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18 juin 2018 1 18 /06 /juin /2018 15:34

 

Le malentendu entre mes valeurs et celles de mon employeur se cristallise… voilàtypas que je suis suivie demain par une consultante…

 

Encore une de ces pseudo-plaintes, grotesque cette fois-ci encore plus que toutes les autres. Je ne détaille pas, mais il faut savoir, pour en apprécier les méandres, que sur 3 points évoqués par la cliente, 3 sont considérées nulles et non avenues par mon chef direct : quel soignant administrant un anticoagulant par injection n’a pas causé un petit bleu ? Depuis quand être invitée à s’asseoir et ne pas recevoir de réponse nette sur le siège à occuper est-il un mauvais service clientèle ? Le troisième est encore plus sujet à caution, et de vague, au moins, amène à penser au délit d’être soi. Et à part ça, je garde de mon passage chez la dame le souvenir d’une visite qui s’est assez bien passée pour qu’elle me demande de jeter ensuite un œil sur le pansement de son mari, qui s’est laissé faire et a remercié… tout comme son épouse… service non-facturé bien sûr.

 

Je soupçonnais que le service clientèle trendy, dont  m’avait parlé mon chef, avait quelque chose à voir avec ces incompréhensibles reproches ; que l’on fasse un bilan des premières visites après quelques semaines, quoi de plus normal. Mais chercher la petite bête semble devenir un puissant levier, retors, pour que les référents « nouvelle mode » se croient en train de faire leur job : je vois la question arriver, du type « Y a-t-il quelqu’un avec qui la visite était moins satisfaisante ? », suivi d’un « Qu’est-ce qui s’est passé ? », qui ouvre la porte à un petit gravier – suffisamment bien manié, il devient le strub qui ne donne pas à l’employeur la vision idyllique qu’il a de ses équipes.

 

Je sentais que le leit-motiv du genre « le client est roi », bien vu et en cours en hôtellerie ou en banque (en tous cas dans le domaine commercial qui vise à conserver le client malcontent), contamine ce que la charte qui émane de mon employeur précise pourtant depuis bien quelques années : l’équilibre à sauvegarder entre la sécurité et le confort, du client d’une part, mais aussi du soignant, en est biaisé. Et voilà que j’apprends ce week-end que la grande patronne vient du milieu bancaire…

 

Comment expliquer autrement le résultat d’un compagnonnage tordu entre cette vision de la relation et le manque de discernement d’une nouvelle génération de diplômés des soins ? Rajoutez là-dessus l’aigreur compréhensible de patients au parcours médical tortueux, et c’est ainsi qu’en grattant exactement là où la peau est la plus fragile (être sans arrêt aux mains des soignants, une plaie saignotante apparaît.

 

C’est si délicatement et subtilement pervers… ce qui me réconforte, c’est que des collaborateurs anciens, en nombre, se sentent tellement en désaccord avec une certaine nouvelle politique qu’ils quittent leur job pour « vues incompatibles ». Et parce que les avertissements se mettent à pleuvoir comme grêlons, et pour des motifs stupéfiants, comme… des heures supplémentaires en trop grand nombre.

Et en fouillant le net, je tombe sur un article qui fait état, fin 2016, de la stupeur des équipes mobiles qui se sont vues imposer des horaires rigides, en devant choisir très vite entre bouleverser leurs vies privées et donner leur démission. Suite à une réorganisation sans préavis, dont tout laisse penser qu’en effet, on cherchait à dégager les routards pleins d’expérience, pour recruter de jeunes personnes dociles, malléables parce qu’en début de parcours professionnel, ou assez fragilisés pour accepter une réelle servitude (comme les soignants espagnols qui vivent une vraie déroute politico-économique chez eux) ; voire… cumulent ces deux précarités.

Sachant que la tricherie est généralisée (on fait son rapport d’activités de manière à ne pas se faire chipoter…), mais que le roi nu doit croire qu’il est habillé, tout m’amène à prendre la porte au plus vite, j’ai assez marné dans les eaux boueuses du doute ces 8 derniers mois, il est temps de se laver et de laver son honneur. Ecœurant, tout ça, au demeurant.

 

Et je n’attends plus que les réponses à au moins 3 offres intéressantes auxquelles j’ai répondu : soit le même job, dans une association voisine… ou un poste de formatrice en EMS, candidature fortement appuyée par un mail élogieux de la part d’une amie et collaboratrice… ou encore, en rejoignant carrément l’organisme étatique responsable de la formation en emploi des adultes – organisme qui m’a repérée vu mon profil très riche à ses yeux.

 

Ma lettre de démission est prête et je suis même OK pour qu’on me licencie ou qu’on passe un accord bipartite pour un départ à l’amiable.

 

J’espère la remettre, cette lettre de démission, le plus vite possible. Ce serait déjà un tel soulagement en soi ! Même si je dois encore encaisser des stupidités pendant 3 mois, le simple fait de pouvoir me respecter me donnerait des ailes.

 

Et on appelle ça du progrès… moi je nomme ça "le paradigme de la malhonnêteté".

 

 

 

 

 

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