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4 janvier 2018 4 04 /01 /janvier /2018 08:55

 

 

Ouf, voilà, les fêtes sont passées, avec leur cortège de complications.

 

Cette année 2017, vu que Noël et le Jour de l’An tombaient un lundi, nous voilà avec deux tranches de 4 jours de travail à gérer en jours fériés. Aussi angoissants, pour les clients angoissables, que la période de Pâques.

 

Lors de mes 4 jours de garde, appels de clients démultipliés parce qu’en cette période où il fait noir vers 17 00, et ces 8 jours où les prises en charge sont chamboulées, une certaine tension s’installe : qui va répondre si je ne suis pas bien, toutes situations confondues ?

 

Je vais donc me balader sur un territoire qui fait ses 70 km de diamètre général, pour aller gérer (en plus de ma tournée…), et avec le concours de mon responsable opérationnel (que je suis priée instamment de contacter pour que soient avalisés mon évaluation et mes actes) :

 

  • Un problème dermatologique
  • Les chutes répétées d’un client qui calcule mal son élan pour se mettre debout et se transférer des WC à sa chaise (une heure à terre en moyenne avant d’être pris en charge, sur un carrelage dur et glacé)
  • Une plainte comme « je ne suis pas bien »
  • Deux semainiers où il manque des médocs
  • Des oublis de programmation de visite
  • Et j’en passe et des meilleures.

 

Comme par exemple en constatant 3 fois de suite dans une matinée que mon passage pour pansement est inutile : soit déjà fait par quelqu’un d’autre, soit par le client lui-même car le plan de soins ne lui indique pas de passage ce jour-là.

En moyenne, un kilométrage dédoublé, pour des non-interventions, des bugs de planification (et comment pourrais-je reprocher aux planificateurs d’avoir fait des erreurs, vu la pression immense qu’ils vivent, comme nous tous ? Mais je suis obligée de le signaler, de faire en somme de la délation passive, et là je dis beurk.)

 

Attends, c’est pas fini : pour le problème dermato, entre le temps pris pour avoir un ordre médical au sujet de l’application d’un produit déjà présent chez le client… et le coût final de la démarche que l’on m’oblige à faire, le prix de mon temps et celui du médecin confondus s’élèvent à quelque chose comme 200 CHF – sans compter celui des gardes de la Centrale qui fait relais entre moi et le médecin, pour que je puisse obtenir le feu vert. Et négocier avec le médecin pour qu’il se plie à ces directives, vu qu’il va devoir encore

  • Pondre une ordonnance
  • La faxer
  • Ouvrir un dossier pour prise en charge et facturation, chercher le n° d’assurance qui lui manque

Et que ça l’énerve, moi aussi d’ailleurs – lui parce qu’il est pour la première fois confronté à ça, moi parce qu’il ne le sait pas… Au moins, on tombe d’accord que c’est grotesque.

30’ pour en arriver à être autorisée à dire au monsieur qu’il peut se mettre du Bépanthène là où ça le démange au point de s’arracher la peau. Et 200 balles de frais pour l’assurance… et la part de l’assuré.

Faire diminuer les coûts, vraiment ? Avec des aberrations pareilles ?

 

Attends, j’en ai encore une jolie : appelée pour évaluer une situation de soins palliatifs, et un réseau en urgence, l’hospitalisation se révélant inévitable, j’appelle l’hosto ; débordé, qui me demande d’obtenir un avis médical. Ce qui me prend encore 20’, pour obtenir en décrivant simplement la situation un ordre oral de faire partir la cliente pour rejoindre le service déjà contacté… car le médecin de garde est sur les dents, au volant et courant d’une demande à l’autre, et n’a pas le temps de venir refaire ce que j’ai déjà fait : évaluer.

 

Et allez donc, quel temps perdu et quel fric dépensé parce que mon autonomie de décision est devenue légalement obsolète.

 

Où est la solution ? Je dirais… amender la loi... ou mettre en place des formations rapides d’évaluation et traitement des cas, qui certifient que je suis apte à gérer de manière décisionnaire, que je sais quoi faire dans le meilleur intérêt de tous, pour traiter une gamme de cas qui va des démangeaisons à l’évidence crasse que Mamie est tellement déshydratée qu’il lui faut avant tout une perfusion d’eau salée… qui ne peut se faire dans l’immédiat qu’aux urgences… vu que je ne dispose d’aucun matériel ni d’aucune autorisation de facto pour prodiguer cette mesure primordiale – qui la requinquerait, lui éviterait un blocage rénal, etc.

 

Chercher l’erreur, oui. Mais mettre en place des mesures adéquates, aussi.

 

C'est pour quand? J'ai le temps d'arriver à la retraite...

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