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23 février 2012 4 23 /02 /février /2012 04:10

 

 

     J’aurais aussi bien pu  titrer « Caramel et nougat », ou « Ma vie de voyageuse en train ». Ou « Les nettoyeurs de vitres volent », ou « Je veux qu’on me greffe un GPS ». Ou encore « La cantoche c'est dégueu ».


C’est que ma journée était… disparate, au moins.


 

     Je me lève à 5 heures et demie pour aller faire passer un examen au fin fond du pays du tabac vaudois : la Broye (prononcer: brouâh). Tout ça pour louper mon train car les bus sont trop rares juste avant l’aurore… Et le tortillard suivant partant une heure plus tard seulement, je vais dégommer un croissant et un petit pain, accompagnés d'un ragaillardissant thé citron au café de la gare, une espèce de cage vitrée dans le hall principal.


Jour de nettoyage de la verrière du troquet; après avoir cherché en vain l’origine des drôles de bruits alentour,  je m’avise tout-à-coup que ça vient de dessus ma tête - un type est en train de passer la serpillère sur le toit de verre, ses pieds un mètre cinquante au-dessus de moi. Gloups.


Le train suivant m’emmène donc à travers la campagne, pas de regrets : il a gelé, et dans la lumière naissante, le givre saupoudre une herbe rase qui paraît grise. Fait froid, mais c’est beau ! Je retrouve les séchoirs à tabac si typiques, avec leur découpe en triangle tronqué inversé… et les glorieuses Alpes fribourgeoises enneigées, ça vaut le détour.

 


 

     Un petit tacot plus tard (vu que la miss qui m’a indiqué mon chemin depuis la gare m’a envoyée du mauvais côté !), je me perds dans les couloirs d’un établissement médico-social, mal renseignée par une femme de ménage au français plus qu’approximatif - elles se sont entendues pour me faire jouer les Petit Poucet, ou quoi ?  Un examen (tout juste réussi) plus tard, je laisse derrière moi une stagiaire soulagée mais de loin pas sortie d’affaire : l’équipe va lui faire un rapport médiocre… et si ce que j’ai réussi à lui traire d’un bagage théorique chancelant est le reflet de son test écrit de fin de formation, c’est pas gagné…


Allez bref, c’est plus mon problème : là j’ai faim et le prochain traquelet est dans 50 ‘, je vais aller casser la croûte dans un bistrot prometteur - las, on ne peut me fournir pitance que dans trois quarts d’heure…  je me rabats donc sur la cafétéria d’un grand magasin. Poulet caoutchouteux et gratin fade, le meilleur moment du repas était la salade composée et le verre de moût ; pas grave, je me rattraperai ce soir avec mes collègues autour d’une fondue, j’en salive déjà. Et profite de faire quelques achats au grand magasin : depuis deux jours, je me racle les aisselles avec ce qui me reste de stick-déo, c’est pas agréable. Et tiens pendant qu’on y est, du fil dentaire,  j’en ai plus - car j’ai de la fibre de volaille coincée dans les chagnottes, ça me prend le chou. Et je tombe au détour d’une allée sur une vision qui me laisse bouche bée : sacredié, ils sont là, tous, déjà, alignés-couverts au garde-à-vous, alors que les Brandons (carnaval protestant local) n’ont pas encore commencé.


Qui ça ?


Ben tiens:  les lapins en chocolat avec leurs munitions ovoïdes… Ca va les dents, ou quoi ? Pâques c’est dans deux mois ! Bon après tout zut, voyons voir si au moins il y a les petits œufs que j’aime, en praliné/nougat enrobé de caramel … Oui, il y a. Alors nous disions déo, fil dentaire, plus une friandise qui me vengera de mon moche dîner… et une bouteille de jus frais de mandarine.

 

 


     Ballotée sur mon siège au retour, puissamment agacée par les cris d’orfraie d’une jeune dame qui tient visiblement à raconter à tout son répertoire téléphonique que « Pour les Brandons,  tu sais ce qu’ « ils » ont fait au Parc-aux-Biches ? « Ils » les ont remplacées par des chameaux… » . A la quatrième version que je subis, je sens le wasabi me monter au nez, et littéralement,  je me mets à éternuer en salves : rhô non… un rhume ? Une allergie à la miss caquetante dans son portable ? Arrivée à destination, je me sens faiblarde… la grippe ? Je file vite au boulot poser la fiche d’examen et reporter la note, et constater la déroute de notre secrétaire, sa collègue étant en vacances... mais aussi le temps d'apprécier les mesures de protection mises en place pour elle par ma nouvelle cheffe - une perle. Je me sens moins mal mais bon, méfiance, rentrer rapido pour une sieste et une potion anti-refroidissement, histoire de partir dans de bonnes conditions à la fondue du soir. Encore du train en perspective, mais je me sens en forme, j’ai faim, dans une heure ce sera pile-poil le bon moment pour touiller le caquelon.


Merde. J’oublie de descendre pour prendre une correspondance et je me retrouve au pays de mes ancêtres, trente kilomètres trop loin, plus question de corriger le tir, j’arriverais pour le dessert : je n’ai plus qu’à reprendre le direct qui me ramènera à mes pénates, un mauvais hamburger dans le baba et un petit doigt foulé en montant dans le bus qui me ramène enfin à bon port. Vazy, oh, arrête de me faire chier, le destin!

M’en fous, me vautre devant la TV. Dodo… Et je me réveille crevant de faim à 2 heures du mat’.

 

Bilan des courses : bizarre journée. Mais au passage je gagne quelques moments intéressants : une jeune dame très serviable et compatissante, technologiquement up-to-date - en trois coups de cuillère à pot et avec son naïe-pode, elle m’a 1) confirmé que je filais à l’opposé de ma soirée fromage fondu et vin blanc 2) informée que le train qui pouvait éventuellement m’amener avec juste 30’ de retard au bistrot, ben j’étais en train de le croiser (au même moment, on le croise effectivement…) et 3) que j’avais un direct pour retourner à mon point de départ à peine 20’ après mon arrivée à la prochaine gare. En plus, on a bien ri.

 

Mon billet de retour était contenu dans le billet-forfait  que j'avais. Petit baume, mais baume quand même.


Il y a aussi la grande et belle serveuse africaine du wagon-bistrot, malfichue mais qui chantonnait en woloff tout en mettant la pâtée à son percolateur peu coopérant, et rigolait de trouver une fois de plus un mot d’amour laissé par le même voyageur que d’habitude… elle m’a  à peu près foutue à la porte, très gentiment, pour pouvoir boucler son compartiment avant que de nouveaux voyageurs viennent s’installer à l’arrêt suivant, l’empêchant de nettoyer le sol et s’exposant ainsi à un téléphone de réprimandes de son supérieur hiérarchique le lendemain, jour de congé. L'avait besoin de causer.


Et il y a aussi le thé-citron que j’ai bu (oui, j’aime ça !) tout en avançant dans la lecture d’un bouquin de philo contemporaine, drôle et piquant - vous vous marrez souvent, vous, en lisant de la philo? Moi pas... C'est cadeau.

 

Et enfin le Zorro qui m’accueille avec câlins ronronnants et tournicotages en huit dans mes jambes.



Finalement, journée… marrante.

 

Bon. Je vais aller me faire une tartine et une tisane, avisse aux amateurs.

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