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26 avril 2015 7 26 /04 /avril /2015 10:19

 

 

Je cherchais partout l’autre jour mon certificat de travail du dernier job quitté.

 

Incroyable : j’étais tombée dessus il y a trois semaines, et impossible de me souvenir de l’endroit où je l’avais serré. Je suis comme ça : je pose les trucs à un endroit incongru en me disant « comme ça , tu sais que c’est là ». Et ça ne marche jamais…

 

Je me résous donc à envoyer un mail à la responsable adjointe là-bas, quelqu’un que j’avais trouvé… superficiel et intrusif à la fois, sur les quelques semaines où je l’avais côtoyée. C'est dire si j'étais pas enthousiaste à l'idée de reprendre contact!

Elle me téléphone, et outre de m’assurer qu’elle va me renvoyer la copie numérique de mon certificat, elle ajoute que l’on a décidé de ne plus me solliciter pour la dernière demi-journée que je leur devais, sous forme d’examen à aller faire passer sur le terrain. D’un ton outré, elle me jette que c’est au motif que j’avais renvoyé un document d’examen dûment rempli sans affranchir l’enveloppe, forçant les destinataires à sortir une somme énorme pour récupérer le pli.

 

C’est vrai que je n‘avais pas timbré la lettre, avec une certaine délectation, en plus ! Car dans mon monde à moi, mes valeurs et mes politesses, l’envoi du document vierge aurait dû s’assortir d’une enveloppe pré-timbrée, et il n’y en avait pas. Donc, hop, dans la boîte jaune,   sans timbre ni trompette, avec leur adresse mais pas la mienne (car la poste m'aurait envoyé un petit document standard à affranchir...). Na, un rendu pour un prêté sur la question.

 

Lors de ce téléphone, je m'étais exprimée sur le sujet avec une certaine gouaille, et en laissant de longs silences s’installer en attendant que la dame s’exprime ou passe plus loin - tellement je n’avais rien à cirer de leur taupinière : mon but à moi était d’obtenir l’envoi d’un document numérique, pointàlaligne.

 

Pourtant curieuse de savoir ce que l‘on appelle là-bas une « somme énorme », j’appelle ensuite la Poste, j’expose le cas… la buraliste m’annonce, hilare, que ça a coûté 3 francs. On se marre ensemble.

 

Trois francs six sous, quoi. Des clopinettes, en somme.

 

 

Mise en joie par l’épisode, je reste quand même en suspens avec le sourire du chat d’Alice au pays des merveilles… ou de Joconde, comme on voudra : c’est quand même énigmatique, la réaction indignée qu’ils ont eue là-bas.

 

Si j’étais le moins du monde en tort, je le sentirais. J’ai beau ne pas adhérer aux valeurs institutionnelles diplomatiques de cette boîte, j’en sais assez sur leur petit monde retors pour mesurer la portée réelle de l’incident.

 

Quel est le vrai souci, alors ?

 

 

Et tout-à-coup, dinnng, la pièce de deux francs me tombe au fond du tiroir de l’automate à boissons: bon sang mais c’est bien sûr !

 

 

Je voyais bien que c’était du même tonneau que l’incident gravissime qui m’avait motivée à repartir en chasse d’un autre avenir professionnel ; je ne pouvais en effet plus faire confiance à ma cheffe d’alors, qui pour détourner l’attention de la direction de ses propres manquements, m’avait chargée à mort et maltraitée en entretien à la suite d’un incident prévisible, surgonflant des événements mineurs. En effet, elle maintenait en poste une personne censée être une ressource administrative et qui commettait bêtise sur bêtise … puis avait ensuite jarté cette personne qu’elle avait protégée pour pouvoir me charger… bref, cette cheffe qui était arrivée avec une grande pureté d’intention s’était fait embarquer dans un drôle de moule – en trois ans, je l‘avais vue se transformer peu à peu en petit soldat téléguidé par la direction. Je ne voulais pas y croire, jusqu’au jour où je me suis pris de plein fouet sa stratégie de défense.

 

Qui veut noyer son chien l'accuse de la rage...

 

 

De ma vie professionnelle, c’est la deuxième fois que je ressens ce malaise d’abord diffus – ça se traduit d’abord par des échecs incompréhensibles dans mes tentatives d’élucider certains points : je ressors d’entretiens de clarification avec des non-réponses, je suis perplexe devant ce que je réalise être des essais de triangulation, des dépôts de secrets à ne pas dire à l’une ou l’autre de mes collègues et qui me ficellent dans mes tentatives d’y voir plus clair.

 

Et un beau jour, le barrage ne tient plus : avec mon grand désir de justice, je ne peux plus rester dans la justesse que je respecterais si je n’avais pas le choix énorme que j’ai, professionnellement parlant, entre divers postes et diverses fonctions.

 

Donc je viens poser une problématique qui dépasse les limites du tapis sous lequel on cache la merde au chat : ça met en évidence un gros souci de management vu que ma hiérarchie, dans un cas comme dans l’autre, n’est pas en poste parce qu’elle a les capacités confirmées et certifiées à remplir son cahier des charges, mais une aptitude à tenir une équipe en respect en désignant successivement différents « objets bizarres », déformés dans le but de protéger la place, l’aura et le salaire de cette hiérarchie. Donc à manipuler tout comme elle est manipulée elle-même.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Objet_bizarre

 

 

 

Ah… OK… c’était donc juste ça. C’est bien, je suis quand même restée le temps d’acquérir la bouteille qui me manquait pour terminer le brevet de formatrice d’adultes.

 

Car j’ai recommencé ce dernier cycle de formation avant-hier, et pour ce qui est des cours, j’en ai jusqu’à l’automne, moins ce que j’ai déjà accompli comme supervision (le tiers de la formation, on va dire).

 

Là, je dois accomplir diverses tâches démontrant que je remplis les conditions pour être chef de projet, responsable de formation, ingénieur de formation: le cran au-dessus de ce que j’ai déjà accompli, et c’est bel et bien désigné par « Niveau II ». C’est vrai que jusqu’ici, c’était de la gnognotte.

 

 

J’ai donc tout loisir de reprendre, avec mon vieux pote prof en école d’ingénieurs, les sessions élaborées pour épauler les étudiants dans la structuration, la rédaction et le référencement de leurs travaux, de ceux de première année au travail de bachelor. Mais aussi d’en extraire une partie pour la développer – la recherche internet pure – et à partir de mon cours tout-public, cibler le domaine particulier des étudiants, en apprendre les pans généraux et le lexique ; ainsi que remanier le plan temporel, le plan des sessions d’exercice, le déroulement des rencontres.

 

 

Les enquêtes restent à formaliser pour l’analyse des besoins (ce que dit le prof, ce que disent les étudiants). Lorsque je travaillais sur ma validation des acquis, j’ai fait de la route pour capter l’air du temps, les lois sur la formation, la politique et l’économie des HES et en particulier de celle où je suis chargée de cours ; donc les stratégies à intégrer…

 

 

L’analyse des données, ça je sais faire, nom de nom ! Trente ans comme soignante, ça aide.

 

 

Pour le reste aussi, j’ai confiance et déjà la moitié du boulot de fait.

 

 

Et par chance immense, lors de la formation des tandems de co-coaching, je suis tombée sur un gars qui sait faire ce que je ne sais pas bien faire (calculer le coût de la formation) et qui voit très bien où je peux lui être utile comme documentaliste et soignante à la fois.

 

 

Ah oui, au fait… et cette nouvelle classe ?

 

Hé ben comme les autres fois, toujours la surprise de me retrouver avec des gens d’horizons extrêmement variés, de la conductrice poids lourds et transport en commun qui veut monter une formation sur la gestion du stress et des conflits, au chef de projet en implantation de laboratoires médicaux dans toute la Suisse qui a  mandat de proposer un cours/coaching pour tout implantateur… en passant par le bénévole en enseignement du français, qui s’est tapé une formation en France et à distance pour décrocher une licence, carrément. Et souhaite être « payé pour son bénévolat », à l’avenir.

 

Il y a ceux qui sont là parce que leur hiérarchie les y oblige (donc les paie et leur donne le temps, sauf s'ils sont cadres), et ceux qui raquent une petite fortune pour monter un projet d’indépendant…

 

 

Ambiance détendue, beaucoup de vannes et de rires – le samedi vers 14 00, je commençais à saturer, quand même. On est 16, punaise le wagon… Je suis sidérée par le rythme de parole de la plupart ; nous ne sommes que 5 à ne pas parler comme des mitraillettes, la plupart des gens du groupe montrent de nettes tendances à l’hyperactivité.

 

Tout ça rend l’atmosphère dense.

 

Quant aux formateurs, l’un, tout neuf dans ce niveau de formation, me paraît assez calme pour encaisser qu’il ne va pas pouvoir finir sa théorie dans les temps ; l’autre, plus rodée apparemment, arbore un sourire et une attitude assurée tout en se trouvant souvent en position défensive. J'trouve qu'on perd du temps à des joutes stériles pour répliquer que "j'ai pas dis ça mais j'ai dis ça".

 

 

Ça va me changer du tandem de la première fois : l’une maîtrisait parfaitement son sujet, et digressait volontiers sur des plans annexes, on se perdait parfois dans les hautes sphères.… l’autre s’était permis de déballer publiquement son mépris des travailleurs sociaux et de la santé lorsqu’ils disent accueillir simplement le discours d’autrui. J’avais ailleurs demandé et obtenu un entretien pour lui dire combien son discours me heurtait et me mettait sur la sellette – le recadrer en somme. J’avais eu droit à des excuses, d’ailleurs. Mais le mal était fait : ceux de mes petits camarades qui s’étaient montrés malveillants ensuite avaient dû puiser là un courant d’inspiration qui ne remontait pas la pente, au contraire.

 

 

 

Bien. Je vais avoir à faire ; pas à innover forcément, plutôt à rassembler et réorganiser un savoir glané lors de mes mois de solitude pour tenter la voie de validation des acquis.

 

 

Et je vais laisser tout ça reposer jusqu’à la prochaine session, dans deux mois je crois… pour vraiment entrer dans le rythme et le laisser me porter : la fille avec laquelle j’avais fait tandem en 2013 avait mis la charrue avant les bœufs, et amenait déjà son flyer de présentation et d’inscription à son cours lors de la deuxième rencontre.

 

Ce qui me fait penser à la manière trop nulle dont mon groupe avait géré son travail lors du premier cours de formateur : à mon grand dam, par exemple, j’étais commise à la lecture de la bibliographie avec une autre fille, pendant qu’une autre élaborait déjà les instruments et les outils du cours… et celui qui avait proposé le thème « transformer un enseignement ex-cathedra en une formation participative » n’avait pas varié d’un iota dans son attitude de teneur de crachoir dispensant son savoir, avec pour résultat qu’il s’était affreusement vexé d’avoir surpris une conversation entre les deux évaluatrices qui avaient assisté au cours « enseigné » puis au cours corrigé en formation : elles avaient constaté que le problème n’était pas les outils ni le plan de leçon, pas plus que les exercices proposés, mais le besoin de se mettre en scène et de garder le pouvoir, chez le formateur.

 

 

Donc, bouge tranquille, l’agrume… commence par faire un petit questionnaire pour les étudiants, en leur demandant ce dont ils ont besoin.

 

 

Il fait de nouveau beau, après la soirée d’hier où j’ai vu passer les coureurs des 20 kils de Lausanne sous mon balcon, tous trempés. Et tout comme le Zorro revenu de sa surprise de voir son quartier envahi de gens trottinant, de motos de police et de vaubans reliés par des banderoles plastifiées rouges et blanches.

 

 

Bon dimanche, vous tous.

 

 

 

 

 

 

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