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11 juillet 2014 5 11 /07 /juillet /2014 17:56

 

 

 

Depuis l'enfance

Je suis toujours en partance

Je vais je vis

Contre le cours de ma vie

 

Partir Partir

On a toujours

Un bateau dans le coeur

Un avion qui s'envole

Pour ailleurs

Mais on n'est pas à l'heure

 

Partir Partir

Même loin de quelqu'un

Ou de quelqu'une

Même pas pour aller chercher fortune

Oh partir sans rien dire

Vivre en s'en allant

Et en s'envolant

Et les gens l'argent

Seraient du vent

Mais c'est vrai le temps

Nous prend trop de temps...

 

Partir Partir

Même loin loin de la région du coeur

N'importe où la peau

Change de couleur

Partir avant qu'on meure

 

Partir Partir

Comme les trains sont bleus

Quand on y pense

Et les bateaux heureux

Quand on y danse

Oh partir sans rien dire

 

Mais c'est vrai le temps

Nous prend trop de temps

Et on n'appareille

Pour aucun soleil

Et pendant ce temps

On est vivant...  

 

Au moment où ma démission se précise de manière brutale dans le temps et les relations, j’hésite entre diverses humeurs. Et ces paroles chantées par Julien Clerc percutent assez précisément dans tout un champ d’émotions, paradoxalement comme diluées - probablement grâce au millepertuis : je m’indigne, je ris et je rage tout ensemble, en montagnes russes érodées…

Je suis si souvent partie et dans des circonstances fluctuant entre la soif d’apprendre et le ras-le-bol épidermique, que je vogue cette fois-ci à l’aise sur une mer houleuse, en marin rompu aux larguers d’amarres sur fond de ciel tourmenté. C’est vrai, je suis souvent partie sans savoir exactement où je voulais aller ; et quand c’était la lassitude extrême qui m’a poussée, à chaque fois les projets suivants ont tourné court, de par leur fonction de freinage et de repos pour me mettre les idées au clair, et de charnière de transition requérant toute mon attention pour embouquer les virages. Il me reste, en filigrane, l’impression de caboter tel un portulant, allant d’étape en étape, remplissant les cales pour arriver à l’escale suivante - encore inconnue.

Le CV y a glané de précieux bagages, et si je n’y ai gagné ni fortune ni soif de connaissances durablement étanchée, à chaque perte d’illusions a répondu l’élargissement de savoirs divers.

Récapitulons : CHU en médecine interne et urgences, soins palliatifs, pooliste en CHU, soins à domicile entre ville et campagne, liaison entre hôpitaux et soins à domicile, urgences médico-sociales, formation d’adultes.

Mmmmh. Toussa toussa.

Il y a eu des postes choisis, voulus ; et puis des sas de décompression, aussi. Des recherches de sécurité avant de partir vers une autre zone d’apprentissage, très différente et aux implications conséquentes. Parfois, passant par-là, j’ai vu de la lumière et je suis entrée. Et là, pour la seconde fois en 5 ans, le hasard bienveillant s’en mêle, provoquant la rencontre pile-poil dans la cible et à moindre effort…

Le déclic du « partir » d’il y a une semaine, me conduisant à relancer mes recherches de poste avec le moteur de la colère, a reçu en écho une demande forte de la part d’un organisme médico-social montant : après une simple candidature spontanée sur la toile, voilà qu’on me relance illico par mail et par message sur répondeur - on veut me parler, vite ; lire mon CV, rapidement et étudier mes certificats au plus vite. Et lorsque l’échéance de la fin de mon contrat actuel paraît inconfortablement lointaine à mon interlocutrice, le hasard aimable semble veiller encore : je dispose dès ce mois-ci d’un petit pourcentage qui nous met à l’aise de part et d’autre, pour embrayer en douceur introduction et remplacement de matinées de soins, montant progressivement pour doubler le pourcentage de départ, et arriver à la limite supérieure de mes possibilités cet automne.

Rien n’est signé encore, mais je rencontre cette responsable dans quelques jours, après le week-end. Et j’aurai soin de prendre avec moi les documents usuels que l’on demande lorsque l’engagement se décide.

Il flotte un  parfum de facilité dont j’avais bien besoin, vu les derniers grincements de dents si peu nourriciers ; et qui ont mis en lumière les divers pétages de plombs d’une supérieure alignant les conneries - pas les siennes directes (encore que, du coup, fatiguée, elle accumule des négligences qui la piègent tout aussi sûrement…), mais celle de son secrétariat qui ne tient qu’à un fil – 5 personnes dont une seule fait sa job correctement, ça fait short. Quand un organisme qui souhaite offrir un soutien de choix à des personnes en position difficile engage et maintient en poste des personnes elles-mêmes en difficulté, la barque ne peut que prendre l’eau. Naufrage en vue… l’avenir du département que je quitte me semble de plus en plus prendre l’aspect du radeau de la Méduse. Ça craint ! Surtout que sur ce frêle esquif je ne vois guère de copains, d’abord.

 

Je me jette donc à l’eau : nager en eaux tumultueuses, je sais faire. Ça parle de ne pas lutter, de puiser de l’énergie dans les remous, de faire confiance au vide pour qu’il aspire lui-même de quoi se remplir, et de se laisser rejeter sur une plage proche sans se démener – la peur du loup, elle est pire que le loup.

 

Pour le moment, j’attends à la gare que mon poto ingénieur vienne me cueillir pour aller savourer un brunch que j’espère détendu, dans son nouveau castel. Sa calebasse est aussi pleine de chenit que la mienne, mais j’ai de l’avance sur la résolution du problème. Peut-être qu’après nous être raconté mutuellement nos mésaventures, une fois l’estomac calé, nous aurons envie de nous mettre à la rédaction de l’article relatant la mise sur pied et le déroulement de notre projet-pilote si bien accueilli qu’il faut à présent sauter sur l’opportunité de le raconter et de le diffuser urbi et orbi.

 

 

Hé bien oui. Excellent mélange de sucré et de salé ; son appart’ est largement accueillant, encore que plein de meubles montés, à monter ou encore dans les cartons. Et l’article a bien avancé… on a bossé de concert sur une ébauche de texte que j'avais pondue, à l'origine, pour convaincre son doyen d'ouvrir officiellement la porte au projet.

Il fallait mettre le doigt sur le besoin, d'une part; et puis chercher des arguments pour implanter durablement cette initiative, en évitant de froisser les susceptibilités diverses; ce qui veut dire mettre en avant la valeur ajoutée que représentent des travaux enrichis, démontrant la capacité d'étudiants HES à produire rapidement des rapports de qualité, et servant la communauté des chercheurs, toutes voies confondues - le bachelor universitaire, l'autre voie, pourrait bien devoir se creuser les méninges pour argumenter sur son propre "plus".

C'était bienvenu de nous y atteler, pour faire pendant à la négativité qui plane sur nos périodes conjointement difficiles au plan diplomatique interne de nos tafs respectifs.

A cela s'ajoute la constatation, de part et d'autre, que notre relation fait partie, l'un et l'autre et l'un pour l'autre, des très rares collaborations calmes et productives dont nous disposons chacun en ce moment. Ce qui s'ajoute à une belle amitié commencée il y a 7 ans.

 

 

Je reprends le train dans l’autre sens, sous le crachin dont ce juillet au petit pied nous abreuve.

 

C’est veille de week-end, même si je suis en vacances pour 6 semaines.    

Tiens j’y pense, la dernière fois que j’ai eu un aussi long congé, c’était pour soigner un syndrome des trapèzes douloureux. Mais là… j’évolue avec un bon filet en-dessous.

Programme de l'été (si on en a un...): la VA, clairement. Une sorte de gros puzzle à mettre en place, zéro créativité.

 

Et puis louvoyer entre la fin d'un job - où clairement mon confort perso se compose de deux choses: ne plus recroiser ma hiérarchie tout en me gardant porte ouverte avec certains de mes collègues - et le début du suivant: je me mettrais bien en congé-maladie pour burn-out suite à du harcèlement institutionnel et managérial (la stricte vérité), mais je ne peux décemment cesser de bosser avec les uns tout en débutant avec les autres, la loi sur le travail me le reprocherait avec pertinence.

 

Bon... à voir.

 

 

 

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