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12 septembre 2014 5 12 /09 /septembre /2014 08:46

J’avais bien vu ce rond rose fluo, très moche, sur le tronc de l’hibiscus en partant hier matin. Ca n’augurait rien de bon, surtout que je me rappelais bien avoir vu le concierge désigner au jardinier d’autres arbres…

 

Je découvre hier soir le massacre, en remontant l’allée : des branches éparses, jonchant le sol, les talus. Et ces vides monstrueux, ces mises à nu, on aurait dit une fille aux vêtements en haillons, violentée... Tout le tour de la plate-bande au pied de mon balcon, deux sapins abattus, des buissons arrachés, taillés en pièces. Et ce néflier du Japon si élégant, avec son espèce de mèche sur le coin de l’entrée en face… disparu aussi. Une trouée terrible, pas seulement devant mes fenêtres, mais tout autour des deux immeubles.

 

 

Une vraie entreprise de démolition, un casse-moral. J’étais si bien protégée des regards jusque-là, sur mon balcon joli le matin et en journée. Tout ça sans même nous avertir, aucun tout-ménage, rien. Si mon indignation est grande, curieusement le deuil est comme étouffé – je pense que ça viendra plus tard.

 

 

 

Déjà que cette journée m’avait comme laissé un sale goût dans la bouche, en découvrant par hasard que l’une des participantes à la dernière formation que j’assure en entier a été éjectée de son stage ; pire encore, qu’elle a été exclue de la formation, avec une sévérité qui me laisse pantoise. Et le motif me met KO : que quelqu’un soit un peu décalé, qu’il ne comprenne pas de suite la bienséance qui a cours dans la culture des soins, soit. Mais qu’on ne prenne pas le temps de lui expliquer ses erreurs d’appréciation, ses mésusages de vocabulaire, d’attitudes ni de lui tendre une perche pour l’éclairer sur sa naïveté, et qu’avant même l’évaluation intermédiaire on la juge ainsi, c’est proprement sidérant. De son côté, il est vrai qu’elle avait des interrogations interpellantes, le décalage se faisait sentir en cours parfois. Le genre de questions qui surprend chez une fille en possession d’un master d’hydrogéologie, mais pas chez un Asperger. Et comme l’on peut être l’un et l’autre en même temps… Mais je ne saurais hasarder quoi que ce soit d’autre que la constatation de cet écart de mentalité : à quoi c’est dû… trop longtemps aux études, dans un monde privilégiant la liberté de l’étudiant ? Peut-être, peut-être pas. En tous cas, pas formatée au même moule que les chômeurs et chômeuses, responsables de famille, divorcées en précarité et autres accidentés de la vie que nous accueillons.

 

 

Par ailleurs, que je découvre tout ceci par hasard bien je sois la répondante de cette volée, ça fait tache dans le paysage. Que ma collègue, qui me remplace le jour du rapatriement de cette volée et juste avant son examen écrit, me dise que selon la volée je suis parfaitement au courant alors que c’est faux, encore plus. Quelle image cette boîte donne-t-elle de sa communication ? Un bien piètre reflet, décidément.

 

Il est heureux et réconfortant de penser que je me mets progressivement en paix avec mon départ, alors que presque chaque semaine j’apprends un nouveau truc poisseux sur les dessous du secteur : une de nos secrétaires, mise comme les autres sous pression continuelle, a commis une erreur d’inscription de candidat, acceptant en formation quelqu’un qui n’aurait pas dû y entrer : avertissement.

 

Des indiscrétions graves se produisent : des collègues directs savent dans quelles circonstances j’ai donné ma démission, et de la bouche-même de ma cheffe. Les peaux-de-banane sont légion, j’en découvre encore et encore. Trafic d’influence, prise donc abandon de pouvoir, dérapages verbaux, punitions téléguidées, mais qu’est-ce qui ne va pas dans cette maison ?

 

Hypertrophie des réactions, disproportions des décisions, protection de gens qui sèment la crème, quel foutoir. Le tout saupoudré de belles intentions verbales : transparence, authenticité et … passe-moi le sel, au final.

 

J’apprends que quand on quitte cet endroit en mauvais termes avec la direction, l’on disparaît totalement des fichiers… aurai-je l’honneur d’en être radiée ?

 

 

J’ai reçu tant de compliments ces derniers temps sur la qualité de ma présence en cours, que ça équilibre un peu. Mais je sais ce que je dois aux médocs qui m’aident à prendre de la distance, je me rends bien compte d’où me vient ma zénitude devant toutes ces désolantes magouilles. Je vis aujourd’hui ma dernière journée avec la dernière volée que j’aurai suivie au complet. Savourons ce chapitre, simplement.

 

Xxxx

 

Les jardiniers replantent des buissons pour les 4 saisons, ils iront assez haut pour me cacher de la rue, mais pas assez pour me protéger des fenêtres d'immeubles un peu plus haut. Ce sera déjà ça.

 

Encore une découverte hier, d’un truc assez minable, dans le serveur et à portée du premier venu : une liste de plaintes on ne sait trop au sujet de qui… ; et un courrier de mise au point assez sec, adressé, lui, à une miss que j’ai côtoyée et qui n’avait pas la langue dans sa poche, à qui on reprochait donc de faire du négativisme, de saper le moral des troupes. Il est clair que les arcanes du fonctionnement de cette équipe sont largement au-dessous de la barre qui n’était déjà pas placée haut.

 

 

Bien. Ce matin je suis à la campagne, en commando dépannage pour mon pote ingénieur qui va en formation continue trop tôt pour s’assurer que son môme de 10 ans, TDHA, part bien prendre son bus.

 

Il fait beau de chez beau, bleu et blé mûr. Je reste jusqu’en début d’après-midi, je mange avec le gamin et je le remets au bus, et je file ensuite m’occuper de faire masser mon dos, racheter ma dose de médics, diminuée de moitié hier en consultation – je plane un chouya trop, ma vision est brouillée et j’ai d’autres menues manifestations d’un surdosage.

 

 

 

Lors du petit déj’, alors que mon pote nous lançait sur orbite le gratin de midi, le minot était déjà bien à fond : il faut sans arrêt lui rappeler de finir de s’habiller et de laisser sa BD de côté ; de se taire pour manger ses corn-flakes ; et de s’équiper au lieu de repartir dériver sur sa tablette.

 

 

Un des étourneaux qui hantent le prunier est venu s’écraser contre la vitre : bruit sourd, plumes qui volettent, comme dans les dessins animés. Il est reparti aussi sec…

 

 

Me v’là tranquille pour quelques heures, en roue libre. J’ai rempli toutes les cases de ma validation… récolté un max’ de documents à mettre en annexe, mais seulement en ce qui concerne mon bientôt ex-taf. Il me reste à récolter ceux qui concernent mon mandat avec mon pote.

 

Le fond, le gros du boulot est donc quasi fait ; après, c’est du travail de mise en page, de vérification que je n’ai rien oublié, tout inclus, puis envoyer ce binz à ma coach. Nous voir, vers la mi-octobre, pour mettre au point les détails. Et alors seulement, tirer sur papier et mettre sous fiches plastiques, en deux classeurs distincts. Et aller à Nyon déposer ce fardeau que je traîne depuis 2012…

 

 

 

Repartir alors, libérée, en direction de la suite : une connaissance m’a mise en contact avec une chasseuse de têtes, et si elle me trouvait une place de formatrice ou de responsable de formation, je pourrais envisager de boucler la boule avec un CAS de mentor.

 

 

C’est quoi, l’avenir ?

 

Mon pote ingénieur m’a mise sur la voie d’un contrat à passer avec un futur client emprisonné, qui veut témoigner de son parcours : des droits d’auteur… rien que ça.

 

 

Et pourquoi pas. Je m’imagine bien développer les cours avec les étudiants HES, ici et là en Romandie. Toucher des royalties avec mes DA.

 

 

 

Va savoir…

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