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5 avril 2021 1 05 /04 /avril /2021 09:15

Hé bien, comme le temps file…

Je reviens après 18 mois de péripéties pré, péri et postopératoires. Et de silence, car j’étais concentrée sur mon petit nombril, au propre comme au figuré !

 

Oui, c’est fait, mon estomac est réduit des 2/3 en tous cas… depuis mars 2020, j’apprivoise ma tuyauterie nouvelle.

J’ai perdu 40 kilos. Je reconnais enfin ma silhouette dans les miroirs, et les vitrines des magasins… et mes 15 ans d’errance, entre ma thyroïde qui n’en pouvait plus et mes tendinites diverses, je m’attache à en tirer de précieux enseignements pour profiter à fond de cette nouvelle chance qui m’est offerte (que je me suis offerte, en fait…). La disponibilité mentale est décuplée, je retrouve ma nature d’hyperactive ; mais qui a appris à doser les efforts intenses et/ou soutenus, avec les périodes de repos du genre félin. Plein de projets… initiés, pas toujours réalisés, mais mis en attente, ou retransmis…

 

Et j’ai commencé le rugby, carrément. Après quelques recherches sur le net, quelques entraînements insatisfaisants avec le club le plus proche de chez moi, j’ai découvert une ambiance conviviale, extrêmement chaleureuse, à 30’ de mon domicile. On m’apprend, j’apprends à mon rythme, je découvre les joies de la mêlée tous azimuts, du travail d’équipe pour faire avancer la ligne vers l’en-but adverse…

J’ai tout à rattraper ! Alors en plus des entraînements, j’ai rejoint l’Ecole du rugby, c’est à mourir de rire, je côtoie des lulus de 5 ans et plus, mais aussi 2-3 carrures à ma taille. Je me fais enguirlander par des mouflets qui m'arrivent à la taille quand je commets un hors-jeu, je fais des erreurs de débutante (ne pas reculer pour recevoir une passe) and so on, mais qu’est-ce que je me marre ! Et au passage, je seconde les formateurs pour prendre en charge des gamins turbulents... l'un d'eux, régulièrement, pour lui apprendre à mettre son casque de manière à ce que ses longs cheveux soient dessous, et non pas en rideau devant ses yeux. Je me fais écraser les arpions (ça fait mal, les crampons d'un ado de 90 kilos...), je me tords les chevilles dans les trous de terrain (lève les pieds, Clem !!! ), je fais des roulés-boullés quand décidément je perds l'équilibre... en arrière et en avant... une joueuse, la fille de la présidente, m'encourage à tout bout de champ, les autres aussi, mais celle-là m'a prise sous son aile.

Première commotion il y a 15 jours, j'ai été dégueuler au bord du terrain, mais ce n'est pas tant le choc à la tête qui était en cause: j'étais en hypoglycémie, clairement. Donc je prends avec moi des biscuits pour éviter le malaise.

 

Bobos, bleus, courbatures.  Doigts massacrés. Quelques gnons à la tête… Pas une semaine sans avoir quelque chose à soigner ; la première des précautions étant de me plonger dans un bain de sels d’Epsom en revenant du pitch ! Je réunis les doigts tordus avec leur voisin pour disposer d’une attelle naturelle et assurer mes réceptions… je prends mon sac de glace avec moi… j’ai acheté mes premiers crampons, mon premier protège-dents… le casque, on verra si c’est vraiment nécessaire, j’apprends la prudence et à moins exposer mon crâne. Déjà qu’avec le protège-dents on a l’air d’avoir sérieusement besoin des services d’un orthodontiste, le casque donne carrément une allure de demeuré peu compatible avec la fierté !

Je me gave de matches à la TV, ça tombe bien, entre tournoi des Six-Nations et Challenge Cup. En corrélant avec les règles du rugby que je trouve sur le net, je commence à comprendre les subtiles règles de ce jeu, presque toutes faites pour assurer la sécurité des joueurs.

 

Maintenant, que je vous raconte un peu les trucs que j’ai dû affronter avant de pouvoir me décentrer de mes prises alimentaires… Là, je gère assez bien, mais en prenant 5 ou 6 repas par jour - en fait, mes collations sont aussi « généreuses » que les 3 repas usuels.

 

Alors… commençons par le commencement : post-op immédiat : je crève de faim ! Les 5 jours suivants, je fais connaissance avec le douloureux spasme d’un œsophage dit « casse-noisette », qui réagit même à une infime gorgée d’eau. Qui durera 9 mois. Redouter de manger, tiens, ça c’est neuf et pas intéressant ! Pour boire le minimum de 2 litres par jour qui m’est recommandé (et que je pratique déjà depuis plus de 30 ans…), je m’installais avec un bock d’eau et une paille, en équilibre sur mon sternum, et je suçotais à longueur de journée. Alors manger, hein… mais je me suis débrouillée pour trouver un mélange de protéines en poudre, pour minimiser les dégâts. Pendant un certain temps, j’ai régurgité pas mal de mes repas – pas vomi, mais juste restitué le trop-plein qui finissait par s’accumuler juste en-dessus de mon estomac – on voyait bien, en examen radiographique après avoir bu du liquide de contraste, que le passage était resserré : on voyait le liquide en-dessus et en-dessous de la zone, mais rien dans la zone elle-même.

Dégoûts alimentaires, sens du goût perturbé... 

Le suivi post-op a démontré que je n'avais aucune carence, au contraire... je me suis tapé une hypervitaminose C, et j'ai dû freiner les comprimés effervescents.

 

Oh, ils me font juste un peu chier avec leur désir de trop bien faire, et de me bourrer de vitamine D et de calcium. Je skippe sournoisement les prises... et rien dans mes examens de labo ne le montre, alors, hé hé, allez vous faire voir avec vos ordonnances, na.

Quand même et c’est normal, j’ai perdu de la masse musculaire, jusqu’à passer d’une silhouette en boule, à celle d’un « V », selon les critères de Christina Cordula. Mon popotin de femme, disparu, fesses plates, moi pas contente.

Les tendinites diverses, donc ma propension à m’écrouler sur les genoux après 10 m de course, couplées à mon envie de rugby, m’ont amenée en médecine du sport, et je suis suivie depuis plus de 6 mois par une physio qui me triture, m’étire, et je le fais moi-même à peu près tous les jours. Je travaille avec des bandes élastiques, des étirements… et finalement il y a 15 jours, après une séance de tirs au pied, je sens enfin la douleur lâcher ! Et j’ai mal de manière symétrique, enfin ! Bon, ça voyage entre les lombaires, les pyramidaux, mais ma hanche commence à me foutre une paix royale… et j’ai pu me mettre à courir, raisonnablement, lors des exercices enchaînant démarrages, pompes et crochets. Outre que mes fessiers et mes cuissots reviennent, je sens que je muscle mes deltoïdes, mon cou… il faut, hein, parce que lors des poussées, c’est facile de se niquer les zones les moins fortes.

Toutefois, je remplace les 12 minutes de course des débuts d’entraînements par des enchaînements avec des mini-bandes – contente d’entendre que courir 12’, ça fait juste emballer la pompe, et ne protège en rien des blessures. Et puis le spectacle d’une coéquipière qui s’est offert une crise d’asthme lors de cette phase de préparation qui date d’un autre âge, eh bien ça m’a confortée dans ma décision. D’ailleurs je sens que je suis mieux échauffée, de la manière que j’ai choisie, appuyée par une joueuse qui nous montre comment utiliser au mieux les mini-bandes.

 

Outre ces aléas auxquels il fallait bien s’attendre, j’ai enduré pendant presque 10 semaines une plaie de deux cm sur l’abdomen qui contrairement aux autres ne se fermait pas, coulait… et c’est quand j’ai eu l’idée de porter une culotte gainante que la poche de liquide, qui se reformait sans cesse, a cessé de se remplir pour s’auto-entretenir, et a fini par cicatriser. Donc que mon ACNES (syndrome douloureux du nerf cutané antérieur), a fini par s’amender. Oh, ici et là, je sens que les bricolages internes (ceux d’il y a dix ans, quand j’ai laissé ma vésicule biliaire sur le billard – et les derniers), ont probablement laissé des adhérences, des trucs qui allaient finalement peser sur mes viscères et mon système musculo-tendineux de la hanche. Mais on travaille tout ça en physio, avec le reste.

 

Que manque-il à mon bonheur… et bien un petit voyage en Afrique du Nord pour aller retendre les zones de peau relâchées et corriger la vilaine déhiscence de la cicatrice qui coulait. On va faire ça dès que possible !

 

Dans l’intervalle, j’ai repris du service en blouse blanche, comme testeuse COVID auprès des CFF… et j’ai tapé dans l’œil de la directrice d’une école paramédicale : me voilà enseignante à quart-temps en anatomie-physiologie, pathologie et terminologie médicale… et il est bien possible que ça passe à un pourcentage qui me permettrait de larguer toute fonction infirmière.

 

Que demander de plus ? Du moins pour le moment, hi hi !

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