctions et objurgations parentales ou autres, rejoint le plaisir de la transgression, l’autre versant du mont-de-Vénus existe aussi : faire quelque chose bien que l’on nous l’ait recommandé, et cesser paisiblement d’être rebelle à soi-même. Connais-toi toi-même. Epile-toi ou pas, c’est ton choix. Epile-toi que là, et pas là, itou.

 

     Je vais vous le dire à l’oreille, sssshhhh… L’épilation est un petit moment de douleur exquise dans une après-midi hors du temps, au hammam où on se chouchoute entre filles, où j’hydrate ma peau, la fais masser et caresser… Voilà où mon temps libre me mène – temps libre dont je dispose, comme de mon fric, à ma guise, Elise ! J’y laisse flotter les rubans, comme dit une très chère amie et sœur de cœur. L’épilation est un ressort de l’érotisme sur le continuum douleur-plaisir, car ce sont les mêmes nerfs qui véhiculent les deux sensations opposées; qui plus est, chacun de nous a sa propre échelle de sensitivité. Quant à la puissance de l’imaginaire qui travaille quand je me fais préparer les grandes lèvres à recevoir avec plus d’acuité celles de Chéri, toutes douces autour d’une langue délicieusement inquisitrice, et toute sa bouche qui aspire, ventouse, masse et fouine… la charge érotique en est aussi forte que d’aller à la nuit tombée rejoindre un amant sur un banc public en talons hauts et nue sous un manteau. Personne ne définit ces choses-là pour d’autres que soi, et heureusement…


      L’épilation, c’est aussi un moment privilégié avec la minuscule Fatouma et sa douceur taquine, et un gros éclat de rire : un jour, elle me dit qu’en préparant  sa pâte de caramel-citron pour la journée, elle s’en garde toujours une bonne boulette de côté, où elle pique un bâton, en prévision de son quatre-heures… A la fin de la séance (osé-je dire que l’épilation de mon fondement a été un petit sommet de surprise quasi-extatique ?) Fatouma m’invite à passer à la douche pour ôter ce qui est resté collé ; je lui réponds, amusée, que je vais tout garder sur moi pour le quatre-heures de mon homme… On pouffe très fort, ce genre de blague pour s’allumer l’imagination, ça ne peut se faire qu’ici, que comme ça, dans cette complicité-là.

L’érotisme est individuel, pour moi ça commence par me faire belle, c’est d’abord un moment intime entre moi et moi où je me glisse avec sensualité dans une séduction qui anticipe le joli moment à venir ; où je me livre à une sorte d’onanisme mental très doux, en touchant ma propre peau, en la mignotant pour qu’elle arrive sous les mains de Monsieur en état de frémissement, et prête à (s’) emballer.

 

     Mon animalité est dans le soupir que j’échappe quand l’homme fait glisser le pan de mon chemisier sur ma peau au duvet sensible et invisible ; dans mon approche à quatre pattes de son ventre à la respiration ondulante d’excitation, vers sa toison qu’il met autant de soin que moi à préparer ; ses poils sont doux ou un peu plus rudes suivant où, on en joue sur tous les registres... et je ris parfois de la sensation d’être accrochés l’un à l’autre comme du velcro:  être aussi emmêlés fait partie de nos plaisirs.

 

           Sur un air cher à Bardot, "Poil ici, et pas par là, coucouououou" : c’est mon bon, mon très bon plaisir. Et juste mon plaisir.

 

 

 

 

 

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commentaires

S
<br /> bien vu aussi la parodie de l'abus d'accords féminins... Pitain ce que ça fait perdre aux textes, ça me gratte le crâne à chaque coup.<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Vi, tu peux :-). Merci pour le kiffage:-). Et Orgone... à moi la peur, franchement.<br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> J'oubliais... si Samson n'a plus non plus de lumière à force de cheveux, heuheu, que Dalila affûte ses ciseaux, ho ho.<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> Rho.<br /> Je kiffe.<br /> Je m'étais intéressé à sa page parce qu'il parle d'orgone, le genre de théorie farfelue que j'aimerai croire mais que j'y arrive pas mais ça serait bien quand même. Bref, un genre de plaisir<br /> honteux / horoscope pour gauchiste.<br /> Et j'étais aussi tombé sur ce pavé propoils.<br /> Non seulement je suis grave d'acc, mais je me demande où, hostorico-affectivement, il a puisé son ardeur capillophile. Pas seulement pour dire "franchement, tes idées, elles viennent d'endroits<br /> bien sombres", mais aussi par curiosité.<br /> <br /> Je peux faire ta pub sur le forum ?<br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Bien sûr! :-)<br /> <br /> <br /> <br />

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