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27 septembre 2010 1 27 /09 /septembre /2010 07:53

 

Qu’est-ce que j’aime rouspéter, dis donc. Le bien que ça fait, de râler !

Bon, j’nuance, hein : pas question de couper la branche sur laquelle j’ai enfin réussi à carrer mon popotin de manière confortable ! Hé là.

Je préfère dire qu’au lieu de suivre panurgiquement des règles et des usages, je me fais une joie de décortiquer les situations pour en dégager les principes de base. Ca change drôlement la donne, ça laisse la créativité reprendre le pas, l’intelligence suivre son cours… les solutions genre « œuf-de-Colomb » émergent tout-à-coup, y compris celles qui consistent à remettre en question le bien-fondé de faire certaines choses, tout simplement.

 

En clair : c’est pas parce qu’on a toujours fait comme ça qu’il faut continuer.

 

L’arme de choc pour ça : le dazibao, ou du moins son esprit. Son avatar sur le web : les blogs. Génial, ça défoule le mental, de s’exprimer en se foutant pas bien mal, à la limite, d’être lu ou pas. Idéal pour heurter, choquer, déranger, et sans se ramasser une dose trop indigeste d’opinion publique bien-pensiste.

 

Mais siiiiiii ! J’adore aller lire les commentaires que mes articles suscitent : ils me flattent ou me donnent du grain à moudre ? Cool, je les garde. Ils sont malveillants, injurieux, parfois bêtes et méchants, ou n’apportent rien au débat ? Tchao, je suis la maîtresse incontestée des lieux, « Je fais ce que je veux, poum, avec mes cheveux, yesss »: je clique sur « Effacer le commentaire ». Oué. Et si ça te fait rager, cher contradicteur, je t’invite à  lancer ta propre colonne Morris, ton tas de dazibao personnels et inviolables. Non-taggables. Et pour peu que tu ne laisses dans ton commentaire que l’adresse de l’article que tu as écris en réponse, et pour autant que, justement, il contienne quelque chose qui fasse avancer le schmilblick, je le laisserai en place, crachi-jura.

 

Après tout une opinion n’est qu’une opinion. Et ce qui dérange a sûrement une bonne raison de faire avancer…

 

Bon brèfle, le dazibao, disai-je.

Le dazibao ( 大字報, je ne résiste pas à vous poser la séquence d’idéogrammes, hein que c’est trop beau ?),  littéralement « journal à grands caractères » est en Chine une affiche rédigée par le pékin lambda, traitant d'un sujet politique ou moral, et placardée pour être lue par le public.

 Une belle tradition impériale, appelant les commentaires des passants et garantissant la possibilité de critiquer un magistrat en place, tradition reprise d’ailleurs par la révolution culturelle… puis réprimée à la fin des années septante, reprise comme l’un des « quatre grands droits », puis interdite par le pouvoir en place.

C’est dire la puissance du truc…

[Bon, j’aime moins l’idée de la délation permanente que ça peut entraîner, un peu comme dans ce livre d’Ira Levin, « Un bonheur insoutenable » -  je l’ai lu à 17 ans, sous l’impulsion de mon prof de français, qui avait repéré ma tendance à l’introspection. Comme l’écrivain avait déjà fait mes délices avec « Un bébé pour Rosemary », je n’avais pas hésité à consacrer une partie de mon argent de poche à l’achat de cet ouvrage, que je possède toujours d’ailleurs. Je recommande la bonne lecture en question…]


Pourquoi je me mets à parler de tout ça, de pamphlet anti-totalitariste qui se fait retourner comme une crêpe sur le principe de la libre opinion?…


Le cerveau vous joue de ces tours : en fait, je suis en rogne depuis 3 jours … Car je suis une formation obligatoire dans le cadre de mon boulot: on y apprend ou réapprend les bons principes pour protéger son dos. Jusque là, tout va bien.

Le hic, c’est que ça me fait furieusement penser au système de marque franchisée  des couâffeurs parisiens : ce cours, c’est le Franck Provost des soignants, oué…

Ca marche comme ça : quelqu’un ou une entité professionnelle réputée à la pointe du progrès du domaine développe un concept bien foutu, et très vendeur car bien sûr, réputé désintéressé (depuis quand on fait du pognon avec la santé, hein ??? Intouchable sur les intentions…). Ca se vend en effet assez bien, puisqu’on trouve au moins une fondation assez friquée pour racheter le concept avec exclusivité sur tout le territoire.

Cool.

Du coup, l’entité peut imposer qu’on y coupe les cheveux en quatre à sa manière, que même le vocabulaire soit contrôlé, et vendre ensuite tous les supports de cours, les gadgets et les gimmicks mis au point; et obliger à suivre des cours de rafraîchissement de connaissance, et tout ça coûte bonbon bien sûr. Le franchisé va donc organiser des cours pour répandre la bonne manne, heuh, pardon, la bonne parole. Juteux comme les Tupperware. Why not? Jusque là, je m'en tape un peu, je ferais pareil, tiens!


Juteux, pas grave donc; mais idéal pour alimenter un fantasme de potentat.


Car le hic, c’est qu’elle se comprend tellement bien elle-même, cette entité, que, comme l’informaticien moyen, elle pratique une sorte de langage d’initié qui met le possesseur de dos moyen en échec : faudrait, en somme, posséder ce langage-là pour pouvoir le comprendre. Nonsense. J’explique : on utilise là-dedans un truc que j’ai moi-même appris et pratiqué de cent autres manières, et qui ici s’appelle le PRP, principe de résolution de problèmes. Et dans ce bidule, il manque la mention et la description d'une étape qui est comme court-circuitée : les participants butent sur un non-dit, et l’autre jour, ça a quasi fini en engueulade…

Résultat, avec des chieuses comme moi, l’enseignement se sabote tout seul, puisqu’il ne dévie pas d’un iota et ne laisse pas la place de chercher comment l’adapter à l’idiot de village moyen que l’on se sent devenir.

 

C’est pourtant simple, bordel de Bordeaux : après la récolte de données et avant la recherche du problème principal, faut juste se rendre compte des contorsions cérébrales qu’on fait, au risque de l’entorse, d’ailleurs. C’est une étape en soi, que j’appellerai volontiers « mettre en lien les éléments pour repérer un problème ». On en repère un, deux, trois… et là, seulement là, on est à même de choisir celui qui semble le problème principal.


Djeuvat, je parle chinois, faut croire : en accomplissant cette étape, je m’entends dire que je suis déjà dans la solution… Oui, passsqu’il faut que je vous dise : ce genre de locution exécutoire fait aussi partie du kit vendu – tu fais pas à la manière de l’entité, donc t’as tout faux. En fait, c’est l’entité qui est psycho-rigide, et comme le franchisé craint de perdre son droit à couper la frange à Solange… il continue à couper de la main droite alors qu'il est gaucher. Phoque.

 

Donc je vais faire comme ça : je vais fermer ma grande gueule pour la suite, en penser pas moins par-devers moi, et aller de  temps en temps ventiler avec ma voisine de bureau, collègue et vieille connaissance ; qui elle, en me voyant me préparer pour ce cours qu'elle a déjà subi, m’a fait un clin d’œil ironique : « Tu reviendras me dire ce que t’en penses, hein ? »

J’en pense, ma chère S., que tout ce qui vient d’Amérique du Nord n’est pas d’or ; que c’est décidément une autre culture… et que je me sens un peu comme l’aborigène à qui on essaie d’imposer un soutien-gorge.

Ca va sûrement soulager mon dos, vu la taille de mes appendices secondaires femelles… mais bon, je devrais pouvoir choisir la couleur et le modèle, quand même… non ?

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