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26 juillet 2018 4 26 /07 /juillet /2018 21:58

 

 

Canicule… pour faire mes courses je sors (tôt), quand la température est supportable (faut le dire vite !), faire mes petits courriers divers : factures à payer, photocopies pour compléter un courrier administratif – j’ai trop peu d’énergie pour chercher un scan-fax-imprimante à acheter… et comme ça j’ai une bonne raison de sortir.

Où j’en suis ? Revu mon bon docteur, congé-maladie prolongé, et ça va aller encore un moment, je suis comme une chiffe molle. L’appartement ressemble à un camping bordélique : le peintre vient une fois par semaine pour rafraîchir peu à peu boiseries et plafonds, pas le courage de ranger entre deux, surtout que les couches doivent sécher et se succèdent… M’en fous, besoin de pas grand’chose, et surtout pas de me saboter auprès de la personne qui va venir évaluer comment je m’en sors au quotidien… car, hé oui, sur les bons conseils de mon daktari et ceux de la conseillère du centre de santé au travail, je fais ouvrir un dossier à l’assurance-invalidité. Sachant que parfois les dossiers mettent deux ans à se régler, je pose juste des jalons, au cas où me dégager durablement de la pétaudière des soins serait trop difficile… mon autonomie m’est précieuse, mais je ne me vois pas serrer encore les fesses à mort pour endurer une situation professionnelle aussi tordue.

Encore 6 ans et demi avant de passer à la retraite – ça aurait été du gâteau tranquillement dégusté, si j’avais pu travailler en paix – c’est pas le cas, avec le fonctionnement ultra-tordu du centre de soins auquel je suis rattachée en priorité : même si j’appartiens à l’équipe de dépannage qui couvre tout le secteur nord-vaudois, je suis sacrément exposée aux frictions, et en première ligne.

Ma cheffe m’assure qu’elle fera son maximum pour m’éviter de travailler avec le centre en question, mais ça ne fait pas mon beurre, je ne vois pas comment éviter les embrouilles sinon en ne travaillant plus du tout avec ce team qui souffre depuis des années, où le turn-over s’aggrave, qui voit de nouvelles référentes baster l’une après l’autre au terme de leur période d’essai (ou même avant !), et qui pour assurer le minimum va jusqu’à embaucher, pour une mission longue durée, une retraitée qui vient de partir !

 

Complètement raplapla d’avoir dû lutter 10 mois avec ce malaise grandissant, je me traîne. Pourquoi ça se passe seulement avec ces gens-là… ce n’est plus mon problème, j’ai fait ma part.

Je ne me bouge que pour chercher activement un autre taf, et c’est bien là-dessus que je me concentre le peu d’efforts dont je suis capable. Mais je ne lâcherai pas le morceau sans avoir lutté pied-à-pied, avec les divers partenaires qui me soutiennent, pour obtenir par exemple un job même administratif au sein de cette association. Après tout, c’est à mon employeur de régler un problème connu depuis longtemps, j’ai fait mon maximum pour prouver que je suis une collaboratrice de valeur – c’est finalement ce que ma cheffe me renvoie comme feedback, après avoir dû finalement m’imposer une matinée clinique pour vérifier avec une consultante neutre que je suis OK au boulot.

 

Donc repos, recherches, poser des balises de sécurité… et profiter de maintenir une vie sociale minimum – à part ça, je rigole bien avec le peintre, on a le même caractère jovial et curieux, on va aller un de ces 4 manger un morceau ensemble, parce qu’il me fait une partie du travail gratos. Quand il est là et que je me sens d’humeur, on cause énormément – musique, avenir professionnel, cuisine, vécu, tout et rien. Il ponce et peint, et moi je suis à l’ordi pour répondre à ses questions diverses sur la culture, la philosophie, la psychologie, et comment devenir indépendant. Je lui file des références de bouquins, de films…

 

Je me laisse aller tranquille, histoire de bien préparer la suite – comme dit mon bon docteur, c’est indispensable de ne pas retrouver les mêmes conditions merdiques à mon retour à la fin de l’été, ça serait juste réunir à nouveau les mêmes trucs foutraques, pour refaire un burn-out.

Ça a l’air évident, et pourtant, ça ne l’est pas. Entre savoir une chose et pouvoir l’utiliser… la carte n’est pas le territoire, comme disait l’autre. Il faut rester vigilant, on a vite fait de retomber dans les habitudes nocives, mais qui paraissaient tellement gérables et depuis si longtemps - il semble qu'on s'habitue à bosser dans la merde.

A force de rechercher une constante amélioration (ce qui n’est pas mauvais en soi), le discours service-client et ses retombées empestent l’atmosphère. J’en viens à haïr les soins… c’était déjà pas une vocation, mais alors là, c’est le pompon. Entre les altruistes qui se permettent des attitudes de colon bien-pensiste et ceux qui se pensent à la pointe du progrès, ça termine le tableau : je suis dégoûtée.

 

Je vois mon avenir à moyen terme comme celui d’une assistée sociale, et merde après tout, à quoi bon payer des cotisations 40 ans durant et me retenir de demander mon dû quand il est net que je ne peux plus rester seule avec tout ça ? J’appelle ça le courage d’appeler au secours.

 

 

 

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