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13 février 2014 4 13 /02 /février /2014 15:47

Pour pouvoir présenter mon dossier à l’organisme responsable de valider mes acquis de formatrice d’adultes, je dois participer à un groupe de supervision accompagné par un psychologue dûment mandaté.

 

18 heures, je dois faire. 6 après-midis, quoi, entre septembre dernier et mai qui vient. 

Et je me suis démenée comme une diablesse pour trouver un groupe idoine : entre le moment où je me suis mise en chasse et la première séance, 10 mois ont passé. Faut vouloir...

Bref, j’y suis, j’y reste.

Le psy est un Père Noël latino bonnasse et plein d’humour, et mes coéquipiers viennent d’horizons de formation si différents que cette presque corvée qui me coûte un bras s’est transformée en un moment assez agréable.

Surtout hier : tour à tour, chacun présente une situation vécue, en principe source de problèmes.

Déjà, et de un, comme il dit Julio-Père Noël, faut pas confondre problématique et problème. Un questionnement n’est pas forcément un problème. J’apprécie hautement, vu que je bosse dans un milieu qui forme principalement à la relation, lieu de toutes les présentations de factures émotionnelles, de tous les triangles infernaux dits de Karpman, et j’en passe, et des poivronées. Oh que si.

Hier, le gars qui présentait sa problématique a dit en préambule que son « problème », c’était qu’en 28 ans de boîte à 6 postes différents, et même comme formateur, de problèmes il n’avait jamais eu.

De fil en aiguille, on a comparé avec ma propre problématique d’experte aux examens pratiques de soignants ; problématique touffue, douloureuse, avec des chômeurs ou des étrangers en situation de « ça passe ou ça casse » - des gens qui adressent des lettres de plainte parfois au simple motif que l’expert a respiré profondément à un moment donné, ou a fait les cent pas (rester 60’ immobile, c’est un sacré défi…).

Il est formateur en mécanique, accueille des gens du monde entier venus apprendre les bases du dépannage sur machine. Il forme à des tâches précises, gratifiantes, des personnes hyper-motivées et triées sur le volet, sans devoir donner ensuite d’évaluation, ni signifier de réussite ou d’échec. Les participants repartent chez eux après une semaine de stage, avec des compétences transférables.

 

Voilà les clés de sa grande paix… Moi je nage dans un milieu qui ressemble à une fourmilière, où chaque chose que je dis peut être interprétée de travers… et ben ça me fait un vieux bien d’apprendre qu’on peut bosser tranquille. Chuis contente pour lui.

C’est une tradition de la corporation infirmière, quelque part, de voir le taf en termes de problèmes. Normal, puisque les gens arrivent auprès de nous avec… un problème. Encore heureux si y en a qu'un.

Et puis l’altruisme, hein… vous savez ce que j’en pense. Un milieu qui a l’ego et ses avatars tellement en horreur que même le bon sens qui fait qu’il faut veiller à sa propre santé pour pouvoir s’occuper de celle des autres est difficile à intégrer.

 

 

Dans le groupe, il y a un ancien pasteur, et ça m’a aussi fait un autre vieux bien de l‘entendre m’emboîter le pas sur les méfaits de la bienveillance quand elle signifie « priver les gens de la possibilité de devenir autonomes ». Et parler des abus de pouvoir potentiels et avérés de ceux qui pensent être des gens de bien parce qu’ils exercent une activité moralement valorisée par le groupe social. C’te carte de visite qu’on se trimballe, les altruistes… un vrai bristol. Tellement encombrante qu’on se prend fastoche les pieds dans le tapis.

 

Bref… un chic moment, c'te supervision d'hier. Et puis les autres qui soit avaient voulu une fois ou l’autre devenir soignant, soit travaillent dans des domaines proches, sont repartis avec leur corbillon plein de questionnements. Tiens donc. Moi j'ai posé un poids, un gros.

 

Bon. Sinon j’ai de la fièvre et les genoux en coton, alors un Néocitran et aux plumes. Zou.

 

Cordonnier bien chaussé, na.

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