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26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 00:10

 

 

Pour vous je sais pas… mais pour moi l’odeur du printemps, c’est ce truc frais et indéfinissable qui se dégage d’un bouquet de tulipes elles-mêmes sans odeur.

 

Le printemps, c’est de déboutonner ma pelisse argentée, celle que je me suis offerte quand le froid s’est fait si mordant que j’ai également sorti la toque soyeuse noire que je porte dix jours par année, lorsque mes petites oreilles me font mal, et que je sens littéralement la chaleur quitter mon corps par la peau du crâne.

 

Le printemps, c’est quand le soleil se lève alors que je bois mon café avant d’aller bosser, et que je rentre chez moi de jour même en sortant du taf vers les cinq heures trente.

C’est une fille de ma volée à Genève qui devenait agitée, demi-hystérique, c’est mon salon de coiffure préféré qui devient effervescent comme un comprimé d’Alka- Seltzer.

Le printemps, c’est commencer d’avoir trop chaud la nuit avec mes deux couettes.

Et voir les jardiniers municipaux grimper aux échelles pour tailler les arbres de mon avenue. Ils sont en vert, salut les grenouilles.

 

Le printemps, c’est me dire que je veux une dernière fondue à savourer en entrant dans un bistro tout chaud alors que dehors, pitingue, skeussacaille.

Et puis les travaux dans ma rue, qui durent depuis août et ont été prévus pour dix mois, vont se terminer fin avril, Folavril, belle de mai… Boris Vian, la trompinette et le suaire de chez Dior…

 

Plus tard, le frangipanier derrière la maison s’étoffe… le lilas s’anime…

 

Nettoyages de printemps, ouvrir les fenêtres.

Oh, une petite mouche est entrée. Une petite mouche existe, donc. Normal, il a fait dix degrés en ville aujourd’hui… Zorro la pourchasse, ou du moins essaie, puis se contente de le faire avec les yeux.

Mon petit pépère est du mois d’avril, le voilà qui va sur ses trois ans. Je l’appelle « Gros chat » à présent. Non qu’il soit trop dodu, mais il est devenu compact, trapu, dense. Il a cessé de se rater au saut, tout juste s’il glisse parfois en faisant demi-tour sur le bord du lavabo pour aller s’abreuver au robinet que je lui ouvre.

Grochat et moi, depuis deux ans et quelques mois, on a pris nos habitudes. Il passe parfois des soirées avec moi, tolérant ou réclamant selon les moments  mes semi-massages affectueux : j’aime le tripatouiller, chatouiller ses coussinets, chercher du bout des ongles les petites croûtes résultant de ses explications avec les chats du voisinage. Parfois il grimpe sur ma hanche quand je suis couchée à la Récamier, s’installe en me tournant le dos, se calant dans le creux de mon bras.

 

Il dort avec moi quand il n’est pas en vadrouille, parfois contre moi, parfois au bout du lit. Il vient souvent me saluer brièvement, ou réclamer des croquettes, me suit là où je vais, me galope dans les chevilles ou s’installe sur mon chemin, me forçant à l’enjamber…  ou encore se met en embuscade pour détaler sur mon passage.

 

Le rituel du matin est assez bien réglé : il vient se mettre en vigie sur le couvercle des WC, les oreilles baissées tant que l’eau du bain coule, m’entretenant parfois de ses soucis à petits miaulements brefs, quasi-silencieux - je vois juste sa gueule s’ouvrir et ses yeux ronds se plisser. Puis il vient réclamer son filet d’eau fraîche quand je m’installe au lavabo pour me brosser les dents, battant en retraite quand l’odeur de menthol lui fait friser les moustaches.

Quand je m’installe à la table de la cuisine avec mon café et le journal, il fait de même, généralement en demi-lune de manière à ne pas se faire déplacer – il a fini par comprendre que s’il s’étalait sur mon quotidien,il se faisait virer. Parfois il se lève pour quêter des câlins, tête contre la mienne, front contre front, moment d'échange affectueux; il tournicote en rond, tente de prendre ses aises, mais le dos de ma main sous son ventre l’en dissuade, et il retourne se coucher sur le bout de papier que je lui réserve (quelqu’un peut m’expliquer pourquoi les chats aiment tant ce matériau ?).

 

Voilà, c’est comme ça en toute saison.

 

 

Au fait, je n’ai pas vu de perce-neiges cette année, et vous ?

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  • : Le blog de Clémentine
  • : Mmmhhh... voyons voir. Il va y avoir: - des billets d'humeur - les trucs du quotidien qui me font gondoler - vous aussi, si tout va bien - des réflexions éthiques (eh oui, je m'en pique) - les aventures de Zorro le chat, qui apprend la vie en sautant dans une baignoire ou des WC qu'il croit vide ou au couvercle rabattu - des choses comme ça, quoi
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